
L’info a fait les gros titres des journaux télévisés, à la mi-août, et j’avoue qu’elle m’a laissée dubitative ! La centrale nucléaire de Gravelines, située près de Dunkerque, a été mise à l’arrêt total pendant quelques jours, non pas à cause de Rosie le requin, mais à cause de méduses de 60 cm ! Incroyable mais vrai ! La centrale du Nord est la plus puissante de France et même de l’Union européenne, avec ses six réacteurs de 900 MW chacun. Une véritable usine à électrons, capable d’alimenter plusieurs millions de foyers ! Les envahisseuses ? Des Rhizostoma octopus, dites méduses chou-fleur, mesurant parfois plus de 60 cm de diamètre. Oui, vous avez bien lu : une armée gélatineuse a réussi là où aucun pirate informatique n’avait encore osé s’aventurer. Selon EDF, les réacteurs ont automatiquement arrêté par sécurité, sans conséquence sur le réseau électrique. Heureusement que nous étions en été ! Décryptage.
Des méduses en embuscade
L’affaire pourrait prêter à sourire, mais elle est bien réelle. Les tambours filtrants, ces énormes roues grillagées chargées de bloquer les débris, ont été totalement obstrués par les méduses transportées par le courant. Résultat : plus d’eau pour refroidir correctement les réacteurs, donc arrêt immédiat. Pas d’explosion hollywoodienne, rassurez-vous, simplement une série de voyants rouges qui s’allument et un arrêt automatique. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’un tel phénomène se produit : en Suède (2013) et en Écosse (2011), des centrales avaient, elles aussi, dû plier devant des méduses. Et, si vous vous demandez pourquoi cela arrive de plus en plus souvent, la réponse est simple : le réchauffement des océans favorise leur prolifération. Eh oui, les méduses profitent pleinement de cette eau plus chaude, qui accélère leur cycle de reproduction. Une perspective qui me donne, je l’avoue, encore plus de frissons qu’une baignade estivale en Méditerranée.
Vers des invasions de plus en plus fréquentes ?
Si l’arrêt de Gravelines n’a pas eu de conséquence dramatique, il soulève une question essentielle : et si ces incidents devenaient plus fréquents ? Le réchauffement climatique joue clairement en faveur des méduses. À l’Ifremer, certains chercheurs alertent déjà sur la prolifération de ces organismes marins, dont le cycle s’accélère avec la hausse des températures. De son côté, EDF réfléchit à renforcer encore ses systèmes de filtration. Mais, une chose est sûre : le « bouchon gélatineux » de Gravelines restera dans les annales, et pas seulement pour les ingénieurs d’EDF.
Des créatures gélatineuses
Autant vous le dire franchement : je crains terriblement les méduses. Dès que j’en aperçois une, je déserte la plage, même sous 35 °C. L’an dernier, impossible de plonger : le souvenir de mon cousin Olivier piqué quand nous étions enfants m’est revenu en pleine figure. Et, pour couronner le tout, mon oncle avait alors tenté le fameux « remède miracle » : uriner sur la piqûre. Autant dire que c’est probablement ça qui m’a traumatisé à vie !
En plus, c’est une idée reçue : rien ne prouve que cela soulage comme le rappelle cet article du Pharmacien. Bref, entre mon dégoût personnel et le fait qu’elles puissent paralyser une centrale nucléaire, les méduses sont officiellement entrées dans mon Panthéon des bêtes à éviter. Alors, entre centrales nucléaires paralysées et piqûres sur la plage, les méduses vont-elles devenir l’animal le plus redouté de nos étés ? Une réaction, un retour, une anecdote à partager ? Cliquez ici pour publier un commentaire . On lit tout avec attention ! Une erreur s’est glissée ? Vous pouvez également nous en faire part !