Isaac Newton n’est pas une icône de la science pour rien: le scientifique britannique a développé plusieurs théories majeures en physique. On lui doit notamment la loi universelle de la gravitation, et il a été le premier à introduire la notion de trou noir.
La singularité gravitationnelle est longtemps restée une simple curiosité en astrophysique, mais le physicien théoricien allemand Albert Einstein en a fait un véritable sujet d’étude au XXe siècle avec sa théorie de la relativité générale. À plusieurs reprises, les trous noirs ont été au centre des travaux de l’éminent Stephen Hawking.
Faire de la musique à partir des longueurs d’onde des trous noirs
Le fait que ces objets cosmiques soient au cœur d’un projet artistique est quelque chose qui sort de l’ordinaire. Valery Vermeulen a en effet combiné sa passion pour la musique électronique aux données d’observation des singularités gravitationnelles.
Rappelons que les trous noirs possèdent un champ gravitationnel extrêmement élevé: cette intensité excessive dévore toute forme de matière et de rayonnement, d’où l’usage du terme de singularité gravitationnelle pour les désigner. Nous ne disposons pas encore de technologie pour observer directement ces phénomènes. Cependant, l’analyse des longueurs d’onde permet la déduction de la présence des trous noirs.
Un album musical hors du commun
Le Dr. Thomas Hertog a longtemps collaboré avec Stephen Hawking dans ses recherches sur les singularités gravitationnelles. Le cosmologue a pu accumuler une riche base de données sur les ondes gravitationnelles. De son côté, Vermeulen est un mathématicien de formation, mais compositeur de musique électronique à ses heures perdues; le Belge a sollicité les données d’ondes gravitationnelles de Hertog pour créer un album musical.
L’œuvre en question s’intitule Mikromedas AdS/CFT 001, et elle est disponible à l’écoute sur le profil SoundCloud du mathématicien belge. Les données fournies par Hertog sont une compilation d’ondes gravitationnelles issues de fusions de trous noirs, de mouvements de particules élémentaires, d’étoiles à neutrons et de naines blanches; tous ces phénomènes sont supposés se produire en présence d’une singularité gravitationnelle. Vermeulen a converti les données en son à l’aide du logiciel musical Max/MPS. Notons que le procédé est connu sous l’appellation de sonification.
Un album synthwave très sombre
Précisons que les données converties par le mathématicien musicien ont été obtenues par la sonde spatiale Voyager 1. Cette dernière se situe désormais à plus de 22 milliards de kilomètres de notre planète. Les longueurs d’onde de trous noirs ont permis à Vermeulen de composer un album purement synthwave.
L’utilisation de basses de synthétiseur analogique caractérise principalement ce genre musical. Mikromedas AdS/CFT 001 présente un style sombre qui évoque la nature des singularités gravitationnelles. L’album de Valery Vermeulen est en ligne depuis deux ans et ne semble pas affoler les compteurs d’écoute. Néanmoins, le mathématicien a pu signer avec le label britannique Ash International.