
Cet été, j’ai moi-même été témoin de ce que l’on appelle désormais « l’effet Waze ». Alors qu’un accident venait de se produire sur l’autoroute A6, l’application a réactualisé mon trajet pour me faire gagner quelques minutes. Résultat ? Des centaines de voitures ont traversé de petits villages, créant des embouteillages monstres, des klaxons intempestifs et des habitants excédés. Le problème est loin d’être isolé. De Rennes à Saint-Montan, de nombreuses communes subissent les conséquences de cette application rachetée par Google pour près d’un milliard de dollars. Alors, Waze est-il devenu une bénédiction pour les automobilistes pressés et une malédiction pour les riverains ? Décryptage.
Quand Waze transforme les villages en autoroutes improvisées
Le principe de Waze est simple : proposer le trajet le plus rapide en temps réel. Mais, quand un accident ou un bouchon bloque un grand axe, l’algorithme cherche des solutions ailleurs. Et là, c’est la petite route communale qui trinque. À Noyal-Châtillon-sur-Seiche, au sud de Rennes, près de 7 000 véhicules passent chaque jour par une départementale qui n’était pas prévue pour un tel trafic. Les riverains racontent leur enfer quotidien : bruit, pollution, insécurité, sans oublier la piste cyclable devenue inutilisable. De mon côté, j’expérimente aussi l’effet Waze directement sous mes fenêtres certains jours. En effet, je réside près de grands axes (Autoroute A5 / Francilienne (N104) / échangeurs). Lorsqu’un accident se produit, Waze déroute tous les automobilistes par mon petit hameau, interdit aux poids lourds, mais qui passent quand même ! Ce n’est pas une légende, mais une réalité, je peux vous l’assurer !
L’« effet Waze » expliqué simplement
L’étude des chercheurs de l’université de Berkeley ont montré qu’au-delà de 20 % d’automobilistes utilisant ce type d’appli, des embouteillages se forment… ailleurs. C’est ce que les spécialistes appellent l’« effet Waze » : une circulation reportée sur des itinéraires bis, absolument pas adaptés. L’objectif de l’appli est louable : faire gagner du temps, mais dans la réalité, on ne gagne parfois que deux ou trois minutes, au prix d’un chaos généralisé dans des quartiers tranquilles. Résultat : des élus locaux organisent désormais des réunions de crise pour imaginer comment limiter ce phénomène, entre ralentisseurs, sens interdits et concertations citoyennes.
Tableau comparatif : Waze, rêve ou cauchemar ?
Pour les automobilistes | Pour les habitants |
Gain de temps (parfois quelques minutes) | Bruit constant et pollution accrue |
Trajets optimisés en cas d’accident | Routes secondaires saturées et dangereuses |
Prévisions d’arrivée fiables | Diminution de la sécurité pour les piétons |
Application gratuite et populaire | Sentiment d’envahissement dans les villages |
Les limites d’une application « trop » populaire ?
Au départ, Waze semblait être l’allié parfait des conducteurs pressés. Mais, son plus grand défaut est dorénavant clair : en cherchant à fluidifier la circulation, l’application déplace les bouchons au lieu de les résoudre. Villages saturés, habitants excédés, élus désarmés… L’algorithme a ses limites, surtout quand il rencontre la réalité du terrain. Certes, on peut installer des dos d’âne ou modifier les plans de circulation pour tromper la machine, mais cela reste une bataille sans fin.
Le vrai problème n’est donc pas la technologie, mais le fait qu’elle transforme la tranquillité des uns en raccourci pour les autres. Alors, selon vous, faut-il continuer à suivre Waze aveuglément ou accepter de perdre quelques minutes pour préserver la vie des villages ? Ce sujet vous fait réagir ? Partagez vos idées ou votre vécu, cliquez ici pour publier un commentaire . Une erreur s’est glissée ? Vous pouvez également nous en faire part !