
De nombreux laboratoires à travers le monde explorent des alternatives aux métaux rares et aux composants polluants pour la fabrication de batteries. C’est dans cette perspective qu’une équipe de chercheurs de l’Université de Binghamton, aux États-Unis, a annoncé avoir franchi une étape remarquable dans le domaine du stockage d’énergie. Concrètement, ils ont développé une batterie à flux biodégradable qui s’inspire du métabolisme humain. Cette innovation repose sur deux composants clés, à savoir la riboflavine, plus connue sous le nom de vitamine B2, et le sucre.
Une technologie bio-inspirée
Notre corps est une véritable machine énergétique. Il transforme les nutriments en énergie. En observant ces mécanismes, les chercheurs de l’université américaine mentionnée ci-dessus ont eu l’idée de reproduire ce fonctionnement dans un accumulateur. Dans les cellules humaines, c’est la riboflavine qui se charge du transport des électrons dans le glucose, permettant à l’énergie d’être libérée. Dans cette batterie à faible impact environnemental développée par les chercheurs Jong-Hwa Shon, Ruozhu Feng, Soowhan Kim, Litao Yan, Yuyan Shao et Wei Wang, la vitamine hydrosoluble a pour rôle de faciliter les réactions électrochimiques nécessaires à la production d’électricité. Associée au sucre (glucose), qui agit comme source d’énergie, elle permet de créer un dispositif de stockage d’énergie fonctionnel, durable et biodégradable.
Lettres ACS Énergie 0, 10 DOI : 10.1021/acsenergylett.5c02462 / CC-BY-NC-ND 4.0
Une conception plus sûre pour les utilisateurs
Contrairement aux cellules d’alimentation traditionnelles fabriquées à partir de métaux lourds et de produits chimiques toxiques, la nouvelle batterie mise au point par l’équipe américaine repose ainsi sur des matériaux organiques. En plus d’être écologique, elle est donc plus sûre pour l’utilisateur. Sa conception repose sur l’utilisation d’électrodes en carbone associée à un électrolyte liquide à base de glucose. La vitamine B2, elle, sert de catalyseur.
Une invention prometteuse
Comme indiqué plus haut, l’un des principaux atouts de cette technologie réside dans sa biodégradabilité. À la fin de son cycle de vie, la batterie peut être éliminée sans risque de pollution. En outre, les matériaux utilisés sont peu coûteux. Ils peuvent être obtenus à partir de déchets alimentaires ou de sous-produits agricoles. Cela ouvre la voie à une production de masse accessible, notamment dans les pays en développement où l’accès à des technologies énergétiques propres est encore limité. Les scientifiques américains prévoient principalement une utilisation de la batterie dans le domaine du stockage énergétique résidentiel.
Et pour cause, le dispositif ne peut pas encore rivaliser avec les cellules au lithium en termes de densité énergétique. À noter qu’une étude relative à cet exploit a été publiée dans la revue ACS Energy Letters. Plus d’infos : acs.org. Cette technologie de stockage d’énergie plus écologique verra-t-elle le jour ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .