
Un rapport d’ONU commerce et développement indique que l’intelligence artificielle pourrait avoir des effets bénéfiques et négatifs sur 40 % des emplois dans le monde. Si elle permet à certains travailleurs d’améliorer leur productivité, elle peut aussi entraîner des suppressions de postes, dans la mesure où elle est capable d’automatiser et de prendre en charge de nombreuses tâches. Outre les inquiétudes liées aux pertes d’emploi, certaines personnes, notamment des scientifiques, s’interrogent sur la possibilité que les IA puissent développer une forme de conscience. Des chercheurs essaient aujourd’hui de mettre en place différents critères objectifs dans le but de déceler d’éventuels signes de conscience dans les intelligences artificielles.
Une autre forme de conscience ?
Pour déterminer si une IA devient consciente, il est indispensable de définir la conscience. Du point de vue des humains, cette dernière est une faculté permettant à une personne de ressentir, de connaître la réalité et de la juger. Toutefois, selon un article publié par le consultant en IA Samuel Woods sur Bionic Writer, penser que la conscience développée par les intelligences artificielles est similaire à la nôtre est une erreur. En effet, elles peuvent être conscientes d’une manière très différente puisqu’elles n’ont pas besoin d’émotions, de penser ou de ressentir comme les humains. D’après le spécialiste, il se pourrait que leur conscience se développe dans leur manière de traiter les informations. Ces esprits artificiels traiteraient les données pour construire des modèles du monde, suivre leurs états internes et anticiper l’avenir. En d’autres termes, il serait inadapté d’établir des critères humains pour déterminer si une intelligence artificielle est consciente.
Une méthodologie pour détecter la présence de conscience
Pour connaître si une IA est consciente, un groupe de chercheurs comprenant des philosophes, des neuroscientifiques et des informaticiens, a mis en place une méthodologie basée sur deux éléments. Ces derniers sont le fonctionnalisme computationnel et les théories neuroscientifiques de la conscience. Le fonctionnalisme computationnel est une idée selon laquelle la conscience provient du traitement des informations et non du support physique. Les théories neuroscientifiques, quant à elles, évitent de se concentrer sur de simples comportements que l’intelligence artificielle peut facilement imiter. Par ailleurs, les scientifiques se sont focalisés sur « l’espace de travail global » pour établir des indicateurs objectifs. Cette théorie suppose que la conscience se développe grâce au partage et à l’intégration des données issues de modules cérébraux, tels que l’audition ou la vue, dans un seul système. Pour mettre en place des indicateurs à partir de « l’espace de travail global », Robert Long, un philosophe, estime qu’il faut évaluer le système et la manière avec laquelle les données circulent dans celui-ci. Pour information, le groupe de chercheurs a exclu la TII (théorie de l’information intégrée) qui suggère que des éléments biologiques sont indispensables à l’émergence de la conscience.
Quid des résultats ?
En analysant des intelligences artificielles, comme ChatGPT, les chercheurs ont réussi à déceler des éléments liés à la théorie de « l’espace de travail global » pouvant supposer la présence de conscience. Néanmoins, ils ont conclu qu’aucun système d’IA n’est en mesure de devenir conscient actuellement. Malgré que les analyses se soient révélées négatives, les risques d’émergence de conscience ne sont pas écartés et dans le cas où cela devait arriver, notre perception de l’intelligence artificielle changerait radicalement. D’après Megan Peters, une neuroscientifique, si l’IA devient consciente, nous modifierons grandement la manière dont elle doit être traitée. À noter qu’Ilya Sutskever, le co-fondateur de ChatGPT, a déjà déclaré que certains systèmes d’intelligence artificielles sont légèrement conscients. Plus d’informations sur ce rapport de l’ONU Commerce et Développement. L’humanité n’est encore qu’aux prémices de l’intelligence artificielle, comment pensez-vous que cela peut évoluer ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .