
Sur NeozOne, nous vous avons déjà parlé des culottes menstruelles, convaincus par leur utilité, leur confort et surtout leur intérêt écologique. Nous l’opposions souvent avec les tampons périodiques, parfois cause de choc toxique entraînant le décès de la femme ! Mais, un élément restait jusqu’ici dans l’ombre : la composition chimique de ces protections réutilisables. Une étude récente vient justement lever le voile sur un aspect que nous ne soupçonnions pas… et il mérite toute notre attention. En 2023, Élisabeth Borne, alors Première Ministre, avait validé le remboursement de ces dernières à hauteur de 60 % pour lutter contre la précarité menstruelle. Alors, qu’elles étaient censées être saines, écologiques et durables, elles pourraient bien cacher un vilain secret.
Une étude récente, publiée dans la revue Environmental Science & Technology Letters par l’université de l’Indiana, alerte sur la présence de PFAS, aussi appelés polluants éternels, dans certaines protections féminines réutilisables. Culottes menstruelles, cups ou serviettes lavables, rien ne semble épargné. Et, ce n’est pas un détail anodin quand on sait que ces produits sont en contact prolongé avec une zone particulièrement sensible du corps humain. Décryptage.
Une molécule qui s’invite presque partout, même dans les dessous
Les PFAS, ou substances per et polyfluoroalkylées, sont des composés chimiques largement utilisés pour leurs propriétés anti-taches, imperméables ou anti-adhésives. Très utiles dans les poêles antiadhésives, les textiles ou même les mousses anti-incendie, mais beaucoup moins appréciés quand ils s’invitent dans nos sous-vêtements. Selon l’étude menée par Marta Venier, près de 30 % des protections testées affichaient des niveaux de fluor suggérant un ajout intentionnel. L’idée ? Rendre les culottes plus résistantes aux fuites ou aux taches. Tentant sur le papier, mais on parle ici de produits au contact intime prolongé, parfois portés plusieurs heures d’affilée.
Et, si ces protections n’étaient pas si « clean » que ça ?
Le hic, c’est que les risques liés à l’absorption cutanée de ces substances sont encore mal connus, comme le rappelle la chercheuse. Et, que les PFAS ne sont pas juste persistants dans les tissus : ils le sont aussi dans l’environnement et dans nos corps. On les retrouve dans le sol, l’air, les nappes phréatiques, mais également dans le sang, les reins ou le foie. Bref, ils s’invitent partout, même sans y être invités. Et, leur accumulation est lente, mais durable. Alors que ces protections se veulent zéro déchet et saines, les résultats de l’étude jettent un petit froid sur cette image écoresponsable.
Comment savoir si votre culotte est concernée ?
C’est là que les choses se corsent. Parce que les marques n’ont aucune obligation d’indiquer la présence de PFAS dans leurs produits textiles. Et, il est bien difficile de faire la différence entre une culotte « traitée » et une culotte “clean” à l’œil nu. Pourtant, certaines marques s’engagent désormais sur des formulations garanties sans substances perfluorées ou testées par des laboratoires indépendants. D’autres, en revanche, restent muettes sur le sujet. Et, on comprend pourquoi : qui aimerait découvrir que sa culotte fétiche contient le même type de molécule que celle utilisée dans les revêtements de casseroles ?
Alors, doit-on jeter toutes ses culottes lavables à la poubelle ?
Pas forcément. D’abord, tous les produits testés ne contenaient pas de PFAS à des niveaux préoccupants. Ensuite, les chercheurs rappellent que certains modèles sont exempts de fluor totalement, ce qui prouve qu’on peut faire autrement. Enfin, c’est aussi une occasion de demander plus de transparence aux fabricants, et de privilégier ceux qui jouent la carte du naturel. Ce serait dommage que le produit censé nous libérer des déchets mensuels devienne, lui-même, un nouveau problème environnemental. Et vous, avez-vous déjà vérifié si vos protections réutilisables contenaient des PFAS ? Ce sujet vous fait réagir ? Partagez vos idées ou votre vécu, cliquez ici pour publier un commentaire . Une erreur s’est glissée ? Vous pouvez également nous en faire part !