Comment devenir ramoneur en France (formation, salaire, diplôme) ?

Métier ancestral remis au goût du jour, le ramoneur veille à notre sécurité tout en respirant la suie de nos hivers… mais avec passion ! Voici comment exercer ce métier aussi noir qu’utile.

Si, comme moi, vous avez grandi devant Mary Poppins, vous avez forcément en tête l’image de Bert, ce ramoneur au chapeau haut-de-forme qui chantait joyeusement les pieds dans la suie. Eh bien, dans la vraie vie, le métier est un peu moins musical et nettement plus réglementé ! Aujourd’hui, le ramoneur moderne est un artisan qualifié, indispensable à la sécurité de nos foyers. D’après le ministère de l’Économie, il ne s’agit pas seulement de passer un hérisson dans un conduit, mais de prévenir les incendies domestiques et d’assurer le bon fonctionnement des installations. Et, c’est aussi un métier qui recrute, la formation ramoneur est un bon plan, croyez-moi ! En effet, selon Artisanat.fr, la France compte environ 4 000 chefs d’entreprise ramoneurs et près de 6 000 postes à pourvoir. Un métier porteur, accessible et valorisant, qui allie travail manuel, indépendance et cette fameuse odeur de suie qu’on finit par trouver presque rassurante. Si vous envisagez de devenir ramoneur, voici ce qu’il faut savoir avant de vous lancer.

Qu’est-ce qu’un ramoneur ?

Le ramoneur, c’est un peu le gardien discret de nos hivers. Sans lui, adieu les soirées au coin du feu et bonjour les sinistres avec l’assurance ! C’est un artisan prévoyant, indispensable autant au bon fonctionnement de nos cheminées qu’à la validité de notre assurance multirisque habitation. Concrètement, il nettoie, contrôle et entretient les conduits de cheminées, poêles et chaudières. Bref, il veille à ce que tout ce petit monde respire correctement. Et, quand, comme moi, on passe une bonne partie de l’hiver à nourrir son poêle à bois, on sait qu’un conduit mal entretenu peut vite transformer une soirée cocooning en cauchemar… Entre la suie, la créosote et les dépôts tenaces, mieux vaut laisser faire les pros ! Ce métier de terrain, souvent perché sur les toits, demande de la précision, du courage et une sacrée dose de sang-froid. D’ailleurs, la réglementation ne laisse rien au hasard : le décret du 20 juillet 2023, publié sur Legifrance, rappelle que le ramonage doit être effectué au moins une fois par an par un professionnel qualifié. Pour être transparente, je fais mon ramonage moi-même chaque année, et même plusieurs fois par an, mais je connais les risques encourus ! D’ailleurs, cette année, je ferai bientôt appel à un ramoneur, car je pense que je n’en ai pas vu depuis plus de dix ans !

Un ramoneur sur un toit.
Quelle est la durée de validité d’un certificat de ramonage ? Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Quelles sont les qualités requises pour devenir ramoneur ?

Le métier exige des qualités humaines et physiques solides. Monter sur un toit par tous les temps n’est pas donné à tout le monde ! Voici un petit tableau récapitulatif des qualités pour devenir ramoneur et le rester !

Qualité Pourquoi c’est essentiel ?
Consciencieux Pour respecter les règles de sécurité et laisser les lieux impeccables
Observateur Pour détecter les anomalies dans les conduits ou installations
Courageux Parce que grimper sur un toit gelé en janvier, c’est un sport extrême
Méticuleux Une erreur, et c’est la sécurité du foyer qui est en jeu
Pédagogue Pour conseiller les particuliers sur l’entretien et la prévention des risques

Et puis, il faut aimer le contact humain : un ramoneur, c’est souvent le seul artisan que l’on reçoit en hiver ! Un petit détail qui me paraît évident : si, comme moi, vous avez le vertige, oubliez immédiatement ce métier, à moins de parvenir à vaincre votre phobie !

Quelles formations doit suivre un ramoneur ?

L’activité est réglementée par l’article 16 de la loi du 5 juillet 1996. Pour exercer, il faut soit posséder une formation certifiante, soit justifier de trois années d’expérience. Plusieurs parcours existent :

  • CAP ou BEP en maçonnerie, plâtrerie ou maintenance
  • CTM Ramoneur-fumiste (Certificat Technique des Métiers)
  • BTM Ramoneur-fumiste (Brevet Technique des Métiers)
  • Titre professionnel COSTIC (Centre d’Études et de Formation du Génie Climatique)
  • CQP Ramoneur-fumiste (Certificat de Qualification Professionnelle)

Ces diplômes permettent d’obtenir un niveau V reconnu par la Chambre des Métiers et de l’Artisanat, condition indispensable pour s’installer en indépendant. Et, si vous avez déjà trois ans d’expérience, vous pouvez même prétendre au titre de Maître Ramoneur. Pour trouver un professionnel formé près de chez vous, l’annuaire Ramoneur.fr permet de rechercher les artisans qualifiés par département.

