Se tromper de prénom n’est pas négatif, bien au contraire selon ces psychologues

Et si appeler quelqu’un par le mauvais prénom n’était finalement… qu’une preuve d’amour ?

On a tous déjà vécu ce moment gênant où un proche nous appelle par le mauvais prénom. Moi la première : j’interpelle régulièrement mon frère avec le prénom de mon meilleur ami… et inversement, comme si mon cerveau mélangeait mes deux mondes. Pourtant, selon plusieurs études psychologiques, le phénomène porte un nom : la misnaming. Et, loin d’être un signe de manque d’attention, il serait au contraire lié à notre attachement affectif. Pour comprendre ce mécanisme, il suffit de croiser plusieurs sources officielles, comme les données de l’INSEE sur les prénoms en France ou même le fichier national disponible sur data.gouv.fr. Mais l’explication la plus passionnante vient d’une étude scientifique publiée dans Memory and Cognition, disponible sur PubMed. Elle démontre que se tromper de prénom n’est ni une insulte ni un signe d’inattention… mais le résultat d’un fonctionnement normal de notre cerveau, profondément lié à nos liens affectifs.

Pourquoi notre cerveau mélange les prénoms que nous aimons ?

Selon l’étude menée sur plus de 1 700 personnes, nous ne mélangeons pas les prénoms au hasard. Ce n’est pas parce que les personnes se ressemblent, ni parce que leurs prénoms se ressemblent (même si cela peut légèrement jouer). Les chercheurs montrent que nous appelons quelqu’un par le mauvais prénom parce que nos proches sont rangés dans un même « réseau sémantique ». En clair : notre cerveau classe ensemble les personnes que nous aimons, que nous voyons souvent, ou que nous associons l’une à l’autre. C’est pour cela qu’une mère peut appeler son fils « Thomas » alors qu’elle voulait parler à « Lucas », son autre fils. Et c’est aussi pour cela que, comme chez moi, certaines amitiés très proches se retrouvent rangées dans la même petite boîte mentale que la famille.

« Certaines amitiés très fortes finissent rangées dans le même petit compartiment mental. »
« Certaines amitiés très fortes finissent rangées dans le même petit compartiment mental. ». Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Les résultats surprenants de la recherche : l’amour… et les chiens

L’étude publiée sur Memory and Cognition relayée dans un article très clair sur NeozOne révèle un point fascinant : les erreurs de prénom sont un marqueur d’affection, pas d’oubli. Notre cerveau ne se trompe que dans un cercle de personnes (ou d’animaux…) auxquels nous tenons. Le plus étonnant ? Les chercheurs ont découvert que les parents mélangent parfois… les prénoms de leurs enfants et de leur chien. Mais jamais avec celui d’un chat. Ce n’est pas une blague : selon les chercheurs, le chien est perçu comme un membre à part entière du groupe familial. Il devient lui aussi une « entrée » dans le réseau mental. Je peux en attester, ma mère appelle souvent mon conjoint Dylan par le prénom de son chien, Idann, ce sont les mêmes consonances. Étrange peut-être, mais véridique !

Ce qu’il faut retenir

  • Se tromper de prénom est extrêmement courant
  • Le phénomène touche toutes les générations
  • Il est lié à la proximité affective, pas au manque d’attention
  • Notre cerveau active parfois un prénom « voisin » dans le même réseau mental
  • Les prénoms des chiens sont parfois concernés… mais rarement ceux des chats
  • Ce n’est pas un signe de vieillissement ou de déclin cognitif

Pourquoi se tromper de prénom est une preuve d’attachement ?

Selon les chercheurs, nos proches forment dans notre esprit un groupe cohérent et très interconnecté. Plus nous aimons quelqu’un, plus il est « rangé » dans ce réseau émotionnel. Lorsque nous cherchons un prénom, ces connexions peuvent se chevaucher. Et, si une information proche atteint la « barre » de récupération avant la bonne… elle sort en premier. Autrement dit : votre cerveau vous appelle par le mauvais prénom parce qu’il vous aime autant que l’autre personne. C’est exactement ce que confirme la publication scientifique sur PubMed : les erreurs sont surtout observées entre personnes affectivement proches, avec un phénomène de « spreading activation », c’est-à-dire une activation trop large des concepts liés. Alors la prochaine fois que quelqu’un vous appelle par le prénom d’un frère, d’un ami ou même du chien… souriez : c’est (scientifiquement) un compliment. Et vous, cela vous arrive-t-il de vous tromper de prénom ? On adore vous lire ! Alors si le sujet vous inspire, cliquez ici pour publier un commentaire . Une erreur s’est glissée ? Vous pouvez également nous en faire part !

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Independent.co.ukPubmed.ncbi.nlm.nih.gov

Méline Kleczinski

Jeune journaliste de 23 ans, j'écris depuis trois ans, avec une préférence pour les domaines liés à l'actualité, à la psychologie, aux études scientifiques, ou à la protection et l'environnement dans son ensemble. Mon petit parcours de rédactrice junior s'inspire de différentes études scientifiques, ou de sujets d'actualité abordés dans… Voir plus »

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