Les lancements de fusées successifs creusent de nouveaux trous dans la couche d’ozone

Et si la conquête spatiale actuelle, si fascinante soit-elle, perçait lentement la couche d’ozone qui nous protège depuis toujours ?

La couche d’ozone, cela vous parle ? Personnellement, c’est une donnée un peu trop scientifique, je sais uniquement que certains déodorants, ou que les pets de vache peuvent contribuer à la percer… En revanche, d’après une étude publiée dans la revue NPJ Climate and Atmospheric Science, un autre problème inquiète les chercheurs. Selon eux, la multiplication des décollages de fusées fragiliserait cette couche d’ozone protectrice de la Terre. Je vous préviens, la science et moi, on s’entend bien… mais pas toujours parfaitement ! Alors que la conquête spatiale s’intensifie, et que nous sommes aux portes des voyages touristiques dans la galaxie, les scientifiques, eux, appellent à une réglementation mondiale. Mais, pourquoi les lancements trop fréquents de fusées altèreraient la couche d’ozone ? Je vous explique tout cela immédiatement.

Que disent les scientifiques au sujet des décollages de fusées ?

Je vais essayer d’être littéraire dans un domaine scientifique et vous éviter des mots scientifiques que je ne comprends même pas moi-même. Et, pour cela, je me suis aidée de l’étude citée plus haut. Concrètement, il y est dit que les émissions produites lors des décollages de fusées libéreraient des particules de suie et de chlore qui pourraient ralentir la réparation de la couche d’ozone. Depuis des années, des lancements de fusées s’effectuent, mais le problème c’est qu’ils sont de plus en plus nombreux. Ainsi en 2019, 100 avaient été lancées, contre 250 en 2024 : plus du double en cinq ans seulement. On comprend mieux que cela puisse affecter la couche d’ozone, non ? Sur ce sujet, l’Institut Pierre-Simon Laplace (IPSL), rappelle que la couche d’ozone est notre bouclier naturel contre les rayons ultraviolets. Elle filtre les UV, protège nos peaux, nos cultures, et jusqu’aux micro-organismes marins. Bref, sans elle, la vie sur Terre serait bien différente.

La couche d'ozone de la Terre vue de l'espace.
La couche d’ozone autour de la Terre permet de filtrer les rayonnements UV du Soleil. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Des fusées… mais également des vaches !

On pourrait penser que seules les fusées menacent la couche d’ozone, mais souvenez-vous : il y a quelques années, on accusait aussi les pets de vaches de la percer ! Le méthane, un puissant gaz à effet de serre, était montré du doigt. Et, puisque l’humour n’est jamais loin, des chercheurs avaient même dressé des vaches à uriner dans des toilettes pour réduire leur impact sur la planète. Si, si, c’est vrai, et on vous en parlait dans cet article un peu fou. Cependant, cette fois, ce sont les fusées qui inquiètent les chercheurs. Selon le professeur Sandro Vattioni de l’ETH Zurich, si le rythme actuel des lancements continue, la récupération de la couche d’ozone pourrait être retardée de plusieurs années. Et, la France n’est pas épargnée : le ministère de la Transition écologique rappelle que la pollution à l’ozone est déjà en hausse, surtout l’été, en raison des activités humaines et industrielles.

Quels sont les éléments essentiels à retenir sur ce sujet brûlant ?

  • Les gaz et particules émis par les fusées s’accumulent dans la stratosphère et réagissent avec l’ozone.
  • Les carburants à base de chlore et de suie sont les plus nocifs pour l’atmosphère.
  • À partir de 2 000 lancements par an, la couche d’ozone pourrait perdre jusqu’à 3 % de son épaisseur selon les projections.
  • Les scientifiques appellent à une réglementation internationale des émissions spatiales.
  • Des solutions existent déjà, comme les carburants cryogéniques (oxygène + hydrogène), beaucoup plus propres.
Une fusée qui décolle de la Terre.
Les scientifiques appellent à une réglementation mondiale des émissions spatiales. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Quand les fusées ralentissent la guérison du ciel

Il faut rappeler que nous avions pourtant bien commencé à réparer les dégâts. Le Protocole de Montréal de 1987 avait permis de bannir les fameux CFC responsables du trou d’ozone, et selon les études relayées dans cet article NeozOne, la couche se régénérait lentement. Mais, avec cette nouvelle « course à l’espace », le ciel se retrouve de nouveau agressé. Pour l’instant, les effets restent faibles, mais ils pourraient s’amplifier avec l’essor du tourisme spatial et des constellations de satellites. Et, si, finalement, en cherchant à toucher les étoiles, on finissait par percer notre propre ciel ? Ce sujet vous fait réagir ? Partagez vos idées ou votre vécu, cliquez ici pour publier un commentaire . Une erreur s’est glissée ? Vous pouvez également nous en faire part !

Via
Theconversation.com
Source
ethz.ch

Nathalie Kleczinski

Passionnée de lecture et d'écriture, il était presque logique que je me tourne vers le métier de rédactrice/journaliste professionnelle. Écrire est une passion, un besoin et une manière de communiquer indispensables. Touche-à-tout de l'écriture, j'aime surtout écrire sur des sujets liés à l'environnement, mais aussi à ceux qui prodiguent des conseils, ou des astuces pour vous aider dans votre quotidien. Je suis une adepte des tests en tous genres, surtout s’ils permettent de créer, de faire des économies, ou d’utiliser des produits recycler ! Je voue également une véritable passion aux animaux et suis très sensible à leur bien-être et aux inventions qui peuvent améliorer leurs quotidiens. En revanche, je peux vite devenir cassante lorsqu’il s’agit de parler de maltraitance. Enfin, j’aime découvrir et faire découvrir de nouvelles inventions, de petites choses qui amélioreront notre quotidien, ou celui des personnes en situation de handicap, autre cause qui me tient à cœur. Bénévole dans une association liée à l’aide aux victimes d’accidents de la route, vous comprendrez aisément que cette cause me touche aussi et que j’estime primordial de mettre en avant tout ce qui peut améliorer cette sécurité routière et empêcher un décès supplémentaire sur la route. Ma devise : Carpe Diem, car la vie est courte, et qu'il faut transformer chaque instant en tranches de bonheur !

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