
Impossible de manquer cette photo où deux personnes très amoureuses assistent au concert du groupe Coldplay aux États-Unis. Le hic étant que ces deux amoureux, piégés par la KissCam n’étaient pas censés se trouver dans les bras l’un de l’autre ! Eh non, le directeur d’une entreprise et sa DRH, sont deux amants qui ont cru pouvoir vivre leur romance discrètement au beau milieu d’un concert géant ! Je ne les trouve pas très intelligents quand même, mais là n’est pas le débat ! Toujours est-il que cette vidéo a été filmée par l’un des spectateurs du concert, puis partagés sur les réseaux sociaux. Le résultat étant qu’ils se retrouvent licenciés, traqués et moqués par la planète entière. C’est ce qu’on appelle l’effet Streisand, un phénomène bien connu dans le monde des médias, qui désigne l’attention démesurée générée par une tentative de dissimulation. Le dernier exemple en date ? Celui des fameux « infidèles de Coldplay », devenus malgré eux les protagonistes d’une photo virale mondiale. Décryptage de ce phénomène qui prend de l’ampleur dans le monde entier !
Quand un simple bisou devient un raz de marée numérique
Tout commence lors d’un concert de Coldplay. L’ambiance est électrique, la foule en liesse, et comme souvent, la fameuse « kisscam » entre en scène pour capturer quelques instants romantiques dans le public. Mais, cette fois-ci, le couple filmé a une réaction plus que suspecte : ils se détachent aussitôt, visiblement gênés. Il n’en fallait pas plus pour déclencher l’alerte rouge sur les réseaux sociaux. En quelques heures, la vidéo est partagée des centaines de milliers de fois, avec son lot de détectives amateurs. Très vite, les internautes découvrent que ces deux personnes ne sont pas en couple, mais, collègues, chacun sentimentalement déjà engagé ailleurs. Résultat : licenciement pour tous les deux, et réputation pulvérisée. Ce qu’ils ont voulu cacher a été exposé dans les moindres détails, précisément parce qu’ils ont essayé de le cacher. C’est l’effet Streisand justement !
L’effet Streisand : ne touchez pas à ce que vous voulez effacer
Ce mécanisme est bien connu. Il porte le nom de la chanteuse Barbra Streisand (Woman in love, ça vous parle ?), qui, en 2003, avait tenté de faire retirer une photo de sa villa californienne. Résultat ? L’image a été vue plus de 420 000 fois le mois suivant. Depuis, l’effet Streisand est devenu une expression classique : plus on tente d’étouffer une info, plus on attire l’attention dessus. Ce phénomène repose sur une vérité psychologique toute simple : interdisez quelque chose à quelqu’un, et il fera tout pour l’obtenir. Le fruit défendu est toujours plus juteux. L’explosion de la vidéo des infidèles de Coldplay en est la preuve : sans leur réaction paniquée, la scène serait sans doute passée inaperçue. Mais, en fuyant l’écran, ils ont eux-mêmes allumé la mèche. Allez un point positif ? Ils pourront désormais vivre leur histoire au grand jour, ou pas !
Et, en France, est-ce légal de publier ce type de vidéo ?
Eh bien non, pas vraiment. Dans l’Hexagone, le droit à l’image est strictement encadré, surtout lorsqu’il s’agit de capturer et de diffuser une scène intime, même dans un lieu public. Et, si cette vidéo a permis d’identifier des personnes adultères, la personne qui l’a postée pourrait, selon le contexte, être poursuivie pour atteinte à la vie privée. Encore faut-il la retrouver, je vous l’accorde ! Selon la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL), il faut obtenir le consentement explicite des personnes filmées avant de diffuser leur image.
Dans le cas des « infidèles », cette règle n’a visiblement pas été respectée. Une scène captée dans un concert ne donne pas tous les droits à celui qui tient le smartphone. Alors ? Selon vous, faut-il encore tenter de cacher ce qui risque de devenir viral ou laisser faire, en prenant un risque moins important pour la suite ? Une réaction, un retour, une anecdote à partager ? Cliquez ici pour publier un commentaire . On lit tout avec attention ! Une erreur s’est glissée ? Vous pouvez également nous en faire part !