Eau de pluie vs. Code de l’Environnement : le paradoxe du lavage de voiture à domicile

Vous pensez à laver votre voiture chez vous ? Avant de sortir le tuyau, découvrez ce que dit vraiment la loi sur cette pratique.

Il fait beau, les oiseaux chantent et le soleil revient… Le printemps, c’est la saison du renouveau, et parfois aussi, du « grand ménage » de printemps, justement. Le premier poste à briquer c’est probablement la terrasse afin qu’elle vous accueille de nouveau pour vos soirées barbecues. Mais, il est également bien tentant de dépoussiérer sa voiture, après une petite tempête de sable, par exemple. Vous vous apprêtez donc à brancher un tuyau sur votre récupérateur d’eau de pluie, et à laver votre voiture à grandes eaux. Cette description de l’usage de l’eau de pluie publiée par le Service Public vous autorise à nettoyer votre voiture avec cette eau. En théorie donc, vous avez le droit. Mais, vous allez voir qu’un autre décret, vous l’interdit. On vous explique cet imbroglio dont la France a le secret.

Que dit le service public sur l’usage de l’eau de pluie ?

Revenons à ce communiqué du Service Public, actualisé le 24 mai 2023, sur lequel on peut lire que l’eau de pluie peut être utilisée comme suit :

  • Remplir la chasse d’eau des WC
  • Laver les sols
  • Laver du linge, à condition d’utiliser un dispositif de traitement de l’eau assurant notamment une désinfection
  • Vous pouvez utiliser l’eau de pluie librement à l’extérieur de votre logement, notamment pour arroser votre jardin ou nettoyer votre voiture.

Il serait donc possible d’utiliser l’eau de pluie pour nettoyer sa voiture, et de ce fait toute autre eau pour la même utilisation. L’eau de pluie n’étant ici qu’un détail.

Que dit la loi à propos du lavage de voiture chez soi ?
Que dit la loi à propos du lavage de voiture chez soi ? Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Mais, qui dit la loi sur le lavage des véhicules chez soi ?

Allons faire un petit tour du côté de l’Article L216-6 du Code de l’environnement qui dit exactement l’inverse au sujet du lavage des voitures. Voici ce que révèle cet article en résumé : « le fait de jeter, déverser ou laisser s’écouler dans les eaux superficielles, souterraines », si cela entraîne des pollutions du sol, ou des risques pour la faune ou pour la flore, est interdit. Rejeter des eaux usées, donc provenant du lavage d’une voiture, est « puni de deux ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende ». Lorsque vous nettoyez votre voiture, l’eau entre en contact avec de l’huile moteur, voire du carburant autour de la trappe. Ces deux substances, ou encore la poussière des freins, sont des substances polluantes pour l’environnement. Certaines communes disposent même d’arrêtés municipaux interdisant strictement cette pratique. Par conséquent, et au regard des risques de pollution, il est bien interdit de laver sa voiture chez soi, sur la rue, ou même dans son jardin.

Pourquoi vous tourner vers les lavages automatiques ?

La première raison est pour notre confort ! En effet, grâce à des rouleaux ou un nettoyeur haute pression en station, vous n’aurez que très peu d’efforts à fournir, voire aucun pour les rouleaux. La seconde raison est écologique puisque la plupart des stations de lavage, utilisent des eaux recyclées, qui sont ensuite recyclées de nouveau jusqu’au prochain lavage. Enfin, même si vous devez payer le lavage en station, il coûte approximativement 6 € pour le programme le moins cher. Ce sera bien moins couteux que les centaines de litres d’eau potable déversés qui se retrouveront sur votre facture. Et, au moins, vous ne risquerez pas une grosse amende pour pollution de l’environnement. Pensez-y avant de brancher votre tuyau d’arrosage la prochaine fois ! Connaissiez-vous l’existence de ce paradoxe ? Nous serions ravis de lire vos impressions ou de connaître votre expérience à ce sujet. Et, si vous constatez une erreur dans cet article, n’hésitez pas à nous l’indiquer. Vous pouvez cliquer ici pour publier un commentaire .

