- L’amiante reste extrêmement dangereux aujourd’hui.
- REDUX propose une transformation innovante et encadrée.
- Le procédé permet un bilan carbone négatif.
- La technologie n’est pas encore généralisée.
- La prudence reste indispensable sur le terrain.
L’amiante fait partie de ces mots qui provoquent immédiatement un léger malaise. Danger sanitaire, scandale industriel, héritage encombrant… Pourtant, lors de la Triennale d’architecture de Lisbonne 2025, le studio Besley & Spresser a osé poser une question dérangeante : et si l’amiante pouvait changer de destin ? Leur projet REDUX repose sur un procédé certifié au niveau européen, encadré par la réglementation de l’Union européenne sur la protection des travailleurs face à l’amiante. L’idée n’est pas de nier la dangerosité du matériau, mais de montrer qu’une transformation contrôlée pourrait convertir ces déchets toxiques en matériaux de construction à bilan carbone négatif. Une approche qui interpelle forcément… surtout quand on vit, comme moi, avec un vieux garage en plaques de fibrociment depuis plus de 20 ans. Découverte de cette invention qui pourrait révolutionner le secteur du bâtiment dans le monde.
Transformer un héritage toxique en ressource constructive
L’amiante, ou le fibrociment, étaient largement utilisés dans les années 1960-1970, sans aucune conscience du danger qu’elle représentait… Aujourd’hui, elle est interdite, mais les bâtiments déjà construits sont, eux, toujours debout ! Pour ma part, le concept REDUX, présenté au Palácio Sinel de Cordes, n’est pas une simple prouesse technique. C’est une véritable innovation architecturale créée en collaboration avec les scientifiques d’Asbeter et la céramiste Benedetta Pompilli, Besley & Spresser. Dans les études menées, ils démontrent qu’il est possible de chauffer des déchets d’amiante à très haute température pour en détruire la structure fibreuse dangereuse, puis de les recristalliser en silicates stables, totalement inoffensifs. Ces nouveaux matériaux peuvent remplacer une partie du ciment, dont on sait qu’il représente près de 8 % des émissions mondiales de CO₂. Mieux encore, le procédé absorbe du dioxyde de carbone, rendant l’ensemble carbone négatif. Sur le papier, c’est séduisant. Dans la réalité, cela reste encore réservé à des filières très encadrées.
L’amiante reste dangereuse, quoi qu’il arrive
Il faut cependant rester lucide. En attendant que ce type de technologie se développe à grande échelle, l’amiante demeure classée comme un déchet extrêmement dangereux. L’INRS le rappelle très clairement dans sa réglementation officielle sur l’amiante. Même l’amiante dit « lié », comme celui des plaques de fibrociment, reste problématique, comme nous vous en parlions dans cet article. Les comparaisons récentes avec d’autres matériaux, notamment certaines nanofibres d’isolation, montrent d’ailleurs que l’histoire pourrait se répéter, comme expliqué dans cet autre dossier. Bref, prudence absolue si vous devez être en contact rapproché avec ce matériau.
Entre espoir technologique et réalité du terrain
De mon côté, la question est très concrète. J’ai un garage en plaques de fibrociment, clairement amianté, et même si ma déchetterie accepte ces déchets (ce qui est encore rare), il est hors de question de le démonter soi-même. Les poussières libérées sont le vrai danger. L’ADEME recommande d’ailleurs des précautions strictes pour manipuler ces déchets, comme l’humidification des matériaux et le confinement. À cela s’ajoutent les obligations en matière de prévention des risques professionnels, détaillées par le ministère du Travail. REDUX ouvre donc une voie enthousiasmante, mais elle ne remplace pas encore les règles de sécurité actuelles.
Pour savoir où et comment traiter vos déchets d’amiante en toute sécurité, des outils existent, comme le moteur de recherche officiel des centres agréés : et vous, seriez-vous prêt à voir l’amiante devenir un jour un matériau utile plutôt qu’un déchet à enfouir ? Et vous, que pensez-vous de cette solution ? Dites-le-nous en commentaire : cliquez ici pour publier un commentaire . Une erreur s’est glissée ? Vous pouvez également nous en faire part !