
Selon les estimations, le nombre des climatiseurs en service pourrait dépasser les 3 milliards au cours des deux prochaines décennies, contre environ 2 milliards actuellement. Cette hausse remarquable serait en grande partie liée au phénomène du réchauffement climatique. Il faut savoir qu’en plus d’être énergivores, les unités de climatisation conventionnelles sont loin d’être efficaces et polluantes. Cela est dû à l’utilisation de gaz réfrigérants dont les taux de fuite sont assez élevés. En conséquence, ces appareils conçus pour nous refroidir contribuent également à la hausse des températures mondiales. Face à ce paradoxe, Barocal a inventé une technologie qui pourrait permettre de réduire considérablement l’empreinte carbone des dispositifs de climatisation.
L’effet barocalorique comme principe de base
Cette jeune entreprise britannique est en fait une spin-out de l’Université de Cambridge. Sa solution repose sur l’utilisation de réfrigérants solides « doux et cireux » qui n’émettent pas de gaz à effet de serre. Il s’agit de matériaux révolutionnaires qui possèdent des performances thermiques comparables à celles des réfrigérants classiques, voire deux à trois fois supérieures, tout en étant beaucoup plus respectueux de l’environnement. Leur particularité réside dans le fait qu’ils sont constitués de molécules qui dissipent leur énergie sous forme de chaleur sous l’effet d’une pression mécanique. L’inverse entraine une baisse de température. Ce phénomène n’a cependant rien de nouveau. Il est connu sous le nom d’effet barocalorique.
Une technologie prouvée
Barocal a été fondée en 2019 par Xavier Moya, professeur de physique des matériaux à l’université britannique de Cambridge. Celui-ci affirme avoir passé près de 15 ans à étudier les propriétés des matériaux barocaloriques. Grâce à ces nombreuses années de recherche, l’expert et ses collaborateurs ont réussi à trouver les meilleures combinaisons pour concevoir le climatiseur du futur. Ils ont mis au point un prototype de la taille d’une valise. Celui-ci met en œuvre un système de pression hydraulique pour chauffer/refroidir le réfrigérant solide. Cela signifie que l’appareil peut produire non seulement du froid, mais aussi de la chaleur.
En attente de perfectionnement
Pour l’instant, Barocal n’est pas près de commercialiser sa technologie en dépit des nombreuses promesses qui entourent celle-ci. Et pour cause, des améliorations sont encore nécessaires. En plus d’être imposante et lourde, la version actuelle du climatiseur à effet barocalorique est un peu bruyante. En tout cas, cette solution pourrait réduire les émissions liées à la climatisation jusqu’à 75 %.
Si tout se passe bien, les premiers produits de la start-up britannique pourraient débarquer sur le marché d’ici à trois ans. En attendant, sachez que le projet de Barocal bénéficie du soutien du Conseil européen de l’innovation et du programme Breakthrough Energy de Bill Gates. Plus d’infos : barocal.com. Seriez-vous prêts à adopter une telle technologie de climatisation moins nocive pour l’environnement ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .