
Inventé en 1962 par le chimiste Félix Trombe et l’architecte Jacques Michel, le mur Trombe ou Trombe-Michel commence à séduire certains Français, à l’instar du professeur à la retraite Guy Isabel. Ce dernier a appliqué ce système ingénieux de chauffage solaire passif à son habitation, mais en optant pour l’ardoise comme matériau massif pour la partie intérieure. Notons que ce système très connu en architecture bioclimatique est basé sur l’utilisation du rayonnement solaire, de l’effet de serre et de la convection naturelle pour chauffer un bâtiment. Généralement, il utilise un mur de couleur sombre, recouvert d’une paroi vitrée. Nous l’avons expliqué en détail dans ces articles.
Une vitre et de l’ardoise bien orientées
Guy Isabel a expliqué dans une vidéo que pour chauffer son habitation, il utilise une vitre et de l’ardoise bien orientées. Les ardoises sont rangées les unes sur les autres à plat, à l’intérieur de la vitre en verre trempée. « Rien de compliqué, rien de sophistiqué », indique l’ancien professeur. Les panneaux vitrés assemblés en mur sont composés d’ardoise, de bois pour fixer les tasseaux et d’isolant. Et bien entendu, pour pouvoir chauffer le bâtiment, il doit y avoir une entrée et une sortie d’air. Guy Isabel souligne qu’il a mis de petites chicanes, obligeant l’air à faire un grand circuit et monter doucement. Quand le soleil va taper à travers la vitre, l’ardoise va chauffer. Pendant que l’air monte, il va accumuler cette chaleur qui, au bout d’un moment, va ressortir par le haut.
Un capteur à air équipé d’un clapet
Le capteur à air utilisé pour ce mur Trombe est équipé d’un clapet et placé sur sa partie supérieure. Guy Isabel explique qu’il utilise un capteur Vernet qui, selon lui, se dilate avec la chaleur. Dans cette vidéo, il affirme que s’il n’y a pas de soleil, le clapet reste fermé et quand il y en a, il s’ouvre et le soir, il se referme. Avec ce système ingénieux, la température des pièces va augmenter d’à peu près 7 °C, ajoute le professeur retraité, qui souligne également que c’est un appoint solaire et non un chauffage total. D’après lui, avec 200 € de matériel, on peut arriver à faire un capteur. Bien évidemment, puisque ce système fonctionne grâce au soleil, une exposition plein sud est fortement recommandée.
Un système efficace pouvant être amélioré
De nombreux projets ont démontré l’efficacité du mur Trombe-Michel, dont la médiathèque Théodore-Monod à Betton et le gymnase de l’Europe à Brest. Ce dernier a été conçu en 2013 par DDL Architectes, qui aurait eu l’idée d’apporter des calories à la VMC double-flux du bâtiment en créant un mur Trombe au sud. Celui-ci serait composé d’un mur béton de 40 cm, d’une paroi en polycarbonate et d’un vide d’air. L’efficacité du mur Trombe-Michel n’est plus à prouver, selon certains experts comme Laurent Zalewski et Stéphane Lassue, chercheurs au Laboratoire de Génie Civil et géo-Environnement (LGCgE).
Ils affirment que « le bilan thermique d’un tel mur solaire est positif, tandis qu’un mur opaque classique est déperditif sur une saison de chauffe ». Cependant, pour plus d’efficacité, il reste à améliorer le fonctionnement et le déphasage calorifique. Ce qui a poussé le LGCgE à développer et expérimenter le principe du mur Trombe composite préfabriqué et enrichi en matériaux à changement de phase (MCP). Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .