
L’été est encore présent, et nous sommes loin de la période du retour du chauffage, enfin normalement ! Néanmoins, comme il vaut mieux prévenir et anticiper que guérir ou mourir, une petite piqûre de rappel, avant l’automne, sur les dangers du monoxyde de carbone, est toujours bonne à prendre. Et, malheureusement, je sais trop bien à quel point ce gaz peut être fatal. En début d’année, ma plus proche voisine et trois membres de sa famille sont morts dans leur sommeil à cause d’une fuite de monoxyde de carbone indétectable. Endormis paisiblement, ils ne se sont jamais réveillés… Et, c’est bien là le drame : ce gaz est invisible, inodore et pourtant mortel. Ce qui me révolte, c’est qu’en France, le détecteur de fumée est obligatoire, mais pas celui de monoxyde de carbone ! Un non-sens absolu quand on sait que la fumée se voit et se sent, alors que le monoxyde, lui, ne prévient pas. Heureusement, les choses pourraient changer avec cette proposition de loi du 19 novembre 2024, que j’espère voir votée à l’unanimité. Décryptage.
Un appareil vital, mais pas encore imposé par la loi
Le monoxyde de carbone (CO) est un gaz toxique, incolore et inodore, responsable de plus d’un millier d’intoxications par an en France, dont une centaine, mortelles. Pourtant, les détecteurs avertisseurs autonomes de monoxyde de carbone (DAACO) ne sont pas obligatoires, contrairement aux détecteurs de fumée (DAAF). Dans un article précédent, nous évoquions déjà l’idée que cette obligation pourrait voir le jour dès 2025. Pour ma part, j’en possède un depuis plusieurs années. Avec une chaudière à gaz et un poêle à bois, même parfaitement révisés et ramonés, je préfère investir une trentaine d’euros pour rester en vie. C’est un petit prix pour éviter un drame. J’en ai même offert un à chacun de mes enfants, en leur expliquant les dangers de ce gaz et le bien-fondé du détecteur !
Fiabilité : la vigilance s’impose
Acheter un détecteur de monoxyde de carbone ne suffit pas : encore faut-il qu’il soit fiable ! Une enquête menée par la DGCCRF en 2022 et 2023 a révélé que sur 5 modèles analysés, 4 présentaient des anomalies, et 2 étaient jugés dangereux. Problèmes de marquage de sécurité, absence d’avertissements dans la notice, ou encore sensibilité insuffisante à la présence de gaz : autant de défauts qui peuvent donner un faux sentiment de sécurité. Pire encore, un détecteur « double fonction » (fumée + monoxyde) a dû être retiré du marché, car il ne pouvait pas être correctement installé pour les deux usages : le monoxyde doit être détecté à 1,5 m du sol, tandis que la fumée se détecte au plafond. C’est la raison pour laquelle, chez moi, les deux détecteurs sont séparés et placés aux endroits stratégiques recommandés par les autorités.
Ce qu’il faut retenir avant d’acheter
- Privilégiez un appareil conforme à la norme NF EN 50291‑1 (2018).
- Vérifiez la présence du marquage CE et des informations du fabricant.
- Installez le détecteur à 1,5 m du sol, dans les pièces avec appareils à combustion.
- Évitez les modèles combinant fumée et monoxyde.
- Testez régulièrement son bon fonctionnement.
Un espoir avec la proposition de loi
La proposition de loi du 19 novembre 2024, déposée à l’Assemblée nationale, prévoit de rendre obligatoire l’installation d’un détecteur de monoxyde de carbone dans toutes les habitations. Ce serait une avancée majeure pour sauver des vies. En attendant, je ne peux que conseiller à chacun d’en installer un dès maintenant, surtout si vous utilisez une chaudière, un poêle, une cheminée ou tout autre appareil à combustion. Et vous, pensez-vous que ce détecteur vital devrait enfin être obligatoire dans tous les foyers ? Ce sujet vous fait réagir ? Partagez vos idées ou votre vécu, cliquez ici pour publier un commentaire . Une erreur s’est glissée ? Vous pouvez également nous en faire part !