L’invention d’un ciment auto-refroidissant qui transforme nos murs en climatisation

Des chercheurs chinois ont développé un nouveau type de ciment qui n'absorbe pas la lumière du soleil. Celui-ci peut rafraîchir l’intérieur d’un bâtiment, sans climatisation, et permet d’économiser de l’énergie.

En raison du réchauffement climatique et de la croissance démographique, le recours à des systèmes de climatisation énergivores risque d’augmenter dans les années à venir. Ce qui pourrait éventuellement accroître les émissions de CO2 et la consommation énergétique dans le secteur du bâtiment. Et pourtant, ce secteur représente déjà une part significative des émissions mondiales de GES. En France, par exemple, il est responsable de près de 27 % des émissions nationales, selon EDF. D’où l’importance de la mise en place d’une stratégie efficace pour promouvoir les bâtiments bas-carbone. En Chine, des chercheurs de l’Université du Sud-Est ont développé un ciment capable de réfléchir la lumière du soleil et rafraîchir l’intérieur d’un logement, sans climatisation…

Un matériau conçu avec des métasurfaces

Selon les chercheurs, ce nouveau matériau est conçu avec des métasurfaces, une technique applicable même au ciment Portland. Pour obtenir cette structure particulière qui diffuse efficacement la lumière solaire, les scientifiques ont ajusté la composition chimique du clinker, le composant essentiel du ciment. Ils ont ensuite produit un matériau doté d’une fonction de refroidissement par pression, qui peut être utilisé à la fois comme refroidisseur radiatif et comme matériau structurel pour les toitures et les murs des bâtiments. « Nous avons développé une particule de ciment intrinsèquement super-fondue […] Nous avons ensuite nano-ingénié le matériau grâce à une stratégie de cavitation universelle, créant un refroidisseur radiatif à base de ciment avec métasurfaces optiques intégrées », explique l’équipe de recherche. Ils ajoutent que le ciment « supercool » a atteint un indice de réflectance solaire élevé (96,2 %) et bénéficie un profil d’émissions de carbone négatif.

Mécanisme du ciment refroidissant.
Des chercheurs chinois mettent au point un ciment refroidissant. Crédit photo : Guo Lu et al.

Importantes économies d’énergie

En diffusant la lumière solaire au lieu de l’absorber, le ciment « supercool » contribue à réduire la consommation énergétique, car il refroidit l’air ambiant sans climatisation. L’un des chercheurs, Guo Lu, indique d’ailleurs qu’on peut bénéficier d’importantes économies d’énergie grâce à l’application de ce ciment rafraîchissant aux bâtiments urbains et qu’il pourrait « constituer un tournant décisif dans la lutte contre le changement climatique ». Il ajoute également que cette innovation transforme le ciment traditionnel en un matériau de refroidissement radiatif efficace, écologique et polyvalent. En effet, selon l’équipe de recherche, le ciment « supercool » peut être utilisé dans les toitures, les murs et les revêtements, et est parfaitement adapté aux environnements difficiles. « La rentabilité du matériau et ses procédés de fabrication évolutifs lui confèrent des avantages inégalés par rapport aux autres matériaux », affirment les scientifiques.

Des tests de performance appuyant sa robustesse

Les chercheurs chinois ont effectué des tests de performance, afin d’évaluer la robustesse mécanique de leur ciment innovant. Selon eux, les résultats sont prometteurs, car les essais leur ont permis de démontrer sa robustesse sous des forces de compression, d’abrasion, de flexion et d’adhérence, ainsi que son amphiphobicité et sa polyvalence de conception globale. Le ciment « supercool » présenterait une résistance à la compression et à l’abrasion élevée. Plus encore, il resterait stable face aux liquides corrosifs, aux rayons ultraviolets et aux cycles de gel-dégel.

Une personne applique un revêtement de ciment.
L’invention d’un ciment à effet refroidissant radiatif qui renvoie la chaleur. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Mais les scientifiques ont également procédé à des tests en conditions réelles, notamment sur le toit d’un bâtiment, pour mesurer ses performances. Résultat ? Entre 13 h et 14 h, il est resté plus froid que son environnement. Sa température était inférieure de 5,4 °C à celle ambiante (38,4 °C). Le ciment conventionnel est très différent de ce nouveau matériau, indiquent les chercheurs. Pour information, leur étude a été publiée dans la revue Science Advances. Une innovation dans le domaine du batiment prometteuse, qu’en pensez-vous ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .

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Raharisoa Saholy Tiana

Je m’appelle Tiana et je suis journaliste professionnelle. J’ai une affinité particulière pour les sujets d’actualités et sur tout ce qui a trait à l’environnement, à l’innovation et au lifestyle. Depuis plusieurs années, j’ai couvert un large éventail de sujets liés entre autres aux questions environnementales et aux nouvelles technologies. Chez Neozone, j’interviens pour vous faire découvrir ces sujets fascinants, qui peuvent apporter de grands changements dans la société et qui méritent d’être mis en lumière. De nature curieuse et créative, j’ai toujours voulu devenir une journaliste web francophone. Après avoir obtenu mon diplôme de maîtrise en droit privé à l'université d’Antananarivo, j’ai décidé de me former aux métiers de la rédaction. J’ai commencé dans une agence web locale, avant de me lancer dans le « freelancing ». Cela fait plus de 10 ans que j’évolue dans ce secteur, en collaborant notamment avec de nombreuses agences et sites internationaux. Cette citation de Léon Trotsky m’inspire et me motive au quotidien : « La persévérance, c'est ce qui rend l'impossible possible, le possible probable et le probable réalisé. »

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