Comment protéger votre invention ou votre innovation d’un « patent troll » ?

Ils ne vendent rien, ne fabriquent rien… mais peuvent vous coûter très cher : bienvenue dans le monde des chasseurs de brevets.

Lors d’une conversation avec mes collègues autour d’un café, l’un d’eux m’a lancé : tu as vu, Apple doit payer 700 000 $ (environ 616 000 €) pour un patent troll ! Un patent quoi ? J’ignorais complètement ce que voulait dire cette expression. Je connaissais les trolls qui sévissent sur les réseaux sociaux, mais pas les Patents Trolls, aussi appelés NPE (Non-Practicing Entities). Et, puisque je ne voulais pas mourir idiote, j’ai cherché à en savoir un peu plus sur cette pratique, et finalement à la limite de la légalité. Un patent troll est un business model étrange, qui consiste à acheter des brevets à la pelle, souvent pour une bouchée de pain, et les utiliser non pas pour innover. Non, ils sont rachetés pour attaquer en justice ceux qui osent inventer quelque chose d’un peu trop proche. Leur arme favorite ? La plainte pour contrefaçon de brevet, comme l’explique le site Dhenne Avocats. Une petite explication s’avère indispensable. C’est parti.

Quel est le principe du Troll Patent ?

Le principe est simple : le troll repère une entreprise qui développe un produit innovant, puis dégaine un brevet sorti d’un tiroir obscur pour réclamer des millions en compensation. En général, la cible est suffisamment grande (et rentable) pour que l’affaire soit juteuse. Et souvent, elle préfère payer plutôt que de s’enliser dans des années de procédure. Voici comment le système de brevets, pensé pour protéger l’innovation, se transforme parfois en outil de chantage légal. Oui, cela existe, et ça s’appelle un patent troll.

Notion de justice pour contrefaçon de brevet.
Notion de justice pour contrefaçon de brevet. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Apple, dernière victime d’un troll texan aux dents longues

Prenons un exemple très concret (et très coûteux) : Apple vient tout juste de perdre un procès contre Optis Cellular Technology, une société américaine qui n’a pas inventé la 4G, mais qui détient un bon paquet de brevets sur le sujet. Le montant de la note ? Plus de 700 millions de dollars, selon 01net. Autant dire que ça pique, même pour une entreprise comme Apple. Le plus ironique ? En 2023, l’amende n’était « que » de 56 millions. Mais, Apple a fait appel… et la sanction a été multipliée par plus de 10 ! Optis, de son côté, ne fabrique rien. Son métier, c’est d’acheter des portefeuilles de brevets, puis d’exiger des licences. Et, quand les conditions ne sont pas acceptées ? Direction le tribunal. Un vrai modèle d’affaires, légal, mais redouté, que même des géants comme Apple peinent à contrer.

Comment se protéger des patent trolls ?

  • Effectuer des recherches avant de développer un produit
  • Constituer un portefeuille de brevets solide dès les premières innovations
  • Acquérir des licences sur les brevets pertinents pour se prémunir
  • Collaborer avec des organismes spécialisés dans la défense contre les NPE
  • Évaluer les risques juridiques dès la conception d’un produit ou d’un service
  • Ne pas sous-estimer la puissance de nuisance d’un brevet mal placé
Principe de la veille technologique.
Principe de la veille technologique. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Un fléau pour les innovateurs, une mine d’or pour certains cabinets d’avocats

Certains voient dans les patent trolls un simple symptôme d’un système de brevets mal calibré. D’autres y voient une véritable industrie parallèle, alimentée par la peur, le flou juridique et l’appât du gain. Pour les start-up, c’est un cauchemar potentiel : comment innover sereinement quand on peut se faire attaquer pour une idée qu’on pensait originale ? Les plus prudents investissent dès le départ dans une veille technologique, d’autres croisent les doigts… ou prient pour passer sous les radars. Et vous, pensez-vous que les « patent trolls » freinent l’innovation ou qu’ils exploitent simplement un système qui le permet ? Ce sujet vous intéresse ? N’hésitez pas à nous donner votre avis, ou à partager avec nous, votre expérience. Merci de nous signaler toute erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .

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Nathalie Kleczinski

Passionnée de lecture et d'écriture, il était presque logique que je me tourne vers le métier de rédactrice/journaliste professionnelle. Écrire est une passion, un besoin et une manière de communiquer indispensables. Touche-à-tout de l'écriture, j'aime surtout écrire sur des sujets liés à l'environnement, mais aussi à ceux qui prodiguent des conseils, ou des astuces pour vous aider dans votre quotidien. Je suis une adepte des tests en tous genres, surtout s’ils permettent de créer, de faire des économies, ou d’utiliser des produits recycler ! Je voue également une véritable passion aux animaux et suis très sensible à leur bien-être et aux inventions qui peuvent améliorer leurs quotidiens. En revanche, je peux vite devenir cassante lorsqu’il s’agit de parler de maltraitance. Enfin, j’aime découvrir et faire découvrir de nouvelles inventions, de petites choses qui amélioreront notre quotidien, ou celui des personnes en situation de handicap, autre cause qui me tient à cœur. Bénévole dans une association liée à l’aide aux victimes d’accidents de la route, vous comprendrez aisément que cette cause me touche aussi et que j’estime primordial de mettre en avant tout ce qui peut améliorer cette sécurité routière et empêcher un décès supplémentaire sur la route. Ma devise : Carpe Diem, car la vie est courte, et qu'il faut transformer chaque instant en tranches de bonheur !

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