Un vaccin contre le Covid19 sous forme de patch cutané à micro-aiguilles

Pour le moment, la seule manière de se faire vacciner est de recevoir une injection. Mais demain, nous pourrions simplement coller un patch sur notre bras, et être protégés pendant plusieurs années...

La semaine dernière, le président de la République Emmanuel Macron annonçait que les plus de 50 ans pouvaient recevoir une troisième dose de vaccin contre le Covid 19 dès le 1er décembre.  Mais également que les plus de 65 ans qui n’avaient pas effectués cette dose avant le 15 décembre se verraient dépourvus de passe sanitaire. Et ces doses de vaccins passent invariablement par une piqûre dans le bras; il n’existe encore aucune alternative à l’injection vaccinale.

Pourtant, de nombreuses personnes, qui ne sont pas forcément ce que l’on appelle des antivax, ne sont pas vaccinées. Et ce n’est pas parce qu’ils refusent le vaccin, mais parce qu’ils entretiennent une relation compliquée avec les aiguilles. On les appelle des bélénophobes. Il leur est donc impossible de recevoir une injection, les phobies ne se contrôlent pas. Et c’est peut-être de notre voisin que viendra leur future possibilité d’être vacciné. Les autorités Suisses viennent en effet de donner le feu vert au « T Cell Skin Patch », un vaccin cutané contre le Covid 19. Explications.

Qu’est-ce que le vaccin cutané suisse ?

Emergex est une entreprise de biotechnologie britannique qui a conçu un vaccin cutané sous forme de patch, comme ceux que l’on applique pour lutter contre le tabagisme. Le vaccin cutané qui s’apprête à entamer des tests cliniques utilise des cellules T. Non seulement, il pourrait permettre la vaccination d’un plus grand nombre de candidats au vaccin, y compris les bélénophobes, mais en plus, il aurait une durabilité plus grande que les vaccins injectables connus à ce jour ! Les premiers tests sur des humains seront donc réalisés à partir du 3 janvier 2022 à Lausanne, sur des personnes évidemment volontaires.

Mais pourquoi serait-il plus efficace ?

Les cellules T sont un groupe de cellules immunitaires qui parviennent à cibler et détruire les cellules infectées par le virus, ce qui permet de stopper la réplication virale, et ainsi le développement de la maladie. Ce n’est ni plus ni moins qu’un vaccin, mais avec un mode d’administration différent, et potentiellement une efficacité plus durable.

Robin Cohen, directeur commercial d’Emergex, expliquait dans une interview accordée au journal The Guardian : « C’est la première fois qu’un organisme de réglementation approuve un vaccin Covid pour entrer dans des essais cliniques dont le seul but est de générer une réponse ciblée des lymphocytes T en l’absence d’une réponse en anticorps. Ces lymphocytes T recherchent les cellules infectées et les tuent. »

Quelle différence avec les vaccins actuels ?

Les vaccins que l’on connaît aujourd’hui (Pfizer, AstraZeneca, Jansen etc.) génèrent une réponse immunitaire par création d’anticorps. Mais tandis que ces derniers diminuent avec le temps, la protection apportée par cette réponse diminue également. C’est la raison pour laquelle il faut injecter plusieurs doses à intervalles réguliers, pour « refaire le plein » d’anticorps, et donc, continuer à protéger les personnes d’une infection au Covid 19.

Le vaccin Emergex, lui, fonctionne différemment: il détruit les cellules infectées. Et ce vaccin ouvrirait plusieurs pistes intéressantes: non seulement il pourrait permettre une immunité de 10 ans ou plus, comme c’est le cas du vaccin contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (dTP) (rappelons que ce vaccin nécessite uniquement un rappel tous les 20 ans à partir de 25 ans), mais il pourrait aussi lutter contre les mutations virales qui nous empoisonnent la vie depuis plus d’un an maintenant. En tuant les cellules, il lutte aussi contre les variants.

Comment l’essai clinique sera-t-il mené ?

Le professeur Blaise Genton, du Centre de Médecine Générale et de Santé Publique de l’Université de Lausanne, mènera ce test clinique sur 26 patients. Sur ces derniers, certains recevront une dose élevée, et d’autres un dose plus faible. Les résultats de ces tests sont attendus pour juin 2022. Bien sûr, la commercialisation n’est pas prévue pour tout de suite, mais cela permet de trouver de nouvelles pistes de vaccination, que ce soit contre le Covid 19 ou contre d’autres maladies d’ailleurs.

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