Un spécialiste tord le cou à une idée reçue très populaire sur la toxicité des champignons

Non, toucher un champignon toxique ne vous empoisonnera pas : un spécialiste démonte enfin cette légende d’automne.

Ah les champignons, c’est la pleine saison, et je ne cache pas mon enthousiasme : je les adore sous toutes leurs formes : crus, cuits, en sauce ou en tourte ! Pourtant, j’entends depuis toujours ces recommandations :  « Ne touche jamais un champignon toxique ! », « N’en mets surtout pas un mauvais dans ton panier, il va contaminer les autres ! ». Pourtant, un spécialiste, Samir Hocine, influenceur, vient rappeler que cette croyance est totalement fausse, comme le confirme le rapport officiel de l’ANSES. En réalité, les champignons ne sont toxiques que par ingestion, à l’exception notable de l’ergot du seigle, qui n’apparaît jamais en forêt. Moi qui adore les champignons (vraiment, j’en mangerais tous les jours si la saison durait toute l’année), cette information me réjouit.

Elle me ramène directement à mes souvenirs d’enfance : mon arrière-grand-père me confiant ses « coins secrets », et l’odeur incomparable de l’omelette aux girolles de mon arrière-grand-mère… que je n’ai jamais réussi à refaire aussi bien ! Pour reconnaître, comparer et savourer les champignons en toute sécurité, il existe aussi des outils utiles comme le Guide des champignons accessible en suivant ce lien. Enfin, les règles essentielles de prévention et de cueillette sont rappelées sur Service-Public. Alors, que nous apprend Samir Hocine ? Réponses dans cet article.

Un beau cèpe sous un épineux.
Le cèpe est une variété de champignon très appréciée. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Toucher un champignon toxique n’a jamais rendu personne malade

C’est l’idée la plus ancrée dans l’esprit du grand public : « Ne touche pas, c’est dangereux ! ». Faux. Totalement faux. Les toxines de champignons ne pénètrent pas la peau. Elles nécessitent d’être ingérées, digérées et absorbées pour provoquer une intoxication. Un spécialiste très suivi sur les réseaux sociaux, Samir Hocine, l’a rappelé récemment dans une vidéo virale. Selon lui, toucher, manipuler ou même transporter un champignon toxique ne présente aucun risque, tant qu’on ne le mange pas.

Et, ce n’est pas moi qui vais m’en plaindre : combien de fois ai-je hésité en forêt, un pied de cèpe dans une main, un agaric douteux dans l’autre, en me demandant si j’allais transformer tout mon panier en poison ? Désormais, fini les angoisses : si un champignon toxique se glisse dans la récolte, on le retire… et l’on passe à autre chose. D’ailleurs, nous vous en parlions déjà dans cet article sur Amatoxtest, un test innovant permettant de détecter certaines toxines dans les champignons : nous vous en parlions dans cet article.

Un champignon Agaric mouche.
Un champignon Agaric mouche, qu’il vaut mieux ne pas ingérer. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Mélanger champignons toxiques et comestibles dans un panier n’est pas dangereux

Autre croyance : « Si un mauvais champignon touche les bons, tout devient toxique. » Là encore : non. Les toxines ne se déplacent pas par simple contact. Il n’existe aucun mécanisme de transfert par frottement ou voisinage dans un panier. Le seul risque réel, c’est la méconnaissance : confondre un toxique avec un comestible. Pour éviter cela, les mycologues rappellent l’importance de s’appuyer sur des identifications fiables, comme celles proposées dans le Guide des champignons, ou de faire vérifier sa cueillette en pharmacie. Dans un autre article, NeozOne consacré à la réglementation de la cueillette, plusieurs règles importantes sont rappelées : pour plus de détails, retrouvez notre article complet ici.

Un groupe de champignons.
Un groupe de champignons dans les feuilles d’une forêt. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Ce qu’il faut retenir sur la toxicité réelle des champignons

Avant d’aller plus loin, il faut être clair : la plupart des croyances que l’on traîne depuis des générations sur les champignons relèvent davantage de la légende que de la science. J’en ai entendu de toutes sortes pendant mes balades en forêt, entre Réau et la Haute-Loire, et pourtant aucune ne résiste à l’avis des spécialistes. Voici donc un rappel simple, concret et validé, qui permet enfin de démystifier cette peur irrationnelle autour des champignons toxiques.

  • On peut toucher un champignon toxique sans danger.
  • On peut mélanger toxiques et comestibles dans le même panier.
  • La seule espèce dangereuse par contact est l’ergot du seigle (jamais en forêt).
  • Les intoxications surviennent par ingestion uniquement.
  • Le goût est un critère d’identification pour certaines espèces (à recracher ensuite !).
  • La prévention officielle est rappelée sur Service-Public.
Des champignons de la famille des Amanites très toxiques.
Il existe des familles de champignons très toxiques qu’il ne faut surtout pas ingérer. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Dit autrement : un champignon ne va ni « contaminer » vos autres trouvailles, ni vous sauter à la gorge. C’est l’ingestion qui pose problème, pas le contact, et encore moins le simple fait de les toucher pour les identifier. En respectant les règles basiques de prudence, validées par l’ANSES comme par Service-Public, vous pouvez sereinement profiter de la saison des champignons et de leur délicieux parfum d’automne.

Un automne 2025 exceptionnel : une véritable « année à champignons ».

Cette année, la météo a été idéale : alternance pluie-douceur, sols humides, forêts parfumées… bref, un paradis pour les cueilleurs. Cette année, j’ai même quelques coprins dans mon jardin, mais je ne les mangerai pas, je les laisse aux petits animaux qui pourraient s’en nourrir ! Les experts prévoient que l’automne 2025 restera comme une « année à champignons », une de ces saisons si généreuses que même les débutants remplissent leur panier en une heure. Les réseaux sociaux explosent de photos de cèpes parfaits, de coulemelles géantes et de lactaires bien orangés. Mais cette abondance s’accompagne toujours d’une hausse des intoxications. D’où l’importance de rappeler ces vérités et de casser les fausses croyances.

Des morilles disposées sur de la mousse.
Les morilles sont des champignons très reconnaissables avec une texture de chapeau en nid d’abeille, et extrêmement appréciés par les connaisseurs. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Champignon, réseau et pédagogie : un passionné qui cartonne en ligne

Pour finir, un mot sur Samir Hocine. Ce passionné de nature, suivi par plus de 260 000 personnes sur TikTok, vulgarise la mycologie mieux que personne. Ses vidéos pédagogiques, où il goûte (et recrache !) certains champignons pour montrer l’absence de toxicité par contact, ont permis de remettre les pendules à l’heure. En quelques secondes, il démonte les idées reçues, explique les bonnes pratiques et encourage la cueillette responsable. Une manière moderne et ludique de former les cueilleurs, loin des discours trop techniques. Vous pouvez aussi suivre Samir Hocine sur Instagram.

Un champignon de la famille des Amanites très toxiques.
Il existe des familles de champignons très toxiques qu’il ne faut surtout pas ingérer. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Champignons, mythes et vérités : que retenir pour bien cueillir ?

La forêt est un terrain de jeu merveilleux, mais elle demande humilité, prudence et curiosité. En cassant cette légende du « champignon qui contamine les autres », les spécialistes nous offrent une vision plus juste, plus sereine et surtout plus sécurisée de la cueillette. Avec quelques bonnes sources, un panier solide et un peu d’expérience, chacun peut profiter de l’automne sans inquiétude. Et vous, démystifierez-vous vous aussi cette légende lors de votre prochaine cueillette en forêt ? On adore vous lire ! Alors si le sujet vous inspire, cliquez ici pour publier un commentaire . Une erreur s’est glissée ? Vous pouvez également nous en faire part !

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Méline Kleczinski

Jeune journaliste de 23 ans, j'écris depuis trois ans, avec une préférence pour les domaines liés à l'actualité, à la psychologie, aux études scientifiques, ou à la protection et l'environnement dans son ensemble. Mon petit parcours de rédactrice junior s'inspire de différentes études scientifiques, ou de sujets d'actualité abordés dans… Voir plus »

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