Le paulownia, un arbre aux pouvoirs « magiques » au cœur de la discorde

Le paulownia a de nombreux pouvoirs comme celui d'absorber une grande quantité de CO₂, mais il a aussi des inconvénients que vous devez connaître absolument.

Dans notre écosystème, les arbres jouent un rôle essentiel puisqu’ils capturent le CO₂ dans l’air. À ce petit jeu, comme nous vous l’avons expliqué dans notre article, le paulownia est le champion toutes catégories avec 10 fois plus de CO₂ absorbé que la plupart des autres espèces d’arbres. De plus, cet arbre pousse rapidement, en 36 mois seulement, et procure une floraison magnifique. Cependant, certains paysagistes ou botanistes mettent en garde sur le côté invasif de cet arbre. En effet, il pousse très vite, attire les insectes pollinisateurs avec ses fleurs mellifères, et ses graines se sèment toutes seules grâce aux vents et aux oiseaux. Le paulownia est donc un arbre controversé et nous allons vous expliquer pourquoi.

Les arguments des « pro » paulownia

Le paulownia est d’abord connu pour sa capacité à absorber de grandes quantités de dioxyde de carbone (CO2) de l’atmosphère. En raison de sa croissance rapide, il peut capturer plus de CO₂ que la plupart des autres espèces d’arbres. Puisqu’il croît rapidement, il est également souvent utilisé dans les programmes de reboisement. Rappelons qu’il peut atteindre une hauteur de 4 à 6 m en seulement un an. Un autre argument consiste à dire qu’il possède une faible empreinte écologique. En comparaison à d’autres cultures ligneuses, le paulownia nécessite moins d’eau et de nutriments pour pousser. Il prospère dans des sols pauvres et ne nécessite pas l’utilisation intensive d’engrais ni de produits chimiques. Enfin, les racines du paulownia sont larges et profondes, ce qui les rend efficaces pour prévenir l’érosion des sols. Elles aident à maintenir la structure du sol et à réduire le ruissellement de l’eau, ce qui contribue à la préservation des bassins versants.

Pousse de 4 à 7 mètres en trois ans seulement
Pousse de 4 à 7 m en trois ans seulement. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit photo : Shutterstock

Les arguments des « anti » paulownia

Aucun spécialiste ne nie les arguments de ceux qui considèrent le paulownia comme le « sauveur de la planète ». Cependant, certains d’entre eux mettent en garde sur les inconvénients de cet arbre. Dans certaines régions, le paulownia peut devenir une espèce envahissante, et empêcher les espèces indigènes de se développer. Sa croissance rapide et sa capacité à produire de nombreuses graines légères lui permettent de coloniser rapidement de nouvelles zones, ce qui peut perturber les écosystèmes locaux.

Lorsque l’on avance qu’il est peu consommateur d’eau, il faut tout de même nuancer. Dans les régions où l’eau est rare, la culture intensive de paulownia entraîne potentiellement une pression sur les ressources hydriques locales. Enfin, la culture du paulownia, si elle devenait intensive, pourrait avoir un impact sur la biodiversité locale. La conversion de terres naturelles en monocultures de paulownia entraîne la perte d’habitats pour les espèces indigènes et réduire la diversité biologique globale.

Le Paulownia, un « super » arbre.
Le Paulownia, un « super » arbre. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit photo : Shutterstock

Mais alors, par quoi remplacer le paulownia ?

Cette idée semble dépourvue de sens étant donné que nous possédons de nombreuses espèces d’arbres indigènes qui sont naturellement adaptées au climat, insiste Holger Sticht, membre de l’ONG allemande Bund pour la Rhénanie-du-Nord-Westphalie, dans une interview accordée à Rts.ch. Ce spécialise explique qu’il vaut mieux planter des chênes rouvre, de l’alisier des bois, ou encore du chêne pédonculé. Ces espèces seraient aussi de formidables capteurs de CO₂, mais elles sont locales, et non venues d’Asie, comme c’est le cas du paulownia.

Le Chêne rouvre, également connu sous les noms de Chêne sessile, Chêne à trochets, Chêne des pierriers, Chêne mâle ou Chêne noir, est une espèce d'arbres appartenant à la famille des Fagacées. On le trouve principalement dans les forêts des régions tempérées de l'hémisphère nord. Il est parfois désigné sous les appellations de drille, drillar ou durelin.
Le Chêne rouvre, également connu sous les noms de Chêne sessile, Chêne à trochets, Chêne des pierriers, Chêne mâle ou Chêne noir, est une espèce d’arbres appartenant à la famille des Fagacées. On le trouve principalement dans les forêts des régions tempérées de l’hémisphère nord. Il est parfois désigné sous les appellations de drille, drillar ou durelin. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock 

Actuellement, il n’existe aucun espace de cultures intensives en France. On peut observer certains paulownias, dans certaines villes comme Genève ou Paris, mais cela ne présente pas de risques de prolifération. Vous connaissez désormais les arguments de chaque camp autour de la controverse du paulownia, vous n’avez plus qu’à vous faire votre propre jugement. Quoi qu’il en soit, les biologistes conseillent de toujours garder un esprit critique quant aux nouvelles espèces importées de pays étrangers… Nous vous laisserons juge !

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Source
Rts.ch

10 commentaires

  1. Par principe, il est grand temps d’arrêter de penser que nous sommes la solution des problèmes que nous causons…
    Plus concrètement, si le paulownia vient d’Asie et s’y trouve bien là-bas, il vaut mieux l’y laisser et replanter des arbres bien de chez nous, qui sont adaptés à notre climat et à l’environnement de manière générale.
    Même face au changement climatique, les essences locales sont les plus à-mêmes de résister.

  2. Au vu du bordel climatique en cours, croire que les essences locales auront suffisamment de capacité d’adaptation dans un temps tres court est une idée tres naive.
    Vive les especes invasives. Elle créeront un nouvel « equilibre » si on peut encore parler d’equilibre dans un climat qui va durablement ette dans l’instabilité et l’évolution rapide.

    Si elles sont invasives, c’est qu’elles sont mieux adaptees au contexte.
    Bon , c’est simplificateur : le fait d’etre « inconnu » de l’ecosysteme local leur donne un avantage, qui en general dans les grands systemes, ( pas les îles) décroit rapidement ( voir par exemple Caulerpa taxifolia).

    Mais mieux vaut booster la diversité en prenant tout ce qui peut s’adapter, et prier que certaines marchent. Sinon, l’avenir de l’Europe, c’est la steppe.

    On a crée ce probleme avec nos capacités. On peut en partie le régler avec nos capacités. Refuser 100% de technosolutionnisme est aussi dangereusement fou que de tout baser dessus.

    Et forcement, toute culture intensive , monospecifique etc est nocive.

  3. Il peut être une solution pour l’Espagne Maroc Australie USA… afin de stopper l’avancée du désert dû au changement climatique!

  4. Il y a 10 fois plus de positif que de négatif avec cet arbre chose qui n’est pas dites dans l’article est-ce qu’on peut s’en servir comme bois de construction de chauffage
    Pour moi c’est décidé je vais en planter un peu partout dans ma région

  5. Vous n’avez rien compris du problème.
    On ne stocke aucun CO2 FOSSILE avec des arbres !!!! Quand bien même ces arbres vivraient mille an, ils libéreront ce CO2 un jour ou l’autre.
    L’humanité brûle l’équivalent de 5000 piscines olympiques de pétrole par SECONDE ! Il n’y a aucune solution. Aucune.

  6. que des contre-vérités et des approximations dans cet article : le paulownia ne pousse pas dans les sols pauvres, il est au contraire particulièrement exigeant en azote ( espèce nitrophile ). ensuite, prétendre que le paulownia pousse en 3 ans est une sorte d’escroquerie que des gens qui veulent vendre des plants sortent aux gogos qu’ils ont l’intention de gruger … ensuite, le paulownia ne pousse pas dans tous les sols. c’est une espèce inféodé aux sols très filtrants, tel que les sols sableux ou les sols de montagne. les pluies permanentes que l’on connait souvent en europe de l’ouest réduise encore son adaptabilité dans cette région du monde. les été potentiellement froids ( comme celui de 2021 ou les étés des années 70 ) font qu’il poussera au contraire très lentement en europe du nord-ouest. sa culture  » intensive  » est pratiquement impossible dans un pays comme l’allemagne et très difficile dans un pays comme la france où il sera à sa place probablement uniquement sur 10 à 15% des sols et uniquement dans la moitié sud. là, déjà, les  » p’tits gars  » qui veulent en planter partout deviennent vert … en france, pour amener un arbre à 2 mètres cube de volume demandera 10 à 15 ans dans le sud de la france avec irrigation et 30 à 50 ans dans le nord ! s’ il est planté sur des terrains qui ne lui conviennent pas, soit il disparaîtra, soit il demeurera un petit arbre au port défectueux .
    ensuite, c’est faux qu’il est invasif et finira par prendre la place des autres essences. du moins pas en france, car les printemps sont trop froids et la végétation naturelle bien trop dense. il peut être invasif uniquement dans des pays pauvres en plantes et chauds, comme le maghreb.
    s’il passe moins d’eau que le peuplier pour produire la même quantité de biomasse, ce n’est absolument pas une essence de régions arides. en espagne, il est très souvent irrigué. sa pousse concentré sur les mois les plus chauds nécessite pour le moins des pluies sur juin juillet … il faut garder en mémoire qu’il provient d’un pays au climat de mousson.
    en dehors de son coté décoratif et multifonctionnel, sa principale qualité réside dans son bois, qui ne se déforme pas, est beaucoup plus léger que celui du chêne, est plus résistant que du peuplier.
    en france, il devrait rester une spéculation de niche, tant pour sa plantation que pour l’utilisation de son bois.

  7. Le paulownia sert au ski. C’est un bois léger au pouvoir calorifique pauvre.

    Toute introduction d’une espèce dans un écosystème s’accompagne d’un risque important et les histoires d’introduction heureuses se comptent sur les doigts d’une main … Par contre les histoires avec des dégâts …

    Heureusement qu’il reste des naïfs pour perdurer les erreurs et ne rien apprendre du passé !

  8. Encore un délire d’écolos bobos qui ne connaissent rien de la nature, ils théorisent ils font des incantations et tout ce qui sort de leur cerveau est pire que le mal a combattre. Ils sont atteinds de diarrhées mentales. C’est quoi une diarrhée mentale docteur? C’est chaque fois que vous avez une idée et que c’est de la me.de mon brave monsieur…. nos arbres sont adaptés a notre climat il sont le fruit des changements climatiques depuis des millions d’années.

  9. Quand vous dites que les graines en font un arbre invasif . Sa se voit que vous n’en avez jamais semée ! Les graines ne l’évent que sur un sol nu car il ont besoin de lumière pour germer . Et la moindre parcelle d’herbe l’empêche de lever ! Elle gèrent en surface et demande une humidité pour germer .

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