Notre compréhension de l’Univers mise à mal par une découverte du télescope James Webb

Il s’agit d’une trouvaille susceptible de bouleverser les fondements mêmes de la cosmologie moderne.

Depuis sa mise en orbite il y a environ quatre ans, le télescope spatial James Webb (JWST) ne cesse de nous surprendre avec des découvertes aussi intrigantes les unes que les autres. L’une de ses dernières trouvailles s’annonce à la fois troublante et passionnante dans la mesure où elle concerne une anomalie qui pourrait changer radicalement notre compréhension de l’Univers. Cette avancée a été rendue possible par une collaboration avec un autre télescope spatial : Hubble. Concrètement, le duo est parvenu à confirmer une énigme connue sous le nom de tension de Hubble qui concerne le taux d’expansion de l’Univers. Effectivement, le fait que ce dernier est en expansion est une théorie banale. Toutefois, il semble que cette expansion se produit à des vitesses différentes selon les méthodes de mesure mises en œuvre.

Une avancée majeure

Les mesures du fond diffus cosmologique (CMB) indiquent un taux d’expansion de l’univers d’environ 67 km/s/Mpc. En revanche, les observations basées sur les étoiles variables Céphéides estiment ce taux à environ 74 km/s/Mpc, révélant une divergence encore inexpliquée. Cette divergence, longtemps considérée comme liée à des erreurs de mesure, a été réexaminée grâce à la précision inégalée du télescope spatial James Webb qui dispose d’instruments de pointe, dont le MIRI (Mid-Infrared Instrument). En scrutant des Céphéides dans des galaxies lointaines, les auteurs d’une étude publiée dans la revue The Astrophysical Journal Letters en février dernier ont fait une découverte sans précédent. Ils ont trouvé que les données fournies par Hubble étaient exactes.

Images de régions éloignées de l'univers.
Des scientifiques ont pu croiser des données de différentes régions de l’Univers prises par les télescopes James Webb et Hubble et en ont déduis que la vitesse de l’expansion de l’Univers était différente des calculs existants. Crédit photo : Adam G. Riess et al 2024 ApJL 962 L17

Plusieurs possibilités

La possibilité d’une erreur de mesure est donc désormais écartée. Adam Riess, astrophysicien à l’Université Johns Hopkins et auteur de l’étude, estime qu’avec cet éclaircissement, il est « réellement » possible que nous ayons mal compris l’univers. Les implications sont énormes. Si les méthodes de calcul conventionnelles du taux d’expansion fournissent différents résultats, cela signifie que notre modèle standard d’interprétation du cosmos basé sur la matière noire, l’énergie noire et la relativité générale pourrait être incomplet, voire erroné. Les scientifiques ont émis plusieurs hypothèses pour expliquer cette anomalie. Certains évoquent la possibilité de l’apparition d’une forme d’énergie noire précoce ayant modifié le sort de l’univers peu après le Big Bang.

Une découverte qui ne fait pas l’unanimité

Par ailleurs, d’autres avancent l’existence de particules exotiques et de champs magnétiques primordiaux, voire de dimensions supplémentaires ayant entrainé une expansion accélérée de l’univers. Cette dernière considération est associée au concept de la théorie des cordes. Face à ces découvertes, la communauté scientifique est divisée. Alors que certains appellent à faire preuve de vigilance, d’autres suggèrent une possible révolution cosmologique.

La galaxie Andromède.
Image de la galaxie Andromède située à 2,5 millions d’années-lumière de la Voie Lactée (NASA). Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Si les données du JWST sont confirmées, elles pourraient inaugurer une nouvelle ère dans l’étude de l’Univers, où les notions de temps, d’espace et de réalité mériteraient d’être redéfinies. Plus d’infos : iopscience.iop.org. Que pensez-vous de ces informations qu’apporte ce télescope spatial James Webb à la communauté scientifique ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .

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Source
iopscience.iop.org

Marc Odilon

J'ai rejoint Neozone en 2020. Avant de me lancer dans le journalisme en 2014, j'ai suivi des études universitaires en gestion d'entreprise et en commerce international. Mon baccalauréat technique en mécanique industrielle m'a permis de me familiariser avec l'univers de la tech. Installateur de panneaux solaires et électronicien autodidacte, je vous fais découvrir tous les jours les principales actualités des nouvelles technologies. Curieux de nature et grand amoureux du web, je suis un rédacteur polyvalent et ma plume n'a pas de limites. Quand je ne travaille pas, je fais du jogging !

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