
Pourquoi payer chaque mètre cube au prix fort quand on a, sous la pelouse, une « source » quasi gratuite ? Remplir sa piscine avec l’eau d’un puits semble la bonne affaire de l’été : quelques dizaines de mètres de tuyau, une pompe et hop, 50 m³ d’économie (à 4 €*/m³, cela fait vite 200 € !). Mais, depuis 2009, tout forage domestique doit être déclaré en mairie et équipé d’un compteur, une obligation rappelée par le site officiel Service-public.fr. Ajoutez l’analyse d’eau (30 € chez le pisciniste) et la facture grimpe. Alors, jackpot ou greenwashing ? Après un premier article sur NeozOne, il était temps, le soleil semblant vouloir s’installer de refaire le point avant le grand plongeon estival. Décryptage.
Puits privé : la loi avant la baignade
Détenteur d’un puits ? Vous avez le droit de l’utiliser pour moins de 1 000 m³/an… à condition de l’avoir déclaré et de respecter les seuils de qualité. Au-delà, un dossier complet part à la Direction Départementale des Territoires et, si le captage dépasse 10 m, à la DREAL : on sort les dossiers à remplir, et les contrôles à prévoir ! En prime, un compteur homologué relève chaque litre pompé, pénible néanmoins utile pour prouver votre bonne foi en cas de sécheresse ou d’arrêté préfectoral. Bref, l’eau est gratuite, mais la mise en conformité, elle, est payante, et il ne faut pas le négliger.
Qualité de l’eau : gare aux surprises chimiques
Une fois le feu vert administratif en poche, reste à savoir ce qui sort du tuyau. C’est à ce moment-là que les contrôles de qualité interviennent ! Fer, manganèse ou nitrates déséquilibrent rapidement le pH, et il faudrait disposer d’un arsenal de produits pour y remédier… Par exemple, l’eau peut virer marron au contact du chlore. L’étape laboratoire est donc incontournable ; certains piscinistes la proposent en 48 h. Si l’analyse flambe, prévoyez un filtre à cartouche, voire un adoucisseur-débactériseur et quelques bidons d’anti-métaux. Morale : l’économie commence souvent par un passage en caisse, et il peut être plutôt douloureux !
Puits vs eau de ville : ce qu’il faut retenir
Critère | Puits (eau souterraine) | Eau de ville (réseau public) |
---|---|---|
Coût direct | 0 € le m³ … hors pompe, compteur et analyses | en moyenne 4 € / m³, eau prête à plonger |
Formalités | Déclaration en mairie + suivi volumétrique | Simple abonnement |
Qualité initiale | Variable, traitements souvent nécessaires | Contrôlée en continu |
Impact écologique | Préserve le réseau public, mais puise la nappe phréatique | Prélèvements mutualisés, traitement collectif |
Temps de mise en service | Installation + tests = plusieurs jours | Raccord, robinet, c’est parti |
Budget et bon sens : le match puits vs eau de ville
Entre la pompe immergée (200 €), le filtre multicanaux (150 €) et les compléments chimiques possibles (jusqu’à 100 € la saison), l’addition du « gratuit » grimpe vite. À l’usage, le puits reste intéressant pour les gros bassins et les remplissages fréquents, surtout si l’eau brute est déjà douce. En revanche, pour une simple remise à niveau annuelle, le réseau public reste imbattable. Alors, tentés par un plongeon gratuit ou refroidis par les contraintes, oseriez-vous vraiment remplir votre piscine avec l’eau du puits ? Ce sujet vous fait réagir ? Partagez vos idées ou votre vécu, cliquez ici pour publier un commentaire . Une erreur s’est glissée ? Vous pouvez également nous en faire part !
*Le prix est donné à titre indicatif et peut varier en fonction de votre zone géographique d’habitation.