Pour remplacer les sources d’énergie fossiles, des chercheurs continuent de travailler à trouver des alternatives plus propres. Les technologies qui récupèrent les énergies renouvelables (solaire, éolienne, hydroélectrique, etc.) se développent beaucoup actuellement. Mais elles ne sont pas suffisantes afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050. La filière hydrogène commence également à évoluer. Cependant, l’hydrogène gris domine encore dans ce secteur, bien que des ingénieurs se tournent progressivement vers la production d’hydrogène vert. Dans ce contexte, la découverte d’importantes quantités d’hydrogène natif dans les sous-sols autour d’un des puits du bassin minier lorrain, en Moselle, pourrait améliorer le paysage énergétique européen et mondial. Estimées à 46 milliards de tonnes, ces réserves ont été dénichées par hasard par l’entreprise FDE, en collaboration avec des chercheurs du CNRS et de l’Université de Lorraine, dans le cadre du projet de recherche Regalor (Ressources Gazières de Lorraine). Le point sur cette trouvaille.
L’hydrogène naturel, un vecteur d’énergie propre
Il existe aujourd’hui différents types d’hydrogène classés selon les émissions de CO2 générées lors de leur processus de production. L’hydrogène gris est le plus émetteur de carbone, car il est obtenu par des méthodes utilisant des combustibles fossiles, principalement le reformage du méthane à la vapeur. En revanche, l’hydrogène vert présente de faibles émissions, car il est produit par électrolyse à partir de sources d’énergie renouvelables. Mais l’hydrogène blanc, appelé aussi « hydrogène natif » ou « hydrogène naturel », serait encore plus vertueux, car il est naturellement présent sous la surface de la Terre. Cette ressource a l’avantage d’être utilisable tel quel et d’être renouvelable. La Terre en produit de façon continue grâce à des réactions chimiques liées à l’oxydoréduction des métaux. Les énergéticiens peuvent l’exploiter en l’extrayant via des forages ou lors de sa montée à la surface. Côté prix, l’hydrogène natif (à 1 € le kilo) est moins cher que l’hydrogène (à environ 6 € le kilo).
L’exploitation de l’hydrogène natif dans le monde
Aujourd’hui, les projets d’exploitation d’hydrogène natif suscitent l’intérêt de certains acteurs dans l’industrie de l’énergie. Au Mali, une réserve, localisée à proximité du village de Bourakébougou, est exploitée depuis 2014. Ce site malien produit un gaz composé à 98 % d’hydrogène, permettant d’alimenter en électricité verte le village avoisinant. En Australie, de nombreux gisements ont été repérés lors d’un programme de recherche couvert par le gouvernement. Un premier forage y est prévu en octobre 2023. Aux États-Unis, quelques entreprises telles que Koloma et NH2F travaillent actuellement à exploiter efficacement l’hydrogène géologique.
Et récemment, en France, la société FDE a dévoilé la découverte d’un gisement exceptionnel d’hydrogène blanc dans les sous-sols du site du puits de Folschviller, en Moselle. Initialement, ce producteur d’énergie à empreinte carbone négative y menait des travaux de forage afin de détecter d’éventuelles poches du grisou. Les géologues ont découvert non seulement du méthane, mais aussi des teneurs significatives d’hydrogène blanc dissous dans l’aquifère carbonifère. Selon eux, celles-ci s’élèvent à plus de 15 % à 1 100 m. Les premières simulations réalisées par les scientifiques estiment que ces teneurs pourraient grimper à plus de 90 % à 3 000 m de profondeur.
Ainsi, en mars dernier, FDE a déposé une demande d’octroi de permis exclusif de recherches minières (Permis des Trois-Évêchés) pour explorer de l’hydrogène naturel dans le bassin minier lorrain. Son objectif est de favoriser la production locale d’énergie économique et écologique dans la Grande Région. Plus d’informations : Euractiv.com
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Ce serait évidemment génial. Mais le dr Isabelle Moretti spécialiste mondiale sur le sujet dit qu’entre la situation actuelle et une réelle production industrielle cela prendrait une vingtaine d’années