
Septembre est déjà là ou presque. Dans quelques semaines, on entendra de nouveau le doux crépitement du poêle à bois, de l’insert ou de la cheminée. Mais, avant la première flambée, un passage obligé s’impose : le ramonage. C’est à la fois une question de sécurité (incendie, monoxyde de carbone) et une obligation légale annuelle. Le cadre a été précisé par le décret n° 2023-641 du 20 juillet 2023, à consulter sur Légifrance. Côté budget, comptez 70 à 120 € pour un passage pro (cela dépend de votre région d’habitation). Pas de « promo d’automne » à signaler, hélas, mais de sérieux ennuis évités en cas de contrôle de votre assureur. Alors, peut-on ramoner soi-même ? À quelle fréquence ? Quelles preuves garder ? J’ai enquêté, appelé mon assureur, lu la prose des pros du secteur et rassemblé l’essentiel ici. Décryptage.
Puis-je ramoner moi-même ? Ce que disent l’assureur… et la CNRF
Dans les faits, ramoner soi-même est possible, mais il faut pouvoir documenter l’opération. Nous vous en parlions déjà dans cet article. La MACIF m’a confirmé l’acceptation d’un ramonage maison à condition de conserver des preuves (facture du kit, photos datées avant/après, carnet d’entretien). Concrètement, lors d’un sinistre, l’expert regarde l’état du conduit ; si le travail est propre et tracé, la prise en charge n’est pas écartée d’office. Mais, attention : les professionnels du secteur ont réagi. La Confédération Nationale du Ramonage et de la Fumisterie (CNRF) rappelle que le décret impose une action mécanique directe et la délivrance d’une attestation après intervention. Pour plus de détails, retrouvez leur réponse et nos précisions dans cet article complet. En clair : faire soi-même peut servir d’entretien complémentaire, mais l’attestation annuelle reste du ressort d’un pro qualifié si vous voulez dormir (vraiment) sur vos deux oreilles.
Ce que dit la loi et ce que rappellent les préfets, les pros et les assureurs
Le décret 2023-641 et l’article R.1331-22 du Code de la santé publique posent l’obligation d’un entretien annuel et, selon les départements, d’un second ramonage via arrêté préfectoral. Nous vous en parlions dans cet article pédagogique : « Est-ce que le ramonage est réellement obligatoire chaque année ? ». Et, lorsque la polémique s’invite (si, si), nous avons répondu point par point dans ce droit de réponse en citant les textes. Côté assurance, certaines compagnies tolèrent le ramonage maison mécanique (au hérisson) mais pas le « ramonage chimique » seul. L’exemple est clair chez Abeille Assurances : explications et limites à lire ici. Moralité : appelez votre assureur et demandez noir sur blanc la procédure acceptée et conservez vos justificatifs.
Comparatif express : pro ou fait-maison ?
Entre la tranquillité d’esprit d’un passage pro et l’économie (relative) du ramonage maison, le choix n’est pas toujours évident. Voici un petit comparatif pour y voir plus clair :
Critère | Ramonage professionnel | Ramonage maison (mécanique) |
Cadre légal & assurance | Certificat remis, incontestable en cas de sinistre | Accepté par certains assureurs avec preuves (photos datées, facture de kit, carnet d’entretien) |
Coût | De 70 à 120 € (selon région/période) | Kit 30–50 € + votre temps |
Qualité/risque | Travail normé, contrôle visuel global | Qualité variable, risque d’oubli ou de zone mal traitée |
Tranquillité d’esprit | Maximum (document officiel) | Bonne si bien documenté, sinon aléatoire |
Fréquence | 1 à 2 fois/an selon départements | Utile en complément entre deux passages pros |
Ce tableau n’a pas vocation à trancher une fois pour toutes, mais à rappeler que le ramonage maison est surtout un bon appoint. Pour être irréprochable aux yeux de la loi comme de l’assurance, un passage annuel d’un pro reste indispensable.
Et, le poêle à granulés (pellets) dans tout ça ?
Le poêle à granulés séduit de plus en plus de foyers (plus de 7 millions de ménages se chauffent au bois selon l’ADEME, et près de 2 millions au pellet). Mais, son entretien est plus technique : moteur d’extraction, ventilateur tangentiel, creuset, chambre de combustion, corps de chauffe, bougie… la liste est longue. C’est pour cela que nous préconisons, dans la plupart des cas, de confier l’entretien annuel à un ramoneur-fumiste certifié (et d’obtenir le fameux certificat). Pour approfondir, retrouvez notre article complet. À noter : la fréquence peut être renforcée par arrêté préfectoral (via le Règlement sanitaire départemental). Et, la période la plus futée pour s’y prendre ? Hors saison de chauffe (printemps/été), quand les plannings sont plus souples et parfois moins chers, nous vous en parlions dans cet article.
Mon organisation très personnelle pour rester carré
Je ne fais pas réaliser un ramonage par an par un professionnel, et ce, depuis plus de 20 ans et je n’ai jamais rencontré de problèmes ! En règle générale, je fais ce ramonage par un pro, une fois tous les trois ans. En attendant, voici ma routine simple et efficace, entre bon sens et tranquillité d’esprit.
- Trois ramonages mécaniques/an au hérisson : septembre (avant remise en route), décembre (en plein cœur de saison), mars (fin de saison).
- Entre deux, une bûche de ramonage chaque mois (ce n’est pas un ramonage à lui seul, mais cela permet aux dépôts de se décrocher).
- À chaque flambée : je vide/nettoie correctement le poêle et je brûle uniquement du bois sec feuillu (chêne/hêtre).
- Traçabilité : je prends des photos datées (avant/après), je garde la facture du kit, j’inscris tout dans un carnet d’entretien.
Cette méthode me permet d’être au clair avec l’assureur puisque je suis à la MACIF et que j’ai appelé mon conseiller pour être sûre de mon coup. Petit rappel utile : le texte prévoit la remise d’un certificat après intervention (R.1331-23), à conserver deux ans ; seul un professionnel qualifié peut l’émettre. D’où l’intérêt d’un passage pro au moins une fois par an, même si vous entretenez vous-même entre-temps.
Derniers points à ne pas oublier
- Risque principal d’un conduit encrassé : feu de cheminée (bistre, goudrons) et intoxication au monoxyde de carbone. Je vous conseille fortement d’investir dans un détecteur de monoxyde de carbone. Attention, il faudra penser à le tester (piles, alerte), une fois par mois !
- Fréquence : 1 à 2 fois/an selon les départements.
- Certificat : exigé par la plupart des assureurs en cas d’incendie ; sans lui, indemnisation réduite ou nulle possible.
Alors, cet hiver, serez-vous team hérisson maison ou team certificat pro pour un ramonage sans mauvaise surprise avec l’assurance ? Ce sujet vous fait réagir ? Partagez vos idées ou votre vécu, cliquez ici pour publier un commentaire . Une erreur s’est glissée ? Vous pouvez également nous en faire part !