
Alors que les températures mondiales augmentent, nous sommes confrontés à un défi majeur : celui de réduire le gaspillage énergétique dû à l’utilisation de climatiseurs. Force est effectivement de constater que ces derniers sont de plus en plus sollicités pour refroidir l’intérieur des bâtiments et des véhicules. Leur impact environnemental est donc loin d’être négligeable, d’autant plus qu’ils utilisent des fluides frigorigènes qui peuvent être dangereux pour l’environnement. Selon les estimations, la demande mondiale en climatisation pourrait tripler d’ici la moitié du siècle. C’est justement dans cette optique qu’une équipe de recherche constituée de scientifiques de l’université de Zhengzhou, en Chine, et de l’Université d’Australie-Méridionale (UniSA), en Australie, a développé une solution révolutionnaire qui pourrait changer la donne.
Une alternative durable à la climatisation
Pour décrire leur percée, Yangzhe Hou, doctorant à l’UniSA, et ses collègues ont publié dans la revue Cell Reports Physical Science une étude intitulée « A structural bioplastic metafilm for durable passive radiative cooling ». Leur invention porte sur un métafilm qui constituerait une « alternative » écologique à la clim conventionnelle. En plus d’être biodégradable, celui-ci serait peu coûteux et adapté à divers types de surfaces. Concrètement, il est fabriqué à partir d’acide polylactique (PLA). Il s’agit d’un matériau plastique obtenu à partir de la transformation de sources végétales telles que la canne à sucre et le maïs.
Cell Reports Physical Science, Volume 6, Issue 7, 102664
Le refroidissement radiatif comme concept de base
Le revêtement nouvellement développé serait en mesure de réfléchir jusqu’à 98,7 % de la lumière solaire. Il produit du froid suivant le principe du refroidissement radiatif. Ce processus est un phénomène naturel par lequel un objet perd de la chaleur en émettant un rayonnement infrarouge vers l’espace sans avoir besoin d’électricité. Lorsqu’il est, par exemple, appliqué sur le toit d’un bâtiment, le biofilm permet de garder l’intérieur de celui-ci plus frais. Comme il est adapté à diverses surfaces, il pourrait aussi servir à refroidir les machines et les véhicules. Pour créer ce revêtement révolutionnaire, l’équipe a mis en œuvre un processus de fabrication basé sur une technique de séparation à basse température, soit à -20 °C.
Des performances prometteuses
Lors des essais, le film réfrigérant biodégradable a atteint une puissance de refroidissement de 136 W/m². Avec une porosité atteignant 84,6 %, le matériau présente une faible conductivité thermique, plus précisément de 0,049 W/m.K. Pour ce qui est de la capacité de refroidissement, l’équipe affirme avoir enregistré une baisse maximale de température de 9,2 °C. Par ailleurs, il s’avère que le biofilm a l’avantage d’être ultra résistant. Il supporterait les particules acides de l’atmosphère ainsi que les rayons UV. Plus d’infos : cell.com. Cette invention trouvera-t-elle des débouchés pour un refroidissement plus propre ?Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .