
Formé il y a environ 3,8 millions d’années, selon l’Institut polaire français, l’Antarctique est recouvert à 98 % de glace et compte parmi les zones les plus mystérieuses de notre planète. Malgré la présence de plusieurs stations de recherche permanentes, le cinquième plus grand continent du monde n’a pas encore livré tous ses secrets et entre 2016 et 2018, des signaux radio étranges qui proviennent de ses profondeurs ont été captés. La détection a été réalisée par ANITA (Antarctic Impulsive Transient Antenna) et selon les scientifiques, les impulsions défient les lois de la physique et l’analyse de cette anomalie permettrait de découvrir de nouvelles particules que nous ne connaissons pas encore.
Des impulsions mystérieuses provenant des profondeurs de la Terre
Menée par l’université d’Hawaï à Mãnoa, l’expérience ANITA utilise 24 antennes installées sur un ballon stratosphérique envoyé à environ 40 km d’altitude au-dessus de l’Antarctique. Son principal objectif est de capter des neutrinos cosmiques qui pénètrent dans notre atmosphère. En d’autres termes, elle a été conçue pour détecter des signaux radio provenant de l’espace. Cependant, entre 2016 et 2018, les antennes ont capté des impulsions anormales émises depuis les profondeurs de la glace qui recouvre le continent. Ce qui n’a pas manqué d’intriguer les chercheurs et les inciter à réaliser des études approfondies. Pour information, l’Antarctique a été choisi pour mener l’expérience ANITA pour éviter les interférences avec d’autres impulsions radio.
Des particules inconnues
Les antennes utilisées dans le cadre de l’expérience ANITA ont été conçues pour détecter des neutrinos et pour expliquer la nature des signaux radio provenant des profondeurs de la glace. Les scientifiques en charge de l’étude se sont tournés, dans un premier temps, vers ces particules subatomiques, cependant, ils ont conclu que les impulsions n’ont aucune source connue jusqu’ici. En effet, les signaux n’auraient jamais pu être détectés par les antennes, dans la mesure où ils auraient dû traverser plusieurs couches de roches et devraient être absorbés par celles-ci.
Par ailleurs, en comparant les données avec des modèles mathématiques et des simulations, les chercheurs ont exclu l’hypothèse des impulsions provoquées par des neutrinos. D’après Stéphanie Wissel, un membre de l’équipe menant l’expérience ANITA, les scientifiques en charge de l’étude n’ont aucune explication concernant la nature des impulsions. Mais ils sont sûrs qu’elles n’ont pas été causées par des neutrinos. Ces derniers sont sans masse, sans charge et ont une faible interaction avec la matière, mais ils n’auraient pas pu traverser plusieurs milliers de kilomètres de roches sans être absorbés ou déviés.
Un autre dispositif pour expliquer la nature des impulsions
Pour tenter d’identifier la nature des signaux radio captés par ANITA, les scientifiques ont décidé d’utiliser d’autres puissants détecteurs de neutrinos, à savoir celui de l’Observatoire Pierre Augier (installé en Argentine) et le IceCube (basé en Antarctique). Toutefois, ils n’ont détecté aucune impulsion anormale provenant des profondeurs de la glace. Face à l’absence de réponse concernant la source des anomalies, Stéphanie Wissel et son équipe prévoient de mettre au point un détecteur plus sensible, le PUEO (Payload for Ultrahigh Energy Observations).
Selon la professeure agrégée, ce nouveau dispositif permettrait de déterminer l’origine des impulsions étranges captées en Antarctique, mais également de mieux analyser les neutrinos. Plus d’informations sur ANITA dans cet article de l’université d’Hawaï. Que pensez-vous de ces recherches dans l’Antarctique ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .