
En 2023, un nouveau label a vu le jour pour distinguer les bons élèves de la grande distribution en matière de lutte contre le gaspillage alimentaire. Ce label anti-gaspillage, mis en place sous l’égide du ministère de la Transition écologique, s’appuie sur 17 critères répartis en 4 catégories. Il vise à valoriser les enseignes engagées et à encourager les autres à passer à l’action. Moi, dans mon quotidien, je me suis un peu créé mon propre label anti-gaspi personnel : je privilégie les rayons anti-gaspi pour faire mes courses. De plus, j’achète souvent les aliments en portion individuelle. Mes restes de frigo finissent régulièrement en quiche recyclée, que ce soit un morceau de poivron flétri ou un talon de jambon. Ce n’est pas parfait, mais c’est déjà un bon début. Et, ce label, finalement, vient conforter certaines de mes habitudes, mais devrait aussi m’inciter à en adopter de nouvelles ! Présentation
Un label pensé avec les pros et les assos !
Derrière ce label, rien n’a été laissé au hasard. Il a été co-construit avec des distributeurs, des associations comme les Restos du Cœur ou la Banque Alimentaire, l’ADEME, et des acteurs comme Phenix, spécialisés dans la revalorisation des invendus. L’objectif ? Évaluer les supermarchés de manière équitable, mais exigeante, selon des critères très concrets. À l’évidence, ce label a été instauré pour les supermarchés, les grandes entreprises, et les lieux vendant des produits alimentaires. Mais, il est également une ligne à suivre pour nous, particuliers. Les 17 critères sont regroupés en quatre catégories :
- La performance globale du magasin,
- L’approvisionnement et la fabrication,
- La commercialisation des produits,
- Et la gestion des invendus.
Chaque critère est évalué selon trois niveaux de maturité, un peu comme un jeu vidéo dans lequel il faudrait sauver la planète. Pour décrocher le label, il ne suffit donc pas d’avoir une “zone anti-gaspi” au bout d’un rayon : il faut que l’ensemble de la démarche soit cohérente, suivie et mesurée. Si le sujet vous intéresse davantage, vous pouvez retrouver tous les critères du label anti gaspi sur le site de Phenix, entreprise partenaire du dispositif.
Les actions concrètes évaluées par le label
Voici une synthèse (non exhaustive) des initiatives concrètes que les magasins doivent mettre en place pour décrocher une, deux ou trois étoiles. Tout d’abord, la performance globale du point de vente est scrutée à la loupe : un diagnostic préalable doit être réalisé, suivi d’un plan d’action précis pour identifier et corriger les failles qui génèrent du gaspillage. Ensuite, la partie approvisionnement implique de travailler intelligemment avec les fournisseurs : il s’agit d’adapter les quantités commandées, de bien gérer les stocks et de soigner les conditions de conservation pour éviter la casse dès la réception. Côté commercialisation, l’auditeur vérifie que le magasin met en avant ses produits proches de la date limite : cela peut passer par un rayon spécifique, des étiquetages clairs ou des promotions ciblées.
Enfin, la gestion des invendus doit privilégier le don aux associations, en s’assurant de la qualité des produits donnés et de leur parfaite traçabilité. Bref, c’est toute la chaîne qui doit être pensée pour éviter le gaspillage, de la palette de livraison à l’assiette solidaire. Dans mon supermarché Auchan, les rayons anti-gaspi sont parfaitement identifiés, les réductions vont jusqu’à – 50 %, et le magasin propose aussi du vrac comme pour la litière pour chat. Un concept intéressant que j’ai rapidement adopté. Ce label implique aussi le respect obligatoire de deux critères essentiels :
- Le don prioritaire aux associations caritatives,
- Un taux de casse (perte de denrées non vendues) en dessous du seuil défini.
Et, cela tombe bien : dans mon supermarché, la petite zone anti-gaspi près de l’entrée m’a déjà permis de dénicher un lot de yaourts grecs à -70 %, une salade bio. J’ai même trouvé un camembert de grande marque, dont la DLC était au jour-même, il était parfait pour ma quiche aux champignons et lardons, d’ailleurs.
6 bonnes idées à piquer aux magasins labellisés
Même si je ne suis pas une enseigne de la grande distribution, voici quelques bonnes pratiques que j’essaie de transposer à ma modeste échelle de consommatrice maligne :
- Faire un « diagnostic frigo » avant chaque course : ce qui traîne depuis trop longtemps devient un ingrédient à utiliser en priorité.
- Ne pas bouder les produits « moches » : courgette tordue, tomate un peu molle, tant que c’est consommable. Sur ce point, je passe faire un tour chez Lidl, et j’obtiens souvent une cagette complète de fruits et légumes moches pour 1 € ! Je cuis la totalité, puis congèle pour plus tard !
- Cuisiner en juste quantité grâce aux portions individuelles, surtout quand je sais que je déjeunerai seule.
- Transformer les restes : les pâtes d’hier deviennent un gratin, les légumes un velouté, le pain sec une chapelure maison pour des cordons bleus délicieux.
- Mettre les enfants à contribution : leur proposer de “sauver un fruit” en inventant une recette, les miens sont de fervents adeptes de l’anti-gaspi. La transmission s’est apparemment bien réalisée.
- Parler autour de moi du rayon anti-gaspi : un bon plan à partager, surtout quand les promotions sont intéressantes.
Bien entendu, je consomme aussi des produits classiques, mais ma priorité chaque semaine : les frigos anti-gaspi ! Pour économiser assurément, mais également pour limiter les pertes de nourriture. Une hérésie pour moi !
Une démarche qui doit aussi durer dans le temps
Ce que j’aime dans ce label, c’est qu’il ne récompense pas seulement un état des lieux, mais une progression continue. Les audits sont renouvelés tous les trois ans et les magasins doivent prouver qu’ils s’améliorent sous peine de perdre leur précieuse étoile. Autrement dit, ce n’est pas parce qu’un supermarché s’est fait une beauté anti-gaspi en 2023 qu’il pourra se reposer sur ses lauriers jusqu’en 2029. Cela me rappelle mes propres efforts : je suis loin d’être irréprochable, mais j’essaie chaque mois d’ajouter une petite astuce à mon quotidien. Par exemple, depuis que j’ai découvert les applications anti-gaspi, je réserve régulièrement des paniers surprises chez les commerçants locaux, à prix mini. Et, comme pour les magasins, l’effet cumulé finit par faire une vraie différence.
Et, moi, concrètement, comment je m’organise ?
À force, c’est devenu presque un jeu : comment remplir mon panier en sauvant un maximum d’aliments promis à la poubelle ? Quand je pars faire mes courses, j’ai un petit rituel que je vous livre ici :
- Je jette un œil à mon frigo et à mes restes (le morceau de féta entamé, le demi-oignon qui pleure tout seul).
- Je file d’abord dans le rayon anti-gaspi, pour voir ce qui est en date courte (souvent des promos à -30 % ou -50 %).
- Ensuite seulement, je complète avec les produits frais à date normale.
- En rentrant, je prépare un ou deux repas avec ce que j’ai sauvé, souvent sous forme de quiche, de soupe ou de salade composée.
- Et j’évite de faire les courses le ventre vide… sauf si je veux me retrouver avec quatre tablettes de chocolat et un lot de yaourts au soja que personne n’aime.
Bref, je fais de petits choix, mais chaque semaine, et c’est sans doute ce que le label anti-gaspi essaie aussi d’encourager chez les enseignes : la régularité, pas la perfection. Et vous, avez-vous déjà changé vos habitudes pour lutter contre le gaspillage alimentaire ? Ou vous laissez encore filer quelques restes au fond du frigo ?