Le noyau terrestre serait enveloppé dans une structure ancienne cinq fois plus grande que l’Everest

Une équipe internationale de géologues a annoncé qu’un fond océanique mince, mais dense, est présent à la limite noyau-manteau, à environ 2 900 km sous la surface. Au cours de cette étude, elle a analysé des milliers d’enregistrements sismiques provenant de 15 stations enterrées en Antarctique.

Malgré des recherches approfondies effectuées par des géophysiciens depuis plusieurs années, la structure interne de la Terre garde encore de nombreux secrets à déchiffrer. Récemment, une équipe de chercheurs a utilisé l’imagerie sismique à très haute résolution de l’intérieur de la planète afin de comprendre ce qui se passe à la frontière entre le manteau rocheux et le noyau externe métallique fendu. Selon elle, des zones de vitesse ultra-faible (ULVZ) pourraient enrober le noyau terrestre. Il s’agirait d’un ancien plancher océanique englouti pour atteindre son site de repos actuel. Cette hypothèse pourrait aider les géologues à mieux analyser le dynamisme de la Terre, notamment les phénomènes tels que les variations du champ magnétique terrestre et les éruptions volcaniques. Décryptage.

Comment ces géologues ont-ils réalisé cette découverte ?

Tout a commencé lorsque Samantha Hansen, géologue de l’Université de l’Alabama, a prévu d’étudier la formation d’une chaîne de montagnes enfouie dans la glace située près du pôle Sud en 2013. Ce site montagneux aurait été apparu il y a 55 millions d’années. Avec ses collègues et ses étudiants, elle a recueilli des données auprès d’une quinzaine de stations de surveillance de tremblements de terre, installées sous la glace de l’Antarctique. Cette équipe a réalisé quatre voyages dans cette région sur une période de trois ans. Grâce aux données collectées, elle a pu cartographier les ondes sismiques générées par des tremblements de terre du monde entier. Elle a également élaboré une image générale de l’intérieur de notre planète.

Les mouvements des roches dans le manteau
Les mouvements des roches dans le manteau. Crédit image : Hansen et al., Science Advances, 2023

C’est la première fois qu’un groupe de recherche international est parvenu à sonder en haute résolution une grande étendue de l’hémisphère Sud. Il a employé un procédé permettant d’analyser les échos des ondes sonores sismiques de la limite noyau-manteau (CMB). Il est bon de noter que cette étude repose sur 227 évènements sismiques. Selon ces géologues, le mouvement des ondes sonores les aide à déterminer la composition des matériaux de la structure interne de la Terre. Le ralentissement de la vitesse des ondes indique notamment la présence des zones de vitesse ultra-faible, qui sont des zones anormales et hétérogènes de matériau au niveau de la CMB sondée. Ces dernières seraient épaisses de quelques kilomètres à des dizaines de kilomètres. Elles ressemblent à des montagnes s’élevant autour du noyau. Les chercheurs concluent que ces ULVZ sont composées d’un plancher océanique ancien enfoui depuis des millions d’années.

Comment ont-ils expliqué ce phénomène ?

D’après cette étude, un fond océanique ancien a coulé jusqu’à la limite noyau-manteau. En effet, les matières océaniques ont été transportées vers l’intérieur de la Terre, où l’on trouve des zones de subduction. Elles seraient ensuite déplacées par les courants de convection pour s’accumuler au-dessus du noyau. Elles seraient poussées par la roche qui s’écoule dans le manteau au fil du temps géologique. Ce qui explique leur répartition et leur variabilité. D’ailleurs, les géologues supposent que ce plancher océanique mince pourrait envelopper l’ensemble du noyau. Cependant, cette hypothèse devrait être encore vérifiée en se basent sur les prochaines études sismiques. Mais en attendant la confirmation de celle-ci ou non, les scientifiques peuvent étudier l’impact de ces « montagnes souterraines » sur la manière dont la chaleur du noyau s’échappe vers le manteau. Plus d’informations : Science Advances

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Source
sciencealert.com

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