Le champ magnétique terrestre est un élément indispensable à la vie sur Terre. Il offre une protection contre les particules chargées émises par le Soleil et le rayonnement cosmique. Toutefois, il présente de nombreuses anomalies et est instable. Il y a 790 000 ans, par exemple, ses pôles se sont inversés, selon des informations publiées sur le site du CEA (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives). Par ailleurs, au-dessus de l’Atlantique Sud, la force de ce champ est plus faible que dans d’autres régions du monde. Des données fournies par des satellites indiquent que cette anomalie n’a cessé de s’étendre depuis au moins une décennie. Ce phénomène suscite de l’inquiétude chez certains scientifiques. Décryptage !
Une anomalie qui prend de l’ampleur depuis 2014
Les données concernant l’anomalie de l’Atlantique Sud ont été collectées par les trois satellites Swarm, lancés par l’Agence spatiale européenne (ESA) dans le cadre d’une mission d’exploration de la Terre. Elles montrent que l’affaiblissement du champ magnétique terrestre dans cette région du monde s’est accentué et la zone s’est étendue sur une surface similaire à la moitié du continent européen, depuis 2014. L’intensité minimale du champ magnétique dans cette région de l’Atlantique a baissé de 336 nT (nanoteslas) et est passée de 22 340 nT à 22 094 nT, selon les données provenant des satellites. D’autre part, à partir de 2020, Swarm a enregistré un affaiblissement accéléré dans une zone située au sud-ouest de l’Afrique. Selon Chris Finlay, professeur de géomagnétique à l’université technique du Danemark et auteur principal de l’étude, l’anomalie n’est pas constituée d’un seul bloc et évolue différemment près de l’Afrique et l’Amérique du Sud.
Un phénomène encore inexpliqué et qui inquiète l’ESA
Pour le professeur Finlay, « il se passe quelque chose de particulier dans cette région qui affaiblit le champ magnétique de manière plus intense ». Il a aussi déclaré que le champ magnétique devrait sortir du noyau de la Terre dans l’hémisphère sud. Cependant, dans la zone où l’anomalie se produit, il retourne vers le centre de la planète. Si ce phénomène reste inexpliqué actuellement, il inquiète les scientifiques de l’Agence spatiale européenne. En effet, selon l’ESA, dans les zones où le champ magnétique est faible, les satellites sont exposés à des doses plus élevées de radiation. Ce qui peut entraîner d’importants dommages au niveau de leurs équipements.
D’autres variations d’intensité au Canada et en Sibérie
Contrairement à l’Atlantique Sud, le champ magnétique est particulièrement fort dans des régions spécifiques du Canada et de la Sibérie. Toutefois, les satellites Swarm ont aussi enregistré une réduction de son intensité dans la zone située en Amérique du Nord. La force du champ est passée de 58 832 nT à 58 031 nT, soit une baisse de 801 nT. En Sibérie, en revanche, les données des satellites ont montré une augmentation relativement importante. L’intensité du champ terrestre dans cette zone a connu une hausse de 260 nT et a atteint 61 619 nT.
À noter que la mission Swarm a commencé au mois de novembre 2013 et aurait dû prendre fin en 2017. Cependant, les satellites sont restés en excellent état et ils ont réussi à fournir des données extrêmement précises jusqu’ici. Plus de détails sur l’étude de l’anomalie de l’Atlantique Sud : sciencedirect.com. Cette dégradation du champ magnétique terrestre vous interpelle ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .