☢️ Une voiture nucléaire avec 8 000 km d’autonomie : la Ford Nucleon de 1958

À la fin des années 50, Ford imaginait un concept de voiture révolutionnaire. La Nucleon se distinguait par son système de propulsion incluant un réacteur nucléaire miniature censé offrir une autonomie de plusieurs milliers de kilomètres.

Ce projet audacieux n’a certes jamais dépassé le stade de la maquette, mais je dois avouer qu’il illustre parfaitement l’optimisme technologique de l’époque. À la fin des années 1950, l’industrie automobile américaine baignait dans un climat d’innovation effrénée. Les constructeurs rivalisaient d’imagination pour proposer des véhicules futuristes, inspirés par la conquête spatiale et l’essor de l’énergie nucléaire. Dans ce contexte, Ford dévoila en 1958 un concept de voiture électrique alimenté par un réacteur nucléaire embarqué. Baptisé Nucleon, celui-ci bénéficiait d’une technologie qui utilise la fission nucléaire pour produire de la chaleur, laquelle serait utilisée pour faire bouillir de l’eau. La vapeur générée servirait ensuite à faire tourner une turbine génératrice d’électricité pour alimenter les moteurs du véhicule.

Un concept audacieux

L’autonomie théorique serait de 8 000 km sans ravitaillement, soit bien au-delà des performances des voitures conventionnelles. Ce projet s’inscrivait dans une époque où l’énergie nucléaire était perçue comme une solution miracle. Les États-Unis venaient de développer des sous-marins et des porte-avions nucléaires, capables de naviguer des mois sans ravitaillement. Ford voulait transposer cette technologie au monde automobile, convaincu que l’avenir serait atomique… Malheureusement, en dépit de l’enthousiasme affiché par la marque, la Nucleon ne dépassa jamais le stade de la maquette. Le constructeur présenta pour la première fois au public un modèle réduit à l’échelle 1:33 en février 1958, mais aucun prototype fonctionnel ne fut construit.

Une maquette de la Ford Nucleon.
Une maquette de véhicule alimenté à l’énergie nucléaire. Crédit photo : Ford

Un design futuriste

La maquette montrait une silhouette futuriste. Ford avait notamment imaginé un long capot et un pare-brise panoramique. À cela s’ajoutaient un compartiment de réacteur amovible et des lignes profilées. En optant pour un module d’alimentation détachable, l’entreprise voulait permettre aux conducteurs d’échanger leur module nucléaire dans des stations spécialisées. Bref, la Nucleon incarnait à l’époque l’idée d’une voiture éternelle. Si le concept resta un rêve, c’est avant tout à cause des immenses défis techniques et sécuritaires auxquels les ingénieurs faisaient face.

Un projet fascinant

Il s’avère que certains des obstacles ayant empêché l’équipe de Ford d’avancer dans ce projet subsistent encore aujourd’hui. Concrètement, les ingénieurs n’avaient pas encore trouvé de solution réaliste pour miniaturiser un réacteur nucléaire suffisamment sûr et compact pour être installé dans une voiture. Les risques liés aux radiations, aux accidents et à la gestion des déchets nucléaires étaient donc élevés. Par ailleurs, la conception serait inefficace en raison des conversions d’énergie nécessaires.

La Ford Nucleon en maquette.
Une maquette de véhicule futuriste datant de 1958, la Ford Nucleon. Crédit photo : Ford

Pour produire de l’électricité, le système de propulsion du véhicule devait transformer l’énergie thermique du réacteur en mouvement mécanique avant de pouvoir entrainer une turbine électrique… Aujourd’hui, la Nucleon est considérée comme une curiosité historique. Elle rappelle que l’industrie automobile a parfois flirté avec des idées radicales pour repousser les limites de la mobilité. Que pensez-vous de ce concept automobile imaginé par Ford datant de 1958 ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .

Rejoignez nos 950 000 abonnés via notre Newsletter , Google Discover et WhatsApp
Via
thedrive.com

Marc Odilon

J'ai rejoint Neozone en 2020 comme journaliste scientifique. Avant que je me lance dans le journalisme en 2014, j'ai suivi des études universitaires en gestion d'entreprise et en commerce international. Mon baccalauréat technique en mécanique industrielle m'a permis de me familiariser avec l'univers de la tech. Installateur de panneaux solaires et électronicien autodidacte, je vous fais quotidiennement découvrir les principales actualités des nouvelles technologies. Curieux de nature et grand amoureux du web, je suis un rédacteur polyvalent et ma plume n'a pas de limites.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Bouton retour en haut de la page