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Méline Kleczinski

Jeune rédactrice de 23 ans, j'écris depuis trois ans, avec une préférence pour les domaines liés à l'actualité, à la psychologie, aux études scientifiques, ou à la protection et l'environnement dans son ensemble. Mon petit parcours de rédactrice junior s'inspire de différentes études scientifiques, ou de sujets d'actualité abordés dans différents médias que je suis avec intérêt. Particulièrement touchée par la protection des animaux, j'aime vous transmettre les avancées et les lois relatives au bien-être animal. Personnellement engagée comme présidente d'une association, je mets un point d'honneur à protéger les animaux de toute nature (hérisson, abeilles, insectes, chiens ou chats)... Je n'ai probablement pas l'expérience professionnelle de certains rédacteurs en matière de politique, de principes scientifiques. Mais, je tente d'apporter ma petite pierre à l'édifice en vous racontant mes expériences et mes réflexions dans des domaines qui me touchent. Et, puisque la vie est une surprise chaque jour, je considère chaque jour comme une opportunité d'apprentissage et d'évolution. C'est la raison pour laquelle, à 23 ans, j'ai encore besoin d'apprendre des milliers de choses, et de me cultiver pour vous conter encore plus d'histoires passionnantes. Rejoignez-moi dans cette aventure de découverte et de réflexion, où la curiosité et le souci du bien-être animal se rejoignent pour inspirer des discussions et des actions porteuses de sens... Ma passion pour les animaux en général a toujours été au cœur de mes préoccupations. Soucieuse de leur bien-être et de leur place dans notre monde, je m'efforce de sensibiliser mon audience à leur protection, à travers des articles informatifs et engagés. Qu'il s'agisse de sujets comme la conservation des espèces, les droits des animaux ou simplement des anecdotes touchantes, je trouve une grande satisfaction à partager mes connaissances et mes réflexions pour encourager une prise de conscience collective. En tant que jeune professionnelle, je considère chaque jour comme une opportunité d'apprentissage et d'évolution. Je m'efforce de rester à l'affût des dernières découvertes scientifiques, des débats sociétaux émergents et des avancées technologiques, afin d'enrichir mon travail et d'offrir à mes lecteurs un contenu pertinent et stimulant. N'hésitez pas à me rejoindre dans cette aventure de découverte et de réflexion, où la curiosité et le souci du bien-être animal se rejoignent pour inspirer des discussions et des actions porteuses de sens..

6 commentaires

  1. Je ne pense pas qu’un lavage de voiture au jet utilise des centaines de litres d’eau , et que ces centaines de litres coûteraient 6 euros . Un peu de sérieux

    1. Bonjour,

      Je vous invite à lire l’article 216-6 du Code de l’environnement. https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000033034883/

      Le fait de jeter, déverser ou laisser s’écouler dans les eaux superficielles, souterraines ou les eaux de la mer dans la limite des eaux territoriales, directement ou indirectement, une ou des substances quelconques dont l’action ou les réactions entraînent, même provisoirement, des effets nuisibles sur la santé ou des dommages à la flore ou à la faune, à l’exception des dommages visés aux articles L. 218-73 et L. 432-2, ou des modifications significatives du régime normal d’alimentation en eau ou des limitations d’usage des zones de baignade, est puni de deux ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende.

      Cordialement
      Nathalie Kleczinski

  2. Cela fait plusieurs fois que je lis cet article, copié collé de site en site. Heureusement que le ridicule ne tue pas pour les auteurs des justifications à l’appui de cette interdiction. Le lavage d’une voiture entraînerait des rejets d’huile, de poussière de freins et de carburant, peut-être, mais qu’en est-il alors en cas de pluie? En toute logique, la prochaine étape devrait être l’interdiction de rouler quand il pleut, puis dans un second temps l’interdiction de stationner à l’extérieur sous la pluie ou la neige. Que je sache, l’eau pluviale qui ruisselle sur une carrosserie entraîne les mêmes rejets que celle utilisée lors d’un lavage.

  3. Cet article de loi est tellement vague dans sa formulation que le cantonner au lavage des voitures relève de l’escroquerie intellectuelle. Il peut tout aussi bien s’appliquer à toute activité de lavage extérieur, nettoyage d’une terrasse, d’une toiture ou de la façade d’une maison.

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