
L’été est là et bien là, les pavés chauffent, l’air devient lourd, et dans nos villes bétonnées, l’ombre d’un arbre vaut de l’or. Les dernières vagues de chaleur subies attestent d’un changement climatique qui s’opère, clairement ! Vous ne me croirez pas si je vous dis qu’hier le 13 juillet, mon thermomètre affichait 57° C, en plein soleil et 33 °C à l’ombre à 17 h ! Du jamais vu à cette période de l’année. Mais, plutôt que de multiplier les climatiseurs énergivores, le groupe AREP a imaginé une alternative low-tech aussi poétique qu’efficace : un prototype de rafraîchissement adiabatique en bambou, qui ne consomme ni électricité ni gaz réfrigérant. Dévoilé à la Biennale de Séoul 2021, ce projet a été pensé pour répondre aux vagues de chaleur de plus en plus fréquentes dans les zones urbaines, notamment au Vietnam, l’un des pays les plus vulnérables au changement climatique. Un exemple d’innovation douce, alliant tradition et modernité, et fondé sur le principe de l’évaporation naturelle, aussi connu sous le nom d’effet adiabatique. Présentation.
Une climatisation sans courant ? Oui, et en bambou s’il vous plaît !
Ce qui rend ce prototype particulièrement bluffant, c’est son extrême simplicité : il utilise uniquement de l’air chaud et de l’eau. L’eau, en s’évaporant, capte l’énergie thermique de l’air ambiant pour se transformer en vapeur. Résultat : l’air se refroidit naturellement. Selon les tests menés par AREP, une perte de 6 °C a été mesurée à proximité immédiate du dispositif. Pas mal pour un système sans prise ni télécommande ! Le choix du bambou n’est pas anodin. Ce matériau naturel, local (au Vietnam, j’entends) et peu coûteux, est à la fois léger, robuste, rapide à faire pousser et peu transformé. Il s’inscrit parfaitement dans la logique de sobriété énergétique et de design durable portée par AREP. D’ailleurs, nous vous en parlions déjà dans cet article complet ici : le bambou s’impose comme l’un des matériaux de la climatisation du futur, sachant que cet avenir est déjà là !
Un design urbain utile, poétique et peu coûteux
Bien plus qu’un simple système de rafraîchissement, le prototype adiabatique d’AREP a aussi été pensé comme un élément de mobilier urbain. En plus de produire de la fraîcheur, il structure l’espace, garantit des zones d’ombre et crée des îlots de repos en ville. Imaginez un marché, une place, une cour d’école ou un arrêt de bus désormais rafraîchi sans le moindre bruit de moteur. Et, ce n’est pas de la science-fiction : le dispositif a bel et bien été livré en 2021, et pourrait bien inspirer d’autres métropoles dans les années à venir. Comme nous vous en parlions dans cet article complémentaire, ce système s’inscrit dans une tendance plus large de low-tech urbaine, où l’artisanat local, les matériaux naturels et les outils numériques avancés cohabitent harmonieusement.
Ce qu’il faut retenir sur le prototype AREP
- Nom : prototype de rafraîchissement adiabatique
- Conception : AREP Vietnam et France
- Mise en service : 2021 (Biennale de Séoul)
- Principe : évaporation de l’eau pour capter la chaleur (effet adiabatique)
- Matériau principal : bambou, léger, local et durable
- Efficacité : Jusqu’à –6 °C constatés à proximité
- Énergie requise : aucune électricité, aucun gaz réfrigérant
- Utilisation idéale : espaces publics, zones d’attente, écoles, terrasses
- Maintenance : simple, peu coûteuse, artisanale
- Fonction annexe : mobilier urbain structurant et rafraîchissant
Vers une nouvelle façon de rafraîchir la ville
Ce prototype en bambou réconcilie enfin deux notions souvent opposées : efficacité thermique et respect de l’environnement. Il prouve qu’on peut se passer de compresseurs bruyants et de climatiseurs gloutons, à condition de repenser nos usages. L’avenir de la climatisation ne passera peut-être pas par les télécommandes, mais par l’ingéniosité de systèmes passifs, inspirés des civilisations anciennes, adaptés à nos villes modernes.
Et, franchement, pouvoir se rafraîchir sans avoir à régler 27 boutons, ça fait aussi du bien à la tête. Pour en savoir davantage, rendez-vous sur le site officiel de l’AREP : arep.fr. Et vous, seriez-vous prêt à troquer votre clim électrique contre une structure en bambou pour un été plus naturel ? Ce sujet vous fait réagir ? Partagez vos idées ou votre vécu, cliquez ici pour publier un commentaire . Une erreur s’est glissée ? Vous pouvez également nous en faire part !