Une énorme controverse autour des capsules de suicide assisté, une « volontaire » fait machine arrière

Entre promesse d’une fin de vie apaisée et accusations d’exploitation financière, les capsules Sarco font débat. Plongée dans une controverse inédite.

Depuis 2005, et la « Loi Claeys-Leonetti », la France admet le droit à une fin de vie digne et apaisée. C’est la première loi qui régit la fin de vie en France, en introduisant l’interdiction de l’obstination déraisonnable, couramment appelé acharnement thérapeutique. On se souvient tous de l’affaire Vincent Lambert, cet infirmier plongé onze ans dans un état végétatif, et objet de batailles judiciaires innommables entre ses parents et son épouse… Onze ans et une décision judiciaire pour arrêter l’acharnement thérapeutique ! En Suisse, « l’aide active à mourir » est autorisée depuis 1942 et de nombreux français choisissent ce pays, pour finir leurs jours, selon leur volonté. En 2021, des capsules à suicide baptisées Sarco, et imprimées en 3D avaient même vu le jour. Impensables en France, elles existent pourtant, mais sont aujourd’hui l’objet de controverses. Décryptage.

Rappel de ce qu’est la capsule de suicide assistée

Lorsque l’on parle de suicide, en France, c’est souvent pour parler de personne en pleine santé, se donnant volontairement la mort. En Suisse, le suicide assisté correspondrait plutôt à ce qu’Emmanuel Macron appelle une « aide à mourir ». Cette action de mettre fin à ses jours, volontairement, est encadrée par un suivi médical et un protocole très strict avant le « passage à l’acte ».

La capsule Sarco pour le suicide médicalement assisté.
La capsule Sarco pour le suicide médicalement assisté. Crédit photo : Thelastresort

Comment fonctionne le suicide assisté ou aide à mourir, en Suisse ?

Installé dans un lieu médicalisé, entouré de ses proches et de personnels soignants, le patient ingère alors du penthiobarbital sodique, liquide qui provoque le coma profond, puis la mort, sans souffrance évidemment. En 2021, SARCO, entreprise australienne, lançait des capsules imprimées en 3D pour aider à mourir, sans passer par un lieu « médical ». Pour les patients, l’idée était de pouvoir choisir le jour, mais également l’endroit exact dans lequel il souhaitait rendre leur dernier souffle. Dans cette capsule, le patient appuie sur un bouton qui déclenche de l’azote, réduisant le niveau d’oxygène à 1 %. L’azote provoque alors l’inconscience puis la mort par hypoxie et hypocapnie. Selon son inventeur, Philip Nistcke, le patient meurt en 30 secondes sans asphyxie ni sensation d’étouffement. Aujourd’hui, cet homme est l’objet de plaintes, et ce n’est pas à son avantage, évidemment.

Pourquoi l’inventeur est-il l’objet de plaintes ?

Selon une « cliente » qui souhaitait utiliser une capsule de suicide assisté, mais qui s’est finalement rétractée, les exploitants exerceraient une pression financière sur les patients. L’article, initialement paru dans le magazine Blick.ch explique que cette américaine, dont le nom n’a pas été dévoilé, a renoncé à sa mort programmée à la mi-juillet. Dans une lettre, qu’à son arrivée en Suisse, elle aurait subi un stress médiatique et une tentative d’exploitation financière. Et, cela aurait commencé dès son arrivée avec un hébergement dans la clinique Lucerne, pour 7 000 dollars et cinq nuits !  La cliente accuse principalement Florian Willet d’Exit International et Fiona Stewart, la compagne de Philip Nitschke, de l’avoir exploitée financièrement. Elle affirme que tous deux ont insisté pour que leurs dépenses personnelles, telles que la nourriture, les notes de restaurant et les billets, soient prélevées sur sa carte de crédit. Fiona Stewart lui aurait même dit : « de toute façon, tu vas bientôt mourir, alors tu n’as plus besoin de ton argent ».

La capsule Sarco et son créateur, pour le suicide volontaire assisté.
La capsule Sarco et son créateur, pour le suicide volontaire assisté. Crédit photo : Thelastresort

De plus, elle aurait été victime d’une horde de journalistes, commandés par l’exploitant, pour recueillir le témoignage de la « première utilisatrice ». Cette dame, affaiblie, était venue pour mourir, pas pour parader ! Dans le même article, les exploitants contestent ces accusations, expliquant, par exemple, que leurs frais personnels n’ont pas été supportés par la cliente. Cette dernière conclut par cette phrase : « si j’avais su que des personnes sans cœur qui tenaient mon destin entre leurs mains n’étaient motivées que par leur marketing, je ne me serais jamais soumise à cette épreuve ». L’aide à mourir dans la dignité est un vaste sujet ! Plus d’informations thelastresort.ch. Mais, vous ? Seriez-vous plutôt pour ou contre, quand la mort est la seule issue à une maladie provoquant d’atroces douleurs, par exemple ? Donnez-nous votre avis, ou partagez avec nous, votre expérience. Merci de nous signaler toute erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .

NDLR : Les faits mentionnés sont à prendre au conditionnel, car nous n’avons aucune preuve officielle attestant des dires de l’une ou de l’autre partie s’opposant dans ce conflit quelque peu « déplacé ».

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Méline Kleczinski

Jeune rédactrice de 23 ans, j'écris depuis trois ans, avec une préférence pour les domaines liés à l'actualité, à la psychologie, aux études scientifiques, ou à la protection et l'environnement dans son ensemble. Mon petit parcours de rédactrice junior s'inspire de différentes études scientifiques, ou de sujets d'actualité abordés dans différents médias que je suis avec intérêt. Particulièrement touchée par la protection des animaux, j'aime vous transmettre les avancées et les lois relatives au bien-être animal. Personnellement engagée comme présidente d'une association, je mets un point d'honneur à protéger les animaux de toute nature (hérisson, abeilles, insectes, chiens ou chats)... Je n'ai probablement pas l'expérience professionnelle de certains rédacteurs en matière de politique, de principes scientifiques. Mais, je tente d'apporter ma petite pierre à l'édifice en vous racontant mes expériences et mes réflexions dans des domaines qui me touchent. Et, puisque la vie est une surprise chaque jour, je considère chaque jour comme une opportunité d'apprentissage et d'évolution. C'est la raison pour laquelle, à 23 ans, j'ai encore besoin d'apprendre des milliers de choses, et de me cultiver pour vous conter encore plus d'histoires passionnantes. Rejoignez-moi dans cette aventure de découverte et de réflexion, où la curiosité et le souci du bien-être animal se rejoignent pour inspirer des discussions et des actions porteuses de sens... Ma passion pour les animaux en général a toujours été au cœur de mes préoccupations. Soucieuse de leur bien-être et de leur place dans notre monde, je m'efforce de sensibiliser mon audience à leur protection, à travers des articles informatifs et engagés. Qu'il s'agisse de sujets comme la conservation des espèces, les droits des animaux ou simplement des anecdotes touchantes, je trouve une grande satisfaction à partager mes connaissances et mes réflexions pour encourager une prise de conscience collective. En tant que jeune professionnelle, je considère chaque jour comme une opportunité d'apprentissage et d'évolution. Je m'efforce de rester à l'affût des dernières découvertes scientifiques, des débats sociétaux émergents et des avancées technologiques, afin d'enrichir mon travail et d'offrir à mes lecteurs un contenu pertinent et stimulant. N'hésitez pas à me rejoindre dans cette aventure de découverte et de réflexion, où la curiosité et le souci du bien-être animal se rejoignent pour inspirer des discussions et des actions porteuses de sens..

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