
Sur les réseaux comme dans les vieux grimoires de jardinage, une astuce revient souvent avec un petit air de miracle : saupoudrer du sel sur les mauvaises herbes pour s’en débarrasser. C’est simple, économique et présenté comme « naturel » ! Alors forcément, on est tenté d’essayer, surtout quand le pissenlit s’installe entre les pavés. Le sel est un puissant herbicide, mais justement, il l’est peut-être un peu trop ! En effet, derrière ce geste en apparence anodin, se cache une bombe à retardement pour vos sols, vos plantations… et même l’environnement. Alors ? Pourquoi le sel, qu’il soit fin ou gros, est à bannir irrévocablement de votre jardin ? Réponses dans cet article !
Le sel, un faux allié aux dégâts bien réels
Utilisé pur ou dilué dans de l’eau chaude, le sel agit vite : les herbes jaunissent, fanent, disparaissent… et l’on se félicite du résultat. Mais, ce qu’on ne voit pas, c’est ce qu’il laisse derrière lui. Car le sel, au jardin, ce n’est pas un remède. C’est un poison. Il déshydrate les racines en modifiant la pression osmotique, empêche les plantes de capter l’eau, bloque l’absorption des minéraux essentiels comme le calcium ou le magnésium… et provoque à terme la mort du végétal. Problème : il ne fait pas le tri entre le chiendent et la lavande. Tout y passe. Pire encore, le sol traité devient toxique pour les prochaines plantations. Parfois pour plusieurs années !
Et après ? Un sol stérile, dur comme du béton
Le vrai danger, c’est que le sel ne disparaît pas. Il ne s’évapore pas. Il reste là, à se faufiler avec les pluies dans les couches du sol, jusqu’aux nappes phréatiques. En chemin, il détruit tout :
- Les micro-organismes utiles : vers de terre, champignons symbiotiques, bactéries…
- La structure du sol, qui se compacte, s’étanche et devient quasi stérile ;
- Les racines des plantes alentour, sensibles à cette salinité soudaine ;
- L’équilibre écologique de votre jardin, qui se transforme en zone sinistrée.
Et même si vous n’en mettez que « sur les dalles » ou « en petite quantité », le résultat est le même à long terme. Le sel ne connaît pas les limites de vos plates-bandes.
Vinaigre + sel = cocktail désastreux
Autre erreur fréquente : croire que le vinaigre va contrebalancer les effets du sel. En réalité, c’est tout l’inverse.
- Le vinaigre, acide, détruit la microfaune et déséquilibre le pH du sol.
- Le sel, lui, reste et empêche tout retour à la normale.
Résultat : un désherbant certes efficace… mais interdit en usage jardinier par les réglementations françaises
Quelles alternatives écologiques au désherbage au sel ?
Heureusement, il existe des méthodes plus respectueuses et tout aussi efficaces :
- Désherbage manuel : oui, c’est un peu long… mais c’est radical.
- Désherbage thermique : à l’eau bouillante ou au chalumeau à gaz.
- Paillage : étouffe les jeunes pousses et préserve l’humidité du sol.
- Binage régulier : coupe les racines et empêche la repousse.
- Tolérance raisonnée : certaines herbes dites « mauvaises » sont des refuges pour les insectes, et souvent très jolies.
Une erreur qu’on ne refera pas deux fois
Si nos grands-parents utilisaient parfois le sel pour désherber, c’était souvent en dernier recours, sur des surfaces limitées, et à une époque où l’on parlait peu de sol vivant ou de biodiversité. Aujourd’hui, on sait mieux. On sait que chaque poignée de sel tue plus que quelques herbes folles. Alors, on range la salière, et on reprend le sécateur, le grattoir… ou simplement un peu de patience. Et vous, avez-vous déjà utilisé du sel pour désherber sans en mesurer les conséquences décrites dans cet article ? Dites-le-nous en commentaire : cliquez ici pour publier un commentaire . Une erreur s’est glissée ? Vous pouvez également nous en faire part !