
Je suis allé en reportage à la Martinique en avril, et comment dire… j’en ai vu des sargasses. Des kilomètres entiers, échouées sur les plages, formant d’épaisses couches brunes qu’on ne peut ignorer. Le spectacle est aussi triste qu’irrespirable : ces algues dégagent une odeur pestilentielle, étouffent les poissons, les herbiers, et rendent la baignade impossible. Le pire ? Elles pourraient bien faire fuir les touristes, alors même que le tourisme représente un pilier essentiel de l’économie antillaise. Dans ce contexte alarmant, une entreprise marseillaise, V2O Marine, tente de renverser la tendance avec une solution « made in France » étonnante : de grands filets flottants pour intercepter les sargasses en mer, avant qu’elles ne viennent gâcher le rivage. Découverte.
Les filets V20 Marine, qu’est-ce que c’est ?
Quand les sargasses débarquent, ce ne sont pas les vacances qui commencent… mais plutôt la corvée. Ces algues brunes pélagiques, venues du large de l’Atlantique, s’échouent par tonnes sur les plages de Guadeloupe, Martinique et Guyane, dégageant un gaz toxique, l’hydrogène sulfuré. Résultat : écoles fermées, maisons désertées, tourisme plombé. Face à ce fléau visible depuis l’espace selon le programme Copernicus, une jeune pousse marseillaise, V2O Marine, a sorti la grosse artillerie : d’immenses filets flottants conçus pour intercepter les algues avant qu’elles n’atteignent les rivages. Fabriqués à Martigues, ces filets sont en polyamide ultra-résistant, capables d’encaisser vagues, sel et courants sans céder.
Une barrière flottante qui change la donne… mais pas le climat
La technologie développée par V2O Marine repose sur deux systèmes : des filets fixes installés en bordure de plage, et des filets dérivants tractés par bateau. En complément, un râteau mécanique surnommé Doris vient récolter les algues déjà échouées sans abîmer le sable. L’objectif ? Gagner du temps, éviter l’asphyxie, préserver la vie locale. Le hic ? Une fois collectées, les sargasses doivent encore être traitées : séchées, remises à l’eau ou valorisées. Bref, ces filets, bien que prometteurs, agissent sur les symptômes plus que sur les causes. Car le vrai problème, lui, est global : réchauffement climatique, déforestation, ruissellements agricoles… Les sargasses sont le reflet de nos déséquilibres planétaires.
Petit comparatif des solutions V2O Marine
Solution | Fonction principale | Où ça s’utilise ? | Avantages | Limites |
Filet Zeus | Retenir les algues en mer | Littoraux exposés | Fabriqué en France, ultra-résistant | Coût élevé, pas préventif |
Doris | Récupérer les algues échouées | Plages | Rapide, sans impact sur le sable | Nécessite un tracteur |
MPS | Filtrer macro-déchets et plastiques | Zones portuaires ou fluviales | Inspiré des fanons de baleines | Pas destiné aux algues |
Filet dérivant | Intercepter les sargasses en haute mer | Opérations mobiles | Modulable, complémentaire | Efficacité variable selon les courants |
Lutter contre les sargasses : une urgence !
Les innovations de V2O Marine, visibles sur leur site officiel, sont une réponse concrète à une urgence environnementale. Leur efficacité technique n’est plus à démontrer : elles permettent de limiter les dégâts, protéger les populations et soutenir l’économie locale. Mais, elles ne résolvent pas le problème à la racine. Il reste donc essentiel d’envisager des stratégies globales et préventives, en luttant contre les rejets polluants, la déforestation et le réchauffement des océans.
Un filet peut arrêter une algue… mais pas un système tout entier. Et vous, que pensez-vous de cette invention ? Avez-vous déjà rencontré des sargasses sur les plages ? Ce sujet vous fait réagir ? Partagez vos idées ou votre vécu, cliquez ici pour publier un commentaire . Une erreur s’est glissée ? Vous pouvez également nous en faire part !
Idée séduisante
Peut-on utiliser les sargasses en aliment du bétail … avant qu’elles fermentent ?
Un vrai problème pour les Antilles, mais aussi pour tout l’arc Caraïbe. Des recherches son en cours, mais beaucoup débutent seulement. Plusieurs pistes sont étudiées, les « noyer » en eaux profondes, les valoriser par compostage ou méthanisation …. Toutefois un problème subsiste elles comprennent de l’arsenic et du mercure. Se greffe la dessus la problématique du chlordécone…. Le temps presse pour mettre en place une solution !
Ces filets vont aussi prendre des poissons/ vie marine autre que Sargasses…
Cette solution existe en Martinique depuis de nombreuses années et s’installe progressivement un peu partout
Moi j’ai vue des sargasse qui on bouffe des plages de guadeloupe qui ne Sont plus pratiquable pourtant on dit que sa fait partie de la France mais on ne fait pas grand chose pour nettoyer je trouve sa dommage.
C est très bien déjà si cette solution peut traiter les symptômes. Traiter les causes, tout le monde est concerné : nous, les industriels, les dirigeants,… la tâche sera rude et longue.
Je ne comprends pas qu on ne parle pas plus de ce problème que je qualifierai de problème sanitaire. Les conséquences sur le tourisme et sur le matériel (électrique, électronique, robinetterie,….) que les habitants doivent remplacer très régulièrement, c est une chose mais personne ne parle des conséquences sur la santé !!!! Si ce gaz détruit les téléviseurs, les ordinateurs, les climatiseurs, … imaginez ce que cela doit faire sur les êtres humains !!!! Allo les gouvernements ?? Il faut se réveiller !!
This is a huge and grave problem that started about 12 years ago through the Caribbean and it has steadily got worse and worse. And one hears so little about it, most people I mention the subject to have never heard about the Sargassum weed. Floating nets out at sea is not practical, yes you can install nets by the beaches but you are not going to be able to net the whole of the east coasts of all the Caribbean islands which is where most of the weed washes up. It would also prevent turtles from coming ashore to nest. Until a solution is discovered to use the weed commercially and therefore profitable to collect it out at sea, I can’t see how some nets are going to solve this grave problem. Remember it’s not just the beaches that are affected but also the ports. I have seen this weed so thick at the coast that i was able to walk out on it to save a turtle that was stuck, sadly it had died.