
L’humanité rêve de coloniser d’autres planètes depuis des siècles. Au-delà d’une simple curiosité scientifique, ce désir est nourri par une question de survie de notre espèce. C’est dans cette logique que le projet Chrysalis a vu le jour. Initié par cinq chercheurs, il porte sur le développement d’un vaisseau spatial de 58 km de long capable de transporter jusqu’à 2400 personnes vers Alpha Centauri. Ce voyage interstellaire, dont la durée est estimée à 400 ans, serait une odyssée sans retour où plusieurs générations vivraient et mourraient à bord avant d’atteindre leur destination finale : Proxima Centauri b, une exoplanète potentiellement habitable.
Une ville qui flotte dans l’espace
Le vaisseau Chrysalis est bien plus qu’un simple moyen de transport. Il s’agit d’un habitat spatial complet, pensé comme une véritable cité autonome. Sa structure, inspirée des poupées russes, se compose de cinq couches concentriques autour d’un noyau central générateur de gravité artificielle. Chaque couche remplit une fonction vitale pour la survie et le bien-être des passagers. La couche la plus proche du noyau est dédiée à la production alimentaire. Des environnements contrôlés abriteraient des plantes, des champignons, des insectes et du bétail, avec une attention particulière portée à la préservation de la biodiversité. La machine abriterait notamment des forêts tropicales et boréales artificielles afin de maintenir un équilibre écologique.
Un accent sur la cohésion sociale
La deuxième couche serait consacrée aux espaces communautaires : écoles, hôpitaux, bibliothèques, parcs. Ces lieux favoriseraient la cohésion sociale et offriraient un cadre de vie digne aux générations successives. La troisième enveloppe abriterait des logements individuels, équipés de systèmes de circulation d’air et d’échange thermique pour garantir le confort des habitants. Au quatrième niveau, les passagers travailleraient dans des installations industrielles variées, allant du recyclage à la fabrication de médicaments, en passant par la production de matériaux de construction. Enfin, la cinquième et dernière couche servirait d’entrepôt pour les ressources, les équipements et les machines, gérée principalement par des robots afin de limiter le travail physique humain.
L’intelligence artificielle pour faciliter les choses
La gestion de Chrysalis serait assurée par une gouvernance humaine assistée par une intelligence artificielle. Cette collaboration permettrait une meilleure résilience du système social, une transmission efficace des connaissances entre générations et une vision globale du fonctionnement du vaisseau. Les naissances seraient planifiées pour maintenir une population stable autour de 1 500 personnes, bien en dessous de la capacité maximale de l’engin, afin d’éviter la surpopulation. Malgré la précision du projet, celui-ci reste une vision théorique.
Certaines technologies nécessaires, comme les réacteurs à fusion nucléaire, n’existent pas encore. Toutefois, les concepteurs soulignent que de tels projets stimulent la recherche et nourrissent l’innovation dans le domaine spatial. Le jury du concours Project Hyperion a salué la « cohérence systémique » et la « profondeur du design modulaire » de l’appareil. Les designers du Chrysalis ont reçu une récompense de 5 000 dollars, soit environ 4 300 €, pour leur travail visionnaire dans le cadre de cette compétition organisée par l’Initiative for Interstellar Studies (i4is). Plus d’informations sur projecthyperion.org. Pensez-vous qu’un jour, nous serons en capacité de réaliser un tel projet de colonisation ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .