La poule noire de Janzé, prédatrice naturelle inattendue contre le frelon asiatique

En Bretagne, une poule élégante au plumage noir décime les frelons asiatiques autour des ruches. Une solution naturelle intrigante, mais pas miraculeuse : je vous explique pourquoi.

Ah les frelons asiatiques ! Que ne ferait-on pas pour les exterminer de notre jardin, de nos ruches et de notre vie tout simplement ? Vous l’ignorez peut-être, mais en adoptant quelques poules, vous pourriez disposer d’une arme fatale et naturelle ! Elle a le plumage noir, le regard vif et une démarche de starlette sur podium. Elle, c’est la poule noire de Janzé, une race rustique originaire d’Ille-et-Vilaine, aujourd’hui élevée au rang de prédatrice naturelle du frelon asiatique. En ces temps où nos abeilles sont décimées, cette cocotte aux allures distinguées pourrait bien devenir une recrue de choix au jardin. Vendue environ 30 à 50 € selon l’éleveur, elle offre bien plus qu’un bon œuf frais au petit-déj. Non, elle n’est pas une solution miraculeuse pour exterminer ce satané frelon asiatique, mais elle peut vous aider en les dévorant ! Présentation de ce petit volatile que vous pourriez adopter à la rentrée ! C’est parti.

Une poule chasseuse au plumage de jais

Surnommée « la grande vagabonde », la poule noire de Janzé n’est pas une débutante. Sa lignée remonte au XVIIIe siècle, mais elle ne connaît son heure de gloire qu’au XXe, avant de quasiment disparaître. Grâce à quelques passionnés, la race a été reconstituée pour le plus grand bonheur des apiculteurs. Son élégance naturelle (plumage noir aux reflets verts, crête rouge et allure fière) cache un vrai tempérament de chasseuse. Elle se nourrit d’insectes, de larves, de vers et de frelons asiatiques. Oui, vous avez bien lu : cette poule les attrape en plein vol stationnaire devant les ruches et les décapite, ne laissant que peu de chance à ces envahisseurs venus d’Asie.

Des poules noires.
Les poules noires de Janzé sont d’excellentes prédatrices de frelons asiatiques. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Une alternative douce aux insecticides chimiques

Si vous n’aimez ni les bombes anti-insectes ni les pièges gluants, la poule de Janzé vous propose une solution 100 % naturelle. Elle aère et fertilise la terre en grattant le sol, réduit les tiques sur les animaux en leur grimpant sur le dos et saute dans les arbres pour y passer la nuit. Et surtout, en dévorant les frelons asiatiques, elle devient une protectrice directe des abeilles, précieuses pollinisatrices de nos vergers. Mais, avant de la couronner reine de la biodiversité, restons lucides : elle a aussi ses limites.

Infographie : la poule noire de Janzé : une drôle de poule pour lutter contre le frelon asiatique.
Infographie : la poule noire de Janzé : une drôle de poule pour lutter contre le frelon asiatique. Crédit infographie : neozone.org

Avantages et limites de la poule noire de Janzé

Atouts bien connus À ne pas oublier
Prédatrice du frelon asiatique Pas efficace sans une certaine « faim »
Très bonne chasseuse d’insectes Ne chasse pas spontanément sans apprentissage
Rustique, sociable et agile Pas adaptée aux petits jardins urbains
Fertilise naturellement les sols Peut abîmer les jeunes plantations
Ne craint pas les hauteurs, dort dans les arbres Doit être « dressée » pour les frelons

Ce n’est pas une baguette magique non plus…

La poule noire de Janzé ne résoudra pas à elle seule l’invasion de frelons asiatiques. Comme l’explique Fabrice Jan de l’écomusée de la Bintinais, dans cet article que nous vous avions déjà partagé, elle doit être éduquée à chasser les frelons. Une poule bien nourrie, qui picore tranquillement du maïs en grain, n’a aucune raison de risquer un coup d’aiguillon. Pour qu’elle devienne cette prédatrice redoutable, il faut la laisser chercher sa nourriture naturellement. Nous vous en parlions aussi en détail dans cet autre article consacré à cette incroyable exterminatrice.

Une poule noire et ses poussins.
La poule doit apprendre à chasser les frelons, ce n’est pas inné chez elle. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

D’autres prédateurs, mais toujours trop peu nombreux

En France, la poule de Janzé est l’une des meilleures alliées du jardin, mais elle n’est pas seule dans la lutte contre les frelons asiatiques. Il existe d’autres prédateurs, que nous avons listés dans cet article dédié. On y retrouve la mésange charbonnière, la mouche parasitoïde, le guêpier d’Europe, la bondrée apivore, ou encore la pie grièche écorcheur. Sans oublier des solutions comme le piège Jabeprod, médaille d’or au concours Lépine, ou les pistes de tracking scientifique des nids.

Un nid de frelons asiatiques.
Même s’ils sont efficaces, les prédateurs naturels peuvent difficilement venir à bout d’une colonie de milliers d’insectes. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Mais, le constat reste le même : les frelons sont trop nombreux, trop rapides et trop résistants et les prédateurs naturels ne font pas le poids. Le combat est inégal, et chaque arme naturelle ou technique compte. Et vous, adopteriez-vous une poule noire de Janzé pour protéger votre jardin des frelons asiatiques ? Une remarque, une expérience à raconter ou un complément à ajouter ? Cliquez ici pour publier un commentaire . Une erreur s’est glissée ? Vous pouvez également nous en faire part !

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Méline Kleczinski

Jeune rédactrice de 23 ans, j'écris depuis trois ans, avec une préférence pour les domaines liés à l'actualité, à la psychologie, aux études scientifiques, ou à la protection et l'environnement dans son ensemble. Mon petit parcours de rédactrice junior s'inspire de différentes études scientifiques, ou de sujets d'actualité abordés dans différents médias que je suis avec intérêt. Particulièrement touchée par la protection des animaux, j'aime vous transmettre les avancées et les lois relatives au bien-être animal. Personnellement engagée comme présidente d'une association, je mets un point d'honneur à protéger les animaux de toute nature (hérisson, abeilles, insectes, chiens ou chats)... Je n'ai probablement pas l'expérience professionnelle de certains rédacteurs en matière de politique, de principes scientifiques. Mais, je tente d'apporter ma petite pierre à l'édifice en vous racontant mes expériences et mes réflexions dans des domaines qui me touchent. Et, puisque la vie est une surprise chaque jour, je considère chaque jour comme une opportunité d'apprentissage et d'évolution. C'est la raison pour laquelle, à 23 ans, j'ai encore besoin d'apprendre des milliers de choses, et de me cultiver pour vous conter encore plus d'histoires passionnantes. Rejoignez-moi dans cette aventure de découverte et de réflexion, où la curiosité et le souci du bien-être animal se rejoignent pour inspirer des discussions et des actions porteuses de sens... Ma passion pour les animaux en général a toujours été au cœur de mes préoccupations. Soucieuse de leur bien-être et de leur place dans notre monde, je m'efforce de sensibiliser mon audience à leur protection, à travers des articles informatifs et engagés. Qu'il s'agisse de sujets comme la conservation des espèces, les droits des animaux ou simplement des anecdotes touchantes, je trouve une grande satisfaction à partager mes connaissances et mes réflexions pour encourager une prise de conscience collective. En tant que jeune professionnelle, je considère chaque jour comme une opportunité d'apprentissage et d'évolution. Je m'efforce de rester à l'affût des dernières découvertes scientifiques, des débats sociétaux émergents et des avancées technologiques, afin d'enrichir mon travail et d'offrir à mes lecteurs un contenu pertinent et stimulant. N'hésitez pas à me rejoindre dans cette aventure de découverte et de réflexion, où la curiosité et le souci du bien-être animal se rejoignent pour inspirer des discussions et des actions porteuses de sens..

Un commentaire

  1. Si on l’a dresse pour lui apprendre ( façon de parler) ,on peut lui apprendre à chasser d’autres comme les abeilles tueuses  » africanisée » ,non ?
    Y a un marché pour l’Amérique du sud ,si un éleveur veut se lancer.

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