Cette invention du MIT permet de restaurer une œuvre d’art en 180 minutes

Il serait désormais possible de restaurer physiquement des tableaux originaux grâce à des films créés numériquement. Découvrez cette nouvelle méthode de restauration mise au point par un étudiant diplômé en génie mécanique au MIT !

Les experts du domaine le savent, la restauration d’œuvres d’art exige une main experte et un œil averti. Depuis des siècles, les restaurateurs restaurent des tableaux en identifiant les zones à réparer, puis en mélangeant une teinte précise pour les remplir une par une. Une opération qui peut s’avérer souvent complexe et chronophage. Pour éviter cela, Alex Kachkine, étudiant en master d’ingénierie mécanique au MIT, a conçu une nouvelle méthode permettant de restaurer beaucoup plus rapidement des œuvres d’art endommagées. Elle serait 70 fois plus rapide que la réparation manuelle et serait bien moins coûteuse. Cette méthode, réalisée en partie grâce à l’utilisation d’équipements et d’installations du MIT.Nano, est détaillée dans une étude publiée dans la revue Nature.

Utilisation d’un logiciel et d’une imprimante à jet d’encre haute fidélité

La nouvelle méthode d’Alex Kachkine consiste, premièrement, à utiliser des techniques traditionnelles pour nettoyer le tableau et effacer toute restauration antérieure. C’est, selon lui, un élément important, surtout s’il y a une quantité importante de surpeints. Ensuite, il scanne le tableau et utilise des algorithmes d’intelligence artificielle pour concevoir une version virtuelle de l’œuvre dans son état d’origine. Après quoi, il utilise un logiciel qu’il a développé lui-même pour créer une carte des zones du tableau original à remplir, ainsi que les couleurs exactes nécessaires pour correspondre à la version restaurée numériquement.

Cet étudiant du MIT a développé une méthode de restauration des œuvres d'art assistée par l'intelligence artificielle.
Cet étudiant du MIT a développé une méthode de restauration des œuvres d’art assistée par l’intelligence artificielle. Crédit photo : Alex Kachkine / MIT

Pour finir, il utilise une imprimante à jet d’encre haute fidélité pour créer un « masque » de pigments, pouvant être aligné et collé sur le tableau endommagé. « Pour reproduire parfaitement les couleurs, il faut de l’encre blanche et de l’encre couleur pour obtenir l’intégralité du spectre […] Si ces deux couches sont mal alignées, c’est très facile à voir. J’ai donc également développé quelques outils informatiques, basés sur les connaissances de la perception humaine des couleurs, afin de déterminer la petite zone que nous pouvons en pratique aligner et restaurer », explique Kachkine.

Plus rapide que les approches traditionnelles de restauration à la main

L’étudiant ajoute que le plus grand avantage avec cette méthode est qu’elle peut être considérablement plus rapide que les approches traditionnelles de peinture à la main. Il a démontré cela en restaurant une peinture très endommagée datant du 15ᵉ siècle. D’après lui, le logiciel a automatiquement identifié 5 612 zones distinctes nécessitant une réparation et les a remplies avec 57 314 couleurs différentes. La restauration a duré environ 3 heures et demie, soit environ 66 fois plus rapide que les méthodes de restauration traditionnelles. Comme susmentionné, Alex Kachkine estime que cette technique pourrait être jusqu’à 70 fois plus rapide que la réparation manuelle. Il indique que cela lui a pris 9 mois de restaurer ce tableau baroque italien, il y a quelques années.

Conservation du fichier numérique

L’étudiant diplômé en génie mécanique au MIT explique qu’un fichier numérique du masque peut être conservé et consulté par les futurs restaurateurs, leur permettant de visualiser précisément les modifications apportées à la restauration du tableau original. « Grâce à l’enregistrement numérique du masque utilisé, la prochaine fois que quelqu’un travaillera sur ce tableau dans 100 ans, il aura une compréhension extrêmement précise de ce qui a été fait », souligne-t-il, tout en ajoutant que cela n’avait jamais été possible auparavant dans le domaine de la restauration d’œuvre d’art. De plus, le masque de pigments serait facile à retirer.

La peinture de Rembrandt « The Night Watch » en cours de restauration.
La peinture de Rembrandt « The Night Watch » en cours de restauration. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Alex Kachkine espère que cette nouvelle méthode permettra de restaurer de nombreuses œuvres d’art endommagées. Il