Dead set – Shakespeare’s not Dead

A l’heure où la grande mode des films et des séries sur les zombies nous déverse leur grosses productions commerciales majoritairement états-uniennes, il y a certains petits bijoux qui passent par l’ignorance de la critique et du public. « Dead set » est une énième version de zombisme, une série de 5 épisodes très courts (45 minutes pour le premier, mais 25 minutes pour les 4 suivants), sortie en 2008, créée par Charlie Brooker et réalisée par Yann Demange.

 

La première différence : qu’elle est une production britanique, et donc « so british » au sens le plus shakespearien du terme. Le scénario de zombie, nous le savons, trouve son véritable intérêt non pas dans la bête immonde qui convoite la dégustation de notre cervelle moralement bienpensante, mais, grâce à cette dernière, dans l’organisation que vont avoir les maigres épargnés du contexte apocalyptique, là où la survie du groupe dépend de la bonne cohésion de chaque individu. Là où la peine de mort sans jugement peut resurgir juste parce que tu as renversé la gourde de flotte du chef sans faire exprès. Monde cruel…

Le contexte social des scénarii est donc primordial. Est-ce un hasard, dans « the night of the living dead », si Romero place notre héros afro-américain dans une maisonnette occupée par des blancs en pleine ségrégation raciale encore d’actualité aux états Unis en 1968 ? Le survivant est, soit un héros moralement juste mais somme toute habile de la gâchette, soit une personne dont la survie ne passe égoïstement que par l’abstraction de morale; trait de personnalité qui devrait être, semble-t-il, réservée à nos mangeurs de chair. Dans « Dead set« , il faut donc faire table rase avec ce scénario classique.

 

La zombification ultra rapide se trouve isolée d’un endroit improbable occupé par la lie intellectuelle de la société : une poignée d’abrutis protégée de la radicalisation canibale par le plateau totalement clos de la télé-réalité à laquelle ils participent : « Loft Story ». Ca y est, nous y sommes. Drag queen à deux balles, bimbo dans sa splendeur, sportif anabolisé, boulet, crétin, crétine… Tous ces clichés où nos britishs sont si pointu.

C’est donc une critique acerbe de la société et de la télé poubelle que va nous offrir ce petit pamphlet télévisé, où bétise, cupidité, ignorance et égoîsme vont devoir se confronter à la survie, rythmée effrénément par une cruauté digne des plus grands moment du cinéma zombique. Et qui va permettre, ou pas, à nos protagonistes, pas tous, de dévoiler des dimensions de leur personnalité à priori inexistantes. Comme souvent chez nos amis d’outre manche, il y a une lecture délicate de cet humour noir ébène dans lequel ils excellent. Les scènes que l’on trouve les plus humoristiques ne le sont pas forcément. A l’inverse, parfois, on ne rigole plus du tout, alors que là, c’est franchement drôle !

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Keb

(Steph): Passionné par la BD et le cinéma des années 80', et surtout la cuisine, j'enseigne le graphisme à des jeunes geeks en devenir.

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