
Ah le langage des jeunes, une tannée pour les parents, même si eux aussi sont passés par des tics de langage, ou des mots de leur « époque » ! Mes enfants, 26 et 24 ans aujourd’hui, n’ont pas manqué le coche, sur leurs années collège, et quelquefois, des mots étranges s’échappent aussi de leur bouche de « djeuns » ! Et, depuis quelques jours, une vidéo TikTok du compte @actualfrance_tv (en lien un peu plus bas dans notre article) affole les réseaux sociaux : le gouvernement aurait voté une loi interdisant les mots « wesh » et « wallah » dans les établissements scolaires, sous peine d’une amende de 130 €. Une info reprise en masse, commentée avec passion, mais complètement fausse, comme le confirment plusieurs médias, dont 20 Minutes. Pourtant, en tant que mère de deux jeunes passés par la case « langage alternatif », je dois dire que j’ai presque eu envie d’y croire. Vraiment. Décryptage.
Pas d’abréviations ou de mots bizarres, sinon silence radio
Les belles années collège… Mon fils, aujourd’hui âgé de 26 ans, a eu sa période Wallah. C’était tout simplement insupportable : chaque phrase commençait par « Vas-y », finissait par « Téma le truc » et incluait un « Wallah » entre les deux. Quant à ma fille, c’était « Wesh » à toutes les sauces, avec un naturel désarmant et une fréquence d’utilisation proche du mot « bonjour ». Mais voilà, je n’ai pas attendu cette fake news pour instaurer une règle très simple à la maison : tout message oral ou écrit contenant ces mots est ignoré. De même pour les « pk » au lieu de « pourquoi », les « tkt » pour « ne t’inquiète pas » ou les « dem1 » pour « demain ». Résultat ? Ils ont vite compris. Aujourd’hui, leurs SMS ressemblent à des dictées de CM2 bien appliquées, et moi, je respire de nouveau !
Une vidéo TikTok virale… mais totalement inventée
La vidéo en question, affirme qu’une loi a été votée pour interdire ces expressions « non académiques » à l’école. On y entend une voix off solennelle annoncer que le ministère aurait pris cette mesure pour « restaurer un usage correct de la langue française », allant jusqu’à évoquer une amende de 130 euros par mot inapproprié. Mais aucune loi n’a été votée, aucun décret n’existe, et le Journal Officiel n’en fait absolument pas mention. C’est ce qu’on appelle un FAKE OFF bien ficelé, et d’ailleurs, qui, dans un collège ou un lycée, pourrait dresser une amende financière ? Eh bien personne justement ! Et, c’est le président de la République, Emmanuel Macron s’est prêté au jeu de la parodie dans une vidéo humoristique, ajoutant une touche d’ironie à cette affaire déjà bien virale. On vous laisse juger en visionnant la vidéo sur TikTok ici. À moins que cette vidéo ait été conçue grâce à l’IA, allez savoir ?
Derrière la blague, une vraie question de langage
Soyons francs : même si l’info est fausse, elle touche un point sensible. Le langage des jeunes évolue, parfois de façon abrupte, et peut donner aux adultes un sentiment de déconnexion. Mais interdire des mots ne règlera jamais le fond du problème : c’est à nous, parents, profs, adultes en général, de montrer l’exemple, poser des limites claires, et surtout expliquer pourquoi certains mots ne sont pas appropriés dans certains contextes. Ici, à la maison, j’ai joué la carte de l’indifférence sélective.
Pas de cri, pas de conflit : juste une règle limpide. Et, ô miracle, mes enfants se sont adaptés. Comme quoi, on peut faire évoluer le langage sans amende, ni loi TikTokesque. Et vous, vous seriez pour une vraie interdiction des « wesh » et « wallah » à l’école ou vous laissez faire en espérant que ça passe ? Une réaction, un retour, une anecdote à partager ? Cliquez ici pour publier un commentaire . On lit tout avec attention ! Une erreur s’est glissée ? Vous pouvez également nous en faire part !