Est-il possible de se chauffer (sans danger) avec du bois de palettes ?

Peut-on vraiment troquer ses belles bûches de hêtre contre quelques planches de palettes ? Oui, mais pas toutes, et pas n’importe comment.

La question revient chaque hiver : peut-on vraiment utiliser des palettes comme bois de chauffage dans un poêle ou une cheminée ? La réponse n’est pas si simple. Entre palettes traitées chimiquement, palettes consignées à rapporter, et celles qui peuvent être brûlées sans risque, il y a de quoi s’y perdre. Pourtant, à l’heure où le prix du bois grimpe, la tentation est grande d’opter pour ce bois gratuit. Pour poser les bases, rappelons que l’interdiction de brûler certains déchets végétaux, est inscrite dans le droit français. Mais, dans le cas précis des palettes, tout dépend du type et du traitement subi. Je vais donc partager mon expérience personnelle d’utilisateur de longue date, tout en m’appuyant sur les recommandations officielles et les bonnes pratiques que nous vous détaillons ici.

Les palettes : toutes ne sont pas bonnes à brûler

Il existe deux grandes familles de palettes : les consignées et les non consignées. Les premières sont souvent colorées (bleues, vertes, rouges) et appartiennent à des sociétés de logistique. Elles sont traitées chimiquement pour résister aux champignons et aux insectes. Résultat : interdiction absolue de les brûler. Ainsi, elles doivent être restituées et ne finiront jamais en combustible, ni même en meubles de jardin. À l’inverse, les palettes dites « Europe » ou « EPAL » portent la mention HT (Heat Treated), ce qui signifie que le bois a simplement été chauffé à 56 °C pendant 30 minutes, non colorées, peuvent être utilisés comme bois de chauffage. Par leur conception, elles ne présentent donc pas de danger particulier, à condition de retirer clous et agrafes avant combustion.

Une palette consignée et traitée chimiquement par fumigation.
Une palette consignée et traitée chimiquement par fumigation, il ne faut surtout pas l’utiliser comme bois de chauffage. Crédit photo : A. Bonazzi pour NeozOne

Une solution économique et pratique, mais qui demande du travail

Dans mon cas, j’ai la chance de connaître un artisan qui se débarrasse régulièrement de ses palettes. C’est une source gratuite de bois qui m’a permis de réduire ma facture de chauffage, voire parfois de l’annuler. Mais, attention : ce n’est pas sans effort ! Quand je reçois une pile de palettes, je dois d’abord trouver de la place dans mon garage pour les stocker à l’abri. Ensuite vient l’étape fastidieuse : démanteler chaque palette, retirer les clous, mettre de côté les « pieds » en aggloméré (qui partent directement à la déchetterie) et débiter les planches. Une fois coupées, je les entrepose bien au sec, rangées sur une autre palette et recouvertes d’une bâche respirante. Au moment de les brûler, je constate qu’elles se consument beaucoup plus vite que du chêne ou du frêne, mais sans jamais poser de problème à mon poêle, que je ramone deux fois par an. Bref, économique oui, mais il faut aimer manier le marteau, l’arrache-clou et la scie.

Démontage d'une palette avec un outil spécial.
Il existe des outils spéciaux pour le démontage des palettes. Crédit photo : A. Bonazzi pour NeozOne

Ce qu’il faut retenir sur l’utilisation des palettes

  • À éviter absolument : palettes colorées, consignées ou portant la mention « MB » (bromure de méthyle, traitement interdit en France).
  • Autorisé : palettes Europe/EPAL marquées « HT », uniquement chauffées et non traitées chimiquement.
  • Précautions : retirer clous et agrafes, jeter les pieds en aggloméré, stocker au sec sous une bâche respirante.
  • Avantages : bois gratuit, bonne alternative pour allumer le feu, flamme vive et rapide.
  • Inconvénients : combustion rapide, nécessite de l’espace et du temps pour la préparation.

Les palettes, un bois d’appoint plutôt qu’un chauffage principal

Même si je trouve ce système très pratique, je considère les palettes comme un bois d’appoint. Elles sont parfaites pour lancer un feu, ou pour chauffer rapidement en mi-saison, mais elles ne remplacent pas de vraies bûches de hêtre ou de chêne. Néanmoins, les palettes s’inscrivent dans une démarche écologique de réemploi et d’économie circulaire, mais il faut rester vigilant sur leur provenance.

Infographie : palettes de bois à éviter et palettes autorisées pour un chauffage sans danger dans un poêle ou une cheminée.
Infographie : palettes de bois à éviter et palettes autorisées pour un chauffage sans danger dans un poêle ou une cheminée. Crédit infographie : neozone.org

En résumé : si vous prenez soin de choisir les bonnes palettes, de les préparer correctement et de respecter les normes, vous chaufferez votre maison sans souci et à moindre coût. Mais, seriez-vous prêt à troquer vos bûches traditionnelles pour des palettes, malgré la corvée de préparation ? Une réaction, un retour, une anecdote à partager ? Cliquez ici pour publier un commentaire . On lit tout avec attention ! Une erreur s’est glissée ? Vous pouvez également nous en faire part !

Nathalie Kleczinski

Passionnée de lecture et d'écriture, il était presque logique que je me tourne vers le métier de rédactrice/journaliste professionnelle. Écrire est une passion, un besoin et une manière de communiquer indispensables. Touche-à-tout de l'écriture, j'aime surtout écrire sur des sujets liés à l'environnement, mais aussi à ceux qui prodiguent des conseils, ou des astuces pour vous aider dans votre quotidien. Je suis une adepte des tests en tous genres, surtout s’ils permettent de créer, de faire des économies, ou d’utiliser des produits recycler ! Je voue également une véritable passion aux animaux et suis très sensible à leur bien-être et aux inventions qui peuvent améliorer leurs quotidiens. En revanche, je peux vite devenir cassante lorsqu’il s’agit de parler de maltraitance. Enfin, j’aime découvrir et faire découvrir de nouvelles inventions, de petites choses qui amélioreront notre quotidien, ou celui des personnes en situation de handicap, autre cause qui me tient à cœur. Bénévole dans une association liée à l’aide aux victimes d’accidents de la route, vous comprendrez aisément que cette cause me touche aussi et que j’estime primordial de mettre en avant tout ce qui peut améliorer cette sécurité routière et empêcher un décès supplémentaire sur la route. Ma devise : Carpe Diem, car la vie est courte, et qu'il faut transformer chaque instant en tranches de bonheur !

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