Les inconvénients du paillage aux feuilles mortes que les jardiniers oublient de mentionner

Et si les feuilles mortes de votre jardin devenaient un paillage gratuit et écologique ? Julien, des Espaces Verts de ma commune, m’a expliqué comment bien les utiliser… et ce qu’il faut éviter !

Chaque automne, la nature nous offre gratuitement des kilos de feuilles mortes, de quoi nourrir nos sols et protéger nos cultures sans dépenser un centime. C’est justement Julien, qui travaille aux Espaces Verts de notre commune, qui m’a soufflé l’astuce du paillage aux feuilles mortes, un matin d’octobre, alors qu’il passait lorsque je ratissais les feuilles de mon allée. « Ne les jette pas, m’a-t-il dit en souriant, garde-les pour ton potager, c’est un trésor pour la terre ! » Curieuse, je l’ai écouté raconter comment lui-même les réutilisait pour protéger les massifs municipaux pendant l’hiver. Le paillage de feuilles mortes, plébiscité par de nombreux jardiniers (et visiblement aussi par nos agents communaux !), a de vrais atouts : il protège le sol, limite les arrosages et empêche les mauvaises herbes de s’installer. Mais, comme me l’a précisé Julien, « il faut savoir s’y prendre, sinon on risque plus de désordre que d’efficacité ». Alors avant de vous lancer râteau en main, voyons ensemble comment bien faire et surtout, ce à quoi il faut faire attention. C’est parti.

Comment réaliser un paillage avec des feuilles mortes ?

Le principe est simple : on récupère les feuilles tombées des arbres (surtout les feuilles tendres comme celles du tilleul, du frêne ou du charme, qui se décomposent vite), on les laisse légèrement sécher, puis on les dépose en couche épaisse de 10 à 15 cm sur le sol du potager. Julien m’a d’ailleurs donné son astuce de pro : « Passe un petit coup de broyeur, ou même de tondeuse, avant de les étaler. Les morceaux seront plus fins, ils se tasseront moins, laisseront passer l’eau et l’air, et surtout, ils ne s’envoleront pas au premier coup de vent ! » Le paillage se fait généralement à l’automne, juste après la récolte, pour protéger la terre des pluies et du froid. Et, si, comme moi, vous vivez dans une région où les feuilles s’amoncellent vite, c’est une solution à la fois écologique et économique pour recycler ce que la nature nous offre chaque année.

Un homme ramasse des feuilles mortes.
Vos feuilles mortes peuvent vous servir de paillage, le saviez-vous ? Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Inconvénient nᵒ 1 : les feuilles s’envolent facilement

On ne le réalise pas toujours, mais transporter des feuilles, c’est transporter de l’air ! Une brouette pleine paraît légère comme une plume, et dès le premier vent venu, tout s’envole. Les feuilles sèches non broyées forment souvent une couche instable qui s’éparpille dans les allées ou chez le voisin : pas idéal pour un jardin bien ordonné. L’astuce de mon ami Julien, employé aux espaces verts de la commune : humidifiez légèrement votre paillage, broyez les feuilles ou maintenez-les avec quelques branchages pour les garder en place.

Inconvénient nᵒ 2 : un risque d’étouffement des jeunes plants

Si les feuilles ne sont pas fragmentées, elles peuvent former une couche compacte et étouffante. Les jeunes pousses peinent alors à traverser cette barrière naturelle. Ce phénomène est fréquent lorsque les feuilles sont épaisses (platane, chêne, laurier). Il vaut donc mieux réserver ces feuilles coriaces aux massifs d’arbustes ou aux fruitiers, plutôt qu’aux semis ou aux légumes fragiles du potager.

De jeunes pousses d'ail se développent à travers un paillage de feuilles mortes.
De jeunes pousses d’ail se développent à travers un paillage de feuilles mortes. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Inconvénient nᵒ 3 : une décomposition lente

Toutes les feuilles ne se décomposent pas à la même vitesse. Les espèces dites « coriaces », riches en lignine et en tanins, comme le chêne ou le châtaignier, mettent souvent plus d’un an à se transformer en humus. Résultat : elles peuvent pomper l’azote du sol pendant leur décomposition, ralentissant la croissance de vos légumes. Pour éviter ce manque d’azote, Julien ajoute toujours un peu de tonte de gazon ou un engrais organique riche en azote (type corne broyée ou sang séché) à son paillage.

Inconvénient nᵒ 4 : les feuilles humides forment une barrière imperméable

Sous la pluie, les feuilles collent entre elles et forment une pellicule compacte qui empêche l’eau et l’air de pénétrer. Le sol s’asphyxie, l’humidité stagne, et les vers de terre désertent. C’est tout l’inverse de l’effet recherché ! Encore une fois, le broyage est la meilleure parade. Des morceaux plus petits facilitent la circulation de l’air et évitent ce phénomène de « tapis étanche ».

Un rosier taillé et du paillage de feuilles mortes.
Un rosier taillé pour l’hiver et un paillage de feuilles mortes. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Des inconvénients, mais également de vrais avantages

Malgré ces quelques limites, il serait dommage de bouder cette ressource naturelle. Les feuilles mortes nourrissent la vie du sol, limitent l’évaporation, et freinent la repousse des herbes indésirables. Elles sont aussi gratuites, biodégradables et disponibles à profusion chaque automne. Et quand il en reste trop, elles font un excellent ingrédient pour le compost ou un terreau maison après quelques mois de décomposition. Pour conclure, Julien m’a dit : « Les feuilles mortes demandent un peu de patience et de méthode, mais elles garantissent une solution durable et écologique pour chouchouter ton potager. » Alors, selon vous, les feuilles mortes méritent-elles encore une place de choix dans nos jardins malgré leurs petits défauts ? Une réaction, un retour, une anecdote à partager ? Cliquez ici pour publier un commentaire . On lit tout avec attention ! Une erreur s’est glissée ? Vous pouvez également nous en faire part !

Nathalie Kleczinski

Passionnée de lecture et d'écriture, il était presque logique que je me tourne vers le métier de rédactrice/journaliste professionnelle. Écrire est une passion, un besoin et une manière de communiquer indispensables. Touche-à-tout de l'écriture, j'aime surtout écrire sur des sujets liés à l'environnement, mais aussi à ceux qui prodiguent des… More »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Bouton retour en haut de la page