
Actuellement, plusieurs défis doivent encore être relevés pour exploiter la fusion nucléaire. De nombreuses entreprises n’hésitent pas à se lancer dans des recherches pour mettre au point des technologies permettant de produire efficacement de l’électricité grâce à cette réaction. D’après des estimations de la FIA (Fusion Industry Association) publiées sur le site de la Revue Générale Nucléaire (RGN), les investissements dans le développement de réacteurs commerciaux sont passés d’environ 4,239 milliards d’euros à plus de 5,48 milliards d’euros, de 2021 à 2022. Récemment, Thalès, une entreprise française spécialisée dans les hautes technologies, a créé une société baptisée GenF, pour produire de l’énergie grâce à la fusion nucléaire par confinement inertiel. L’inauguration a eu lieu le 15 mai à Bordeaux.
Une technologie utilisant des lasers de haute puissance
Dans la conception de son réacteur à fusion, GenF a opté pour le confinement inertiel par laser. Comme son nom l’indique, ce dernier consiste à utiliser des lasers de haute puissance afin de fusionner des noyaux atomiques et produire de l’énergie. Les recherches nécessaires au développement de cette technologie de fusion et la conception du premier réacteur de la société vont être effectuées en partenariat. Le CEA, l’École polytechnique, le Centre national de recherche scientifique (CNRS) et la Région Nouvelle-Aquitaine s’associent à ce projet. À noter que GenF a été sélectionné par le gouvernement en février 2024, dans le cadre d’un appel à projet lancé en 2023. Pour réaliser la première phase de développement de la société, Thalès a obtenu un financement de 18,5 millions d’euros.
Le développement du premier réacteur à fusion par confinement inertiel
Si la méthode de confinement inertiel par laser a été choisie dans la conception du réacteur à fusion, c’est en raison de l’expertise de Thalès dans ce domaine. Le leader mondial des hautes technologies dispose de 40 années d’expérience dans la conception de lasers de très forte puissance. Par ailleurs, il a participé à la réalisation de nombreux projets, tels que le programme Laser Mégajoule du Commissariat à l’énergie atomique, et a développé divers composants, dont des tubes électroniques destinés à l’ITER (International Thermonuclear Experimental Reactor). Pour mener à bien le projet de conception de réacteur à fusion par confinement inertiel, GenF emploie une dizaine d’ingénieurs, de scientifiques et d’industriels, ainsi qu’une quarantaine de collaborateurs.
Un projet comprenant plusieurs phases
Le projet de développement du réacteur à fusion de GenF va être réalisé en trois phases. La première est celle de la modélisation, de la simulation et des expérimentations dans des installations comme le LMJ (Laser Mégajoule) de Thalès. Elle devrait prendre fin d’ici à 2027. La seconde phase, quant à elle, est dédiée à la maturation des technologies et est prévue pour durer environ 8 ans (de 2027 à 2035).
Durant cette étape, l’équipe de la société va travailler, entre autres, sur la synchronisation de plusieurs lasers, le développement de matériaux spécifiques destinés à la conception de la paroi du dispositif et celui de cibles cryogéniques. Concernant la dernière phase, elle concerne la fabrication d’un premier prototype opérationnel. Elle devrait commencer vers la moitié des années 2030. Plus d’informations sur le projet : thalesgroup.com. Que pensez-vous de ce projet de réacteur de fusion nucléaire ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .