Pourquoi est-il important de retirer les pièges à frelons asiatiques au mois de juin ?

Vous avez installé un piège à frelons asiatiques ce printemps ? Bravo ! Mais il est temps de le retirer… pour sauver d’autres insectes utiles.

Si vous nous suivez régulièrement sur NeozOne, vous savez qu’on a un petit faible pour la protection des abeilles… et une méfiance bien justifiée envers leur ennemi juré : le frelon asiatique (Vespa velutina). Depuis le début du printemps, des centaines de pièges ont fleuri un peu partout, notamment près des ruches. Objectif : capturer les reines fondatrices avant qu’elles ne créent leur nid. Et ça a plutôt bien marché ! Dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, 34 000 frelons asiatiques ont été piégés ces dernières semaines, selon cet article paru sur France 3 Régions. Mais, voilà, fin mai-début juin, il est temps de décrocher les pièges. Pourquoi ? Parce qu’en continuant, on risque surtout de piéger les insectes qu’on veut justement protéger… Décryptage !

Les pièges, c’est bien… mais pas toute l’année !

J’ai moi-même installé un piège artisanal au fond du jardin, près de mon buddleia, là où les abeilles adorent se poser. Pendant deux mois, j’y ai vu des frelons se faire attraper et cela fait du bien au moral, surtout quand on tient à sa biodiversité locale. Mais, voilà que les apiculteurs, comme Sandrine Orry du GDS 69, sonnent l’alerte : on a passé la phase des reines fondatrices. Ces reines, qui sortent d’hibernation au tout début du printemps, ont maintenant construit leur nid primaire, bien à l’abri dans une haie ou un abri de jardin oublié. Elles n’ont donc plus besoin de survoler nos jardins à la recherche de sucre, elles s’occupent de leur couvée. Les pièges ne servent plus à grand-chose pour elles… mais ils continuent de capturer guêpes, papillons de nuit, mouches, frelons européens, bref, tout ce petit monde indispensable à notre écosystème.

Un piège pour frelon asiatique.
Un piège pour frelon asiatiques peut être réalisé à l’aide d’une bouteille en plastique, cependant le mois de juin n’est pas propice à la capture et il est conseillé de les retirer. Image d’illustration non contractuelle. Crédit photo : M. Moignet pour NeozOne

Un geste utile… qui peut vite devenir contre-productif

Beaucoup l’ignorent, mais les frelons européens ne sont pas nos ennemis. Au contraire, ils participent à la régulation des insectes, comme les guêpes ou certains parasites. En gardant les pièges trop longtemps, on perturbe cet équilibre fragile, et on affaiblit les chaînes alimentaires locales. Résultat : on pense bien faire, néanmoins on donne un coup de canif à la biodiversité. Et, ce n’est pas qu’un souci local : 27 villages des Monts du Lyonnais ont participé cette année à une grande campagne de piégeage, financée par la communauté de communes. Si les pièges restent en place, le coût environnemental pourrait bien dépasser les gains obtenus au printemps.

À retenir : que faire (et ne pas faire) en juin ?

  • Retirez les pièges à frelons asiatiques dès fin mai
  • Évitez de piéger les frelons européens ou autres insectes non invasifs
  • Signalez les nids secondaires sur frelonsasiatiques.fr
  • Préparez-vous à un repiquage ciblé entre juillet et octobre
  • Utilisez des appâts sucrés en été, pour piéger les frelons issus des premières naissances
  • N’intervenez jamais seul pour détruire un nid (faites appel à un professionnel)
  • Continuez d’observer vos ruches, arbres et recoins de jardin : les nids secondaires sont souvent bien cachés
Des pièges pour frelon asiatiques.
Que vous optiez pour un piège maison ou un piège du commerce, l’appât reste primordial pour attirer les frelons asiatiques et repousser les autres insectes, cependant il est conseillé de les retirer au mois de juin. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

L’été arrive… et une nouvelle stratégie s’impose

Le vrai combat reprend à partir de juillet, quand les premières ouvrières sont sorties et que les nids secondaires atteignent parfois la taille d’un ballon de foot, suspendus à un pin ou logés dans un grenier. Là, les pièges ont de nouveau leur utilité, mais avec des appâts adaptés et placés loin des ruches. En attendant, en juin, la meilleure action à faire, c’est… de ne rien faire (ou presque). Juste enlever les pièges, et laisser la biodiversité respirer un peu. Et, vous, avez-vous pensé à retirer vos pièges pour préserver les guêpes, papillons et autres alliés du jardin ? Une réaction, un retour, une anecdote à partager ? Cliquez ici pour publier un commentaire . On lit tout avec attention ! Une erreur s’est glissée ? Vous pouvez également nous en faire part !

Abonnement à la Newsletter.
Rejoignez nos 900 000 abonnés via notre Newsletter , Google Actualité et WhatsApp

Méline Kleczinski

Jeune rédactrice de 23 ans, j'écris depuis trois ans, avec une préférence pour les domaines liés à l'actualité, à la psychologie, aux études scientifiques, ou à la protection et l'environnement dans son ensemble. Mon petit parcours de rédactrice junior s'inspire de différentes études scientifiques, ou de sujets d'actualité abordés dans différents médias que je suis avec intérêt. Particulièrement touchée par la protection des animaux, j'aime vous transmettre les avancées et les lois relatives au bien-être animal. Personnellement engagée comme présidente d'une association, je mets un point d'honneur à protéger les animaux de toute nature (hérisson, abeilles, insectes, chiens ou chats)... Je n'ai probablement pas l'expérience professionnelle de certains rédacteurs en matière de politique, de principes scientifiques. Mais, je tente d'apporter ma petite pierre à l'édifice en vous racontant mes expériences et mes réflexions dans des domaines qui me touchent. Et, puisque la vie est une surprise chaque jour, je considère chaque jour comme une opportunité d'apprentissage et d'évolution. C'est la raison pour laquelle, à 23 ans, j'ai encore besoin d'apprendre des milliers de choses, et de me cultiver pour vous conter encore plus d'histoires passionnantes. Rejoignez-moi dans cette aventure de découverte et de réflexion, où la curiosité et le souci du bien-être animal se rejoignent pour inspirer des discussions et des actions porteuses de sens... Ma passion pour les animaux en général a toujours été au cœur de mes préoccupations. Soucieuse de leur bien-être et de leur place dans notre monde, je m'efforce de sensibiliser mon audience à leur protection, à travers des articles informatifs et engagés. Qu'il s'agisse de sujets comme la conservation des espèces, les droits des animaux ou simplement des anecdotes touchantes, je trouve une grande satisfaction à partager mes connaissances et mes réflexions pour encourager une prise de conscience collective. En tant que jeune professionnelle, je considère chaque jour comme une opportunité d'apprentissage et d'évolution. Je m'efforce de rester à l'affût des dernières découvertes scientifiques, des débats sociétaux émergents et des avancées technologiques, afin d'enrichir mon travail et d'offrir à mes lecteurs un contenu pertinent et stimulant. N'hésitez pas à me rejoindre dans cette aventure de découverte et de réflexion, où la curiosité et le souci du bien-être animal se rejoignent pour inspirer des discussions et des actions porteuses de sens..

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Bouton retour en haut de la page