La jacinthe d’eau, vous connaissez ? Selon la fiche officielle disponible sur le site des espèces exotiques envahissantes, la jacinthe d’eau est considérée comme l’une des plantes les plus envahissantes au monde, causant des dégâts considérables. En effet, cette dernière est capable d’étouffer un lac entier, et redoutée dans de nombreux pays, notamment en Afrique. Pourtant, au Kenya, l’entreprise HyaPak a décidé d’en faire une opportunité écologique en transformant cette herbe aquatique en sacs biodégradables présentés sur leur site officiel : hyapak.com. L’idée de lui trouver une utilité durable relève donc presque du génie, tant elle est un fléau en Afrique. Et, puisque j’ai eu l’occasion de constater moi-même les ravages d’algues envahissantes lors d’un voyage en Martinique, où les sargasses s’amoncelaient dans des proportions impressionnantes, le sujet me parle particulièrement. Découverte.
Quand la jacinthe d’eau devient une ressource providentielle
Sur le lac Naivasha, au Kenya, d’immenses nappes de jacinthe d’eau bloquent la lumière du soleil et asphyxient la vie aquatique. Mais l’ingénieur Joseph Nguthiru, fondateur de HyaPak, a décidé de transformer ce fléau en solution. Avec son équipe, il récolte les plantes, les sèche et les transforme en sacs biodégradables destinés notamment à l’agriculture. Le système est ingénieux : ces sacs, une fois plantés dans le sol avec les semis, se dégradent naturellement en libérant des nutriments, tout en évitant les déchets plastiques. Une double victoire pour l’environnement. Par ailleurs, d’autres plantes envahissantes peuvent elles aussi être valorisées ; des chercheurs transforment déjà les sargasses en matériaux céramiques, comme nous vous en parlions dans cet article.
Créer des alternatives écologiques tout en renforçant l’emploi local
L’innovation de HyaPak ne se résume pas à un produit, mais à un modèle économique socialement utile. La récolte manuelle de la jacinthe d’eau crée des emplois dans les communautés locales tout en participant à la restauration des écosystèmes pollués. L’entreprise rejoint ainsi la longue liste des initiatives transformant des nuisances en ressources. C’est aussi le cas pour les sargasses en Martinique, où certaines entreprises commencent à produire du biocarburant à partir de ces algues envahissantes, comme expliqué dans cet article NeozOne. Lorsque j’étais sur place, je voyais ces montagnes brunes se déposer sur les plages chaque matin : difficile d’imaginer qu’elles puissent devenir de l’énergie propre et pourtant, c’est déjà le cas !
Les avantages de cette transformation écologique
- Réduction massive des plantes envahissantes
- Création d’emplois locaux et durables
- Diminution de la pollution plastique
- Amélioration des écosystèmes aquatiques
- Valorisation circulaire : de déchet à ressource
- Innovation transférable à d’autres espèces envahissantes (ex : sargasses)
Un enjeu mondial face aux espèces envahissantes
Le cas de la jacinthe d’eau n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Les plantes exotiques envahissantes représentent un défi mondial, comme le montre ce document complet coédité par le ministère de l’Environnement et l’Office français de la biodiversité. Mais l’initiative de HyaPak prouve qu’avec un peu d’ingéniosité, il est possible de transformer un problème écologique en solution vertueuse. Et, quand on a vu, comme moi, les sargasses s’entasser par tonnes entières sur les plages martiniquaises, on comprend à quel point ces innovations sont essentielles pour l’avenir de nos littoraux et de nos lacs.
Plastic waste pollution harms our environment and economies. And to put an end to it, we need sustainable alternatives.
At HyaPak, we are demonstrating to the world how our solutions are helping to make this transition, for people and for planet
INC5.2 in Geneva 💚#INC @UNEP pic.twitter.com/dPlGF9gSMm
— HyaPak (@HyapakEco) August 6, 2025
Avec cette innovation, HyaPak montre qu’il est possible de changer la donne : transformer une plante destructrice en alternative durable au plastique. Une innovation qui pourrait bien inspirer d’autres pays confrontés à la même problématique. Retrouvez toutes leurs solutions sur leur site officiel hyapak.com. Que pensez-vous de cette solution ? Pourrait-on, selon vous, la transposer aux herbes de la pampa, qui deviennent un vrai problème en France ? Dites-le-nous en commentaire : cliquez ici pour publier un commentaire . Une erreur s’est glissée ? Vous pouvez également nous en faire part !