Un professionnel effectue le ramonage d'une cheminée.
Quelles sont les formations à faire pour devenir ramoneur ? Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Combien peut gagner un ramoneur chaque mois ?

Le salaire varie selon le statut, la région et l’expérience. En moyenne, un ramoneur salarié débute autour de 1 600 € brut mensuel, tandis qu’un artisan indépendant expérimenté peut générer de 3 500 à 4 000 € par mois. Mais, comme on le disait dans cet article sur NeozOne, c’est aussi un métier qui dépend de la demande saisonnière, du secteur géographique et de la fidélité des clients. Ce qui implique qu’un autoentrepreneur devra méthodiquement gérer ses revenus, pour ne pas se retrouver sans chiffre d’affaires les mois d’été ! Pour mémoire : le coût moyen d’un ramonage professionnel en 2025 oscille de 60 à 90 €, selon les régions.

Un ramoneur rédige une note.
Combien gagne un ramoneur ? Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Les avantages du métier de ramoneur

  • Métier indépendant et utile à la collectivité
  • Aucune routine, chaque chantier est différent
  • Bonne stabilité de l’emploi (obligation légale de ramonage)
  • Contact humain valorisant
  • Possibilités d’évolution vers formateur ou chef d’équipe

Autoentrepreneur ou salarié : quel est le meilleur choix ?

L’avantage du statut micro-entrepreneur, c’est la simplicité. Il suffit de déclarer son activité à la Chambre de Métiers et de l’Artisanat, de choisir le code APE 8122Z, et de respecter un plafond annuel de 77 700 € de chiffre d’affaires. Pas de chiffre, pas de cotisation ! Ce statut attire donc beaucoup de nouveaux artisans, séduits par la liberté et la gestion allégée. Mais, attention : qui dit liberté dit aussi responsabilités. Le ramoneur indépendant doit souscrire une assurance RC Pro et une garantie décennale, comme tout artisan du bâtiment. D’ailleurs, nous l’évoquions récemment dans cet article sur NeozOne, une erreur d’entretien ou un oubli de certificat peuvent coûter cher ! Pour ceux qui préfèrent la stabilité, le salariat reste un bon choix. Les entreprises de ramonage recherchent constamment du personnel qualifié. Le site AlloRamonage.fr permet d’ailleurs de repérer les structures locales qui recrutent ou proposent des interventions certifiées.

Quelle période pour faire ramoner votre poêle ou votre cheminée ?
Pour un ramoneur, vaut-il mieux être autoentrepreneur ou salarié ? Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Pourquoi doit-on absolument faire appel à un ramoneur certifié ?

Outre l’obligation légale, c’est avant tout une question de sécurité. Un conduit mal entretenu peut provoquer un incendie ou une intoxication au monoxyde de carbone. Un ramoneur certifié possède l’expérience, les outils et le savoir-faire pour garantir un travail conforme aux normes. Et puis, soyons honnêtes : avoir la conscience tranquille en allumant son poêle à bois, c’est quand même mieux que de craindre de voir débarquer les pompiers ! Un professionnel qualifié remet toujours une attestation de ramonage, document essentiel pour les assurances en cas de sinistre. D’ailleurs, certains assureurs refusent d’indemniser les dommages si le ramonage n’a pas été fait par un professionnel agréé.

Ramoneur, un métier ancestral, manuel, et indispensable !

Nous avons tous l’image du ramoneur noirci de suie perché sur son échelle, ce n’est pas un métier né d’hier, ni des nouvelles technologies. Pourtant, à l’heure où le chauffage au bois redevient très prisé des foyers, c’est un métier en plein essor qui sera très difficilement remplacé par une machine ! On voit mal un robot humanoïde grimper sur une échelle, du moins pour le moment ! Eh oui, le métier de ramoneur, bien que salissant, reste un beau symbole de prévention et de confiance. Il allie artisanat, technique et service à la personne, trois piliers que j’apprécie particulièrement chez les professionnels passionnés.

Le ramonage de votre poêle ou cheminée par un professionnel est obligatoire au moins une fois par an.
Le ramonage de votre poêle ou cheminée par un professionnel est obligatoire au moins une fois par an. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Et, si le ramoneur d’aujourd’hui ne porte plus le chapeau de Bert dans Mary Poppins, il garde cette mission noble : protéger nos foyers et assurer notre sécurité. Si vous envisagez une reconversion professionnelle, le métier de ramoneur pourrait-il éveiller votre curiosité ? Dites-le-nous en commentaire : cliquez ici pour publier un commentaire . Une erreur s’est glissée ? Vous pouvez également nous en faire part !

Source
Artisanat.fr

Nathalie Kleczinski

Journaliste passionnée de lecture et d'écriture, il était presque logique que je me tourne vers le métier de rédactrice professionnelle. Écrire est une passion, un besoin et une manière de communiquer indispensables. Touche-à-tout de l'écriture, j'aime surtout écrire sur des sujets liés à l'environnement, mais aussi à ceux qui prodiguent… Voir plus »

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