
Vous avez peut-être déjà fait cette expérience étrange (et un brin agaçant) : pour un même train, un trajet plus court peut être plus cher qu’un trajet plus long. Et, j’ai en tête, un exemple précis ! Celui de ma belle-sœur qui avait fait le test à son insu. Un trajet Paris-Le Mans lui avait coûté 42 € alors que le trajet Paris-Rennes, avec arrêt au Mans, s’affiche à 36 €. Incompréhensible ? Pas tant que ça. En réalité, la SNCF utilise un algorithme de yield management, une méthode bien rodée pour adapter ses prix à la demande. Et, là, c’est le jeu de l’offre et de la demande qui prend le dessus sur la logique géographique. Je vous explique tout.
Un algorithme (presque) tout-puissant qui pilote les prix
Depuis les années 90, la SNCF a adopté les techniques du monde de l’aérien. Son objectif : remplir au maximum ses trains. Pour y parvenir, elle s’appuie sur un système automatisé de tarification dynamique, appelé yield management. Traduction : les prix varient en temps réel en fonction du taux de remplissage, de la date d’achat, et de la popularité du trajet. Ainsi, si Paris-Le Mans est très demandé un vendredi soir, le tarif grimpe. Mais, si peu de voyageurs vont jusqu’à Rennes ce jour-là, la SNCF baisse le prix pour inciter à remplir les places restantes. Ce qui peut créer des situations dans lesquelles le trajet plus long est moins cher, tout simplement parce qu’il est moins demandé. Et, pour vous, cela ne change rien, le temps de trajet est quasiment le même. En revanche, vous payez moins cher, même si le train continue sa route vers son terminus !
Un système qui déroute autant qu’il optimise
Dans les faits, ce système est redoutable d’efficacité… pour la SNCF. Mais, pour nous, voyageurs, c’est parfois un casse-tête. On se retrouve à comparer 12 horaires, à simuler six trajets différents, et à espérer que le panier ne flambe pas entre deux clics. Il faut jongler entre anticipation, flexibilité et astuces pour trouver le bon tarif. Et, ce n’est pas qu’une rumeur : le site Capital l’a démontré dans une vidéo très claire sur Instagram (à voir ici) : pour un même train, le prix peut varier selon le point de départ ou d’arrivée choisi. Le système est conçu pour maximiser le remplissage, pas la logique kilométrique.
Quelques astuces pour déjouer le robot des prix
- Comparez toujours plusieurs destinations proches, même si ce n’est pas votre terminus.
- Renseignez-vous sur les tarifs Prem’s ou les cartes de réduction.
- Privilégiez les trajets moins demandés (en heure creuse, jours de semaine).
- Simulez avec différentes gares : parfois changer le point de départ (ou d’arrivée) fait baisser le tarif.
- Réservez le plus tôt possible : les premiers acheteurs ont les meilleurs prix.
Un train d’avance ou une prise de tête moderne ?
Alors, bonne ou mauvaise nouvelle ? Pour les plus organisés, c’est un véritable levier d’économie. Pour les autres, c’est une usine à gaz. Dans tous les cas, cette méthode place les voyageurs devant une nouvelle réalité : il faut savoir jouer avec l’algorithme pour payer moins cher. Le train devient un petit jeu de stratégie, où chaque clic peut faire gagner ou perdre quelques euros. Et vous, avez-vous déjà réservé un trajet plus long pour payer moins cher avec la SNCF ? Une réaction, un retour, une anecdote à partager ? Cliquez ici pour publier un commentaire . On lit tout avec attention ! Une erreur s’est glissée ? Vous pouvez également nous en faire part !