
L’Indonésie suscite actuellement l’intérêt de nombreux archéologues. Après avoir découvert des restes d’une espèce humaine aux caractéristiques uniques, appelée Homo floresiensis et surnommée « le Hobbit », sur l’île de Florès, une équipe de scientifiques a mis au jour des outils en pierre vieux de plus d’un million d’années à Sulawesi (Célèbes), sur le site de Calio. Cela veut donc dire que des hominidés étaient présents dans cette région du monde il y a bien plus longtemps qu’on ne le pensait ? En effet, avant la découverte des outils en pierre, les scientifiques ont estimé les premières traces d’activité d’anciennes espèces humaines entre 60 000 et 100 000 ans sur l’île de Florès et à environ 194 000 ans, à Sulawesi.
Des éclats de pierre de plus d’un million d’années
Les fouilles sur l’île de Sulawesi ont été effectuées par Budianto Hakim, un archéologue travaillant pour l’Agence nationale de recherche et d’innovation indonésienne, et ont permis de mettre au jour sept éclats de pierre aux bords tranchants. Le plus récent a été découvert à la surface du site et les plus vieux, à environ 60 cm de profondeur. Concernant l’âge des outils, l’analyse de la roche et celle d’une mâchoire de cochon située à proximité ont permis de l’estimer à 1,5 million d’années approximativement. Pour l’instant, il n’est pas encore possible de déterminer l’utilité de ces éclats de pierre, selon Adam Brumm, l’un des auteurs de l’étude. Cependant, il semblerait qu’ils aient été conçus par des personnes assez habiles. D’après des analyses, des pierres ont été frappées avec d’autres pierres pour produire plusieurs éclats. Ces derniers ont ensuite été frappés de nouveau pour réaliser des outils plus tranchants.
Qui ont fabriqué ces outils ?
Suite aux fouilles réalisées à Sulawesi, les scientifiques s’interrogent sur l’espèce qui a fabriqué les éclats de pierre tranchants. Si les « Hobbits » semblent être les fabricants de ces outils, dans la mesure où ils occupaient l’île de Florès située à quelques centaines de kilomètres au sud de Sulawesi, il faut savoir que des restes de petits hominidés ont également été découverts à Luçon, dans l’archipel des Philippines. Appelés Homo luzonensis, ils auraient aussi pu fabriquer les outils retrouvés en Indonésie. D’autre part, il n’est pas totalement exclu qu’une autre espèce encore inconnue soit à l’origine des éclats de pierre. Pour information, des chercheurs ont déjà mis au jour des outils vieux d’environ un million d’années à Florès et de 700 000 ans, à Luçon.
Comment sont-ils arrivés en Asie du Sud-Est ?
La découverte des outils de pierre à Sulawesi prouve que des hominidés ont peuplé cette région d’Asie et ont réussi à survivre. Néanmoins, les chercheurs se demandent sur les moyens utilisés par les différentes espèces pour atteindre ces îles. Pour Adam Brumm, elles ont réalisé une traversée à partir du continent asiatique et se sont retrouvées en Indonésie et dans les Philippines par accident, après des naufrages par exemple. Par ailleurs, d’après Gerrit van der Bergh, un paléontologue de l’Université de Wollongong en Australie, il est probable que les hominidés de petite taille soient arrivés, dans un premier temps, à Sulawesi avant de rejoindre Florès.
Au niveau des liens, bien qu’elles pourraient exister, aucune étude n’a permis de démontrer que les « Hobbits » et Homo luzonensis sont apparentés. Toutefois, van der Bergh estime qu’ils descendraient de l’Homo erectus, puisque cette espèce était présente sur le continent « au bon endroit et au bon moment ». Quoi qu’il en soit, les futures fouilles qui vont être effectuées dans les îles du Sud-Est asiatique devraient fournir davantage de précisions sur les voies migratoires et les liens entre les hominidés qui ont peuplé cette zone du monde. Plus d’informations sur nature.com. Ces artéfacts nous en apprendront-ils un peu plus sur les civilisations de cette époque ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .