
Selon des chiffres de l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique) publiés sur la RGN, les centrales nucléaires réparties dans le monde ont produit au total 377 GW d’énergie en 2024. Si l’utilisation de ces sites industriels dans la production d’électricité permet de réduire les émissions de CO2, il faut savoir que la fission nucléaire génère des déchets radioactifs dangereux. Pour trouver une alternative plus écologique à cette réaction, de nombreux pays se sont focalisés sur la fusion. Pendant plusieurs décennies, d’importantes avancées ont été réalisées dans ce domaine et récemment, le tokamak WEST du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) a réussi à battre le record de durée de plasma.
25 % de plus que l’ancien record du monde
Au mois de janvier 2025, le réacteur à fusion magnétique (EAST) de la Chine est parvenu à maintenir un plasma pendant 1 066 secondes et a établi un record du monde. Cependant, quelques semaines plus tard, le tokamak WEST de Cadarache a dépassé cette durée d’environ 25 % et a marqué une nouvelle avancée dans le domaine de la fusion thermonucléaire. Il a réussi à garder un plasma stable durant 1 337 secondes, soit plus de 20 minutes. Suite à ce nouveau record, Anne-Isabelle Etienvre, la directrice de la recherche fondamentale au CEA, a déclaré que le tokamak a « franchi une étape technologique importante en maintenant un plasma d’hydrogène pendant plus de 20 minutes grâce à l’injection de 20 MW de puissance de chauffage ».
D’autres expériences réalisées à des puissances plus élevées
Hormis l’étape importante franchie par WEST, Anne-Isbelle Etienvre a affirmé que d’autres expériences vont être réalisées à des puissances plus élevées. Dans les prochains mois, la directrice de la recherche fondamentale au CEA et les scientifiques travaillant sur le tokamak de Cadarache projettent de produire et de maintenir des réactions nucléaires pendant plusieurs heures. Par ailleurs, ils prévoient d’atteindre des températures suffisamment élevées pour aboutir à des conditions plus ou moins similaires à celles attendues dans les plasmas de fusion. Pour information, le tokamak WEST est essentiellement destiné aux expériences et ne devrait jamais devenir un réacteur commercial. Néanmoins, les données provenant des essais permettront d’apporter des améliorations à d’autres machines, telles que l’ITER (réacteur thermonucléaire expérimental international).
Des objectifs atteints
Contrairement aux idées reçues, le plus grand défi auquel les scientifiques ont été confrontés ne réside pas dans la fusion, dans la mesure où celle-ci peut être réalisée en laboratoire de manière relativement simple. Lors de l’expérience, ils se sont fixés comme objectifs de maintenir le plasma stable et de garantir que les divers composants du tokamak soient suffisamment résistants et ne subissent aucun dysfonctionnement causé par le rayonnement. Compte tenu du résultat, il semblerait que l’équipe ait atteint leurs buts. Il est à noter que les premiers réacteurs commerciaux devraient voir le jour d’ici à 2050.
Cependant, malgré les importantes avancées réalisées dans le domaine de la fusion thermonucléaire, il serait difficile, voire impossible, pour cette technologie de participer grandement à l’atteinte de l’objectif de zéro émission nette. En effet, pour l’exploiter, il est nécessaire de mettre en place des infrastructures pouvant être à la fois complexes et coûteuses. Par ailleurs, les réacteurs doivent être optimisés pour que leur consommation d’énergie soit plus faible que leur production. Plus d’informations sur cea.fr. Pensez-vous que l’avenir de la production d’énergie soit dans la fusion nucléaire ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .