En France, plusieurs catégories professionnelles existent, mais l’une d’entre elles est encore très peu reconnue, au point même d’avoir un régime spécial ! Cette catégorie que nous appelons intermittents du spectacle (souvent autoentrepreneurs) englobe tous les artistes, qu’ils soient danseurs, musiciens, chanteurs ou encore ambianceurs dans des émissions de télé ! Et, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’en France, ce régime est compliqué ! Pour résumer, pas de spectacle, pas de salaire, ou très peu ! L’idée serait de leur assurer un revenu minimum comme c’est déjà le cas pour la plupart des travailleurs. L’Allemagne avait déjà testé un revenu universel pour tous à 1200 € en 2020 pour une période de 3 ans, comme expliqué dans cet article. Et, voilà qu’un autre pays voisin, l’Irlande, décide d’aller encore plus loin : rendre permanent son revenu de base pour les artistes, lancé en 2022. Un dispositif qui, dès 2026, garantira un revenu fixe à plusieurs milliers de créateurs. Une initiative qui bouscule les idées reçues sur la valeur du travail et la place de la culture dans la société. Enfin, pourrait-on ajouter ! Décryptage.
Un pari culturel audacieux à 1 460 € par mois
L’Irlande vient de trancher : son revenu de base pour les artistes, lancé en 2022 à titre expérimental, deviendra permanent en 2026. Concrètement, 2 000 artistes et travailleurs créatifs percevront 325 € par semaine, soit environ 1 460 € par mois, sans condition de ressources. L’annonce figure noir sur blanc dans le budget 2026 du département de la Culture, des Communications et du Sport irlandais. Le ministre Patrick O’Donovan souhaite « inscrire durablement ce soutien dans la politique culturelle nationale ». L’idée n’est pas nouvelle : elle s’inspire des principes du revenu universel, tel qu’il a été exploré récemment en Allemagne avec le projet Mein Grundeinkommen, où cent volontaires ont touché 1 200 € mensuels pendant trois ans. Les résultats, dévoilés ce printemps, ont prouvé que les bénéficiaires ne travaillaient pas moins, mais mieux, plus sereinement, plus librement.
Quand l’art devient un métier enfin valorisé !
En Irlande, cette mesure a été pensée pour répondre à une réalité souvent méconnue : la précarité chronique des artistes. Nombre d’entre eux jonglent entre contrats temporaires, cachets et périodes creuses. Ce revenu de base vise à leur procurer un filet de sécurité pour se consacrer pleinement à leur pratique, sans dépendre du succès commercial immédiat. C’est un peu comme si la France décidait d’offrir une garantie de revenu aux intermittents du spectacle, déjà encadrés chez nous par un système spécifique via France Travail Spectacle. Une forme de reconnaissance du rôle essentiel de la culture dans la société. D’ailleurs, en mai dernier, le gouvernement irlandais a publié une évaluation indépendante : les artistes concernés déclaraient une meilleure santé mentale, une réduction du stress financier et un temps créatif accru. Bref, un effet libérateur.
Un modèle à suivre ou une exception culturelle ?
Ces initiatives montrent qu’un revenu garanti ne crée pas la paresse, mais stabilise les parcours et encourage la création. L’étude allemande citée par La Dépêche le confirme : les participants n’ont pas cessé de travailler, ils ont simplement retrouvé du sens et de l’équilibre. Pour un pays aussi attaché à la culture que la France, difficile de ne pas s’interroger. Nos intermittents du spectacle bénéficient déjà d’une forme de soutien public, mais le modèle irlandais pousse la réflexion plus loin : il considère l’art comme un travail à part entière, et non comme une activité annexe.
Et, si, à terme, ces expériences redessinaient notre rapport au travail ? Pour les créateurs, ce dispositif irlandais est plus qu’un soutien : c’est une reconnaissance symbolique que la culture, elle aussi, nourrit la société. Une belle leçon à méditer au-delà des frontières. Et vous, pensez-vous qu’un tel revenu pour les artistes français pourrait voir le jour un jour ? Et vous, que pensez-vous de cette solution ? Dites-le-nous en commentaire : cliquez ici pour publier un commentaire . Une erreur s’est glissée ? Vous pouvez également nous en faire part !