
Actuellement, toutes les fusées s’appuient sur la troisième loi de Newton, à savoir le principe de l’action et de la réaction, pour décoller. Ce qui nécessite une grande quantité de propergol. D’après des chiffres publiés sur le site de la fondation SimplyScience, le lanceur spatial Saturn V a brûlé 2,1 millions de kg de carburant en seulement 2,8 minutes lors de la célèbre mission Apollo 11. Pour éviter l’utilisation de propulseur classique et, par conséquent, celle de propergol, Charles Buhler, chercheur de la NASA et cofondateur d’Exodus, aurait découvert un moteur capable de produire une poussée grâce à des champs électrostatiques, sans carburant.
Une révolution technologique ?
La technologie développée par Charles Buhler utiliserait une force encore inconnue qui permettrait de produire une poussée sans expulsion de matière. Selon l’ingénieur, il serait possible de déplacer un objet, à partir d’un système qui présente un champ électrostatique divergent ou pression électrostatique asymétrique. Grâce à cette découverte, il suppose que dans certaines conditions, une force pourrait être produite pour propulser un objet sans nécessairement expulser de la masse. En d’autres termes, ce moteur « révolutionnaire » permettrait de mettre au point des vaisseaux spatiaux capables de parcourir de grandes distances sans consommer de carburant et plus légers que les vaisseaux actuels – comme un voyage vers Mars en moins de 70 jours.
Une théorie qui doit encore être prouvée
La théorie de Charles Buhler permettrait de réaliser une importante avancée dans les voyages spatiaux, il n’a fourni aucune preuve et de nombreux spécialistes restent sceptiques. En effet, la technologie développée par l’ingénieur et son équipe défie toutes les lois de la physique connues jusqu’ici et des examens approfondis sont indispensables pour déterminer si elle fonctionne réellement. Pour l’instant, seule l’APEC (Alternative Propulsion Energy Conference) a validé la théorie du cofondateur d’Exodus Propulsion Technologies. Cette conférence communautaire regroupe de nombreux scientifiques et ingénieurs qui échangent et travaillent sur de nouveaux systèmes de propulsion qui pourraient révolutionner, entre autres, les vols spatiaux. Cependant, bien que cette validation ait été réalisée par de grands noms, elle ne permet pas d’affirmer si la technologie est réellement fonctionnelle ou non.
D’autres théories non validées
Charles Buhler n’est pas le seul à avoir proposé des théories qui permettraient de développer des propulseurs révolutionnaires. En 2001, l’ingénieur britannique Roger Shawyer a mis au point l’EmDrive. D’après lui, ce moteur serait en mesure de générer une poussée en utilisant des micro-ondes qui rebondissent dans une cavité. Si son invention a suscité l’engouement de certains scientifiques, des tests ont été réalisés et ont permis de conclure que la capacité de l’EmDrive à propulser un objet n’était que le résultat d’erreurs expérimentales.
Vingt ans après sa présentation, en 2021, le moteur de Roger Shawyer a finalement été rejeté par la communauté scientifique. Certes, le moteur développé par le cofondateur d’Exodus Propulsion Technologies se base sur des champs électrostatiques et non sur des micro-ondes. Néanmoins, il faut rester prudent et attendre les résultats des tests approfondis. Pour information, Charles Buhler a déclaré que son équipe est constituée d’anciens employés de Blue Origin, de la NASA et de l’US Air Force. Il a également affirmé que des prototypes de son moteur révolutionnaire ont fait l’objet d’essais et ont réussi à produire une poussée. Alors, info ou intox ? Je vous invite à partager votre avis, vos remarques ou nous signaler une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .