Redouté par les apiculteurs, craint par les promeneurs et redoutablement malin, le frelon asiatique (Vespa velutina) s’est parfaitement installé dans nos régions. Ces insectes invasifs, capables d’anéantir une colonie d’abeilles en quelques jours, bâtissent des nids impressionnants qu’il faut apprendre à reconnaître et surtout à ne pas approcher. Sur le site frelonsasiatiques.fr, on rappelle que leur observation doit toujours être signalée. À Réau, j’ai d’ailleurs conçu, en prévention, un Guide de l’animal en ville, dans lequel j’ai intégré un exemple de nid de frelon asiatique pour aider les habitants à les distinguer du frelon européen. Car oui, les différences existent… et elles peuvent éviter bien des dangers et des frayeurs !
Frelon asiatique : un bâtisseur en pleine lumière
Le frelon asiatique aime la hauteur et la lumière. Il construit souvent ses nids dans des zones exposées : cimes d’arbres, façades, avancées de toits, voire sur des bâtiments. Les nids sont sphériques et peuvent atteindre la taille d’un ballon de basket. Leur ouverture est latérale, dès que le nid dépasse 15 cm de diamètre. C’est une distinction capitale : elle permet de différencier le nid asiatique du frelon européen, dont l’ouverture est orientée vers le bas. En début de saison (février à juin), la reine fondatrice élabore un nid primaire, fréquemment sous un abri, une gouttière ou dans un composteur. Ces petits nids, de la taille d’une balle de golf, annoncent la création d’une colonie. En été, le nid secondaire prend le relais, abritant parfois plusieurs milliers d’individus. Les ouvrières, en quête de protéines, s’attaquent alors à d’autres insectes, notamment les abeilles. D’où l’urgence, comme nous vous en parlions dans cet article, de mettre en place un plan national de lutte coordonnée.
Frelon européen : discret mais plus massif
Contrairement à son cousin asiatique, le frelon européen préfère l’obscurité. Ses nids sont cachés dans les troncs d’arbres, les granges, les combles ou les volets roulants. Impossible donc de les apercevoir à l’air libre : ils restent dissimulés dans leur cavité. Leur ouverture est large et orientée vers le bas, et il est parfois possible d’apercevoir les larves à travers l’entrée. La Ligue de protection des oiseaux (LPO) détaille dans un excellent tutoriel les signes distinctifs entre les deux espèces. Elle y rappelle aussi que le frelon européen, malgré sa taille, est beaucoup moins agressif que son homologue venu d’Asie, à condition qu’on ne s’approche pas trop de son nid.
Les différences clés à connaître
Pour éviter toute confusion, voici les principales différences à retenir entre un nid de frelon asiatique et un nid de frelon européen :
- Le frelon asiatique construit son nid en pleine lumière, souvent dans les arbres, sur les façades ou sous les toitures.
- Le frelon européen, lui, niche dans les endroits sombres, comme les troncs creux, les granges ou les combles.
- L’ouverture du nid asiatique est sur le côté (petite, moins de 4 cm). Celle du frelon européen est en bas, beaucoup plus large (souvent plus de 10 cm).
- Le nid asiatique présente un papier à petites écailles sans trou, alors que celui du frelon européen possède des draperies lisses, parfois trouées en fin de saison.
- Le nid asiatique peut mesurer jusqu’à un mètre de haut, tandis que celui du frelon européen dépasse rarement 60 cm.
- Le frelon asiatique est très défensif, alors que le frelon européen reste plutôt paisible.
- Les deux nids sont abandonnés chaque hiver et ne sont jamais réutilisés l’année suivante.
Un enjeu écologique et citoyen
Reconnaître et savoir identifier un nid de frelon asiatique, c’est avant tout un geste de prévention citoyenne pour préserver la biodiversité locale. Ces insectes sont des prédateurs redoutables pour les abeilles, essentielles à la pollinisation. C’est pourquoi de nombreuses voix s’élèvent aujourd’hui pour renforcer la lutte nationale. À l’Assemblée nationale, la question du caractère obligatoire de la destruction des nids a d’ailleurs été soulevée, comme nous vous en parlions dans cet article. Tandis qu’un plan d’action global vient d’être validé au Sénat, comme expliqué dans cet article complet ici.
Pour les habitants, le bon réflexe reste le même : observer sans s’approcher, et prévenir la mairie ou un professionnel agréé en cas de nid suspect. Car une intervention en amateur peut vite tourner à la piqûre collective. Et vous, avez-vous déjà croisé un nid de frelons asiatiques près de chez vous ? Était-il facile à identifier ? Une réaction, un retour, une anecdote à partager ? Cliquez ici pour publier un commentaire . On lit tout avec attention ! Une erreur s’est glissée ? Vous pouvez également nous en faire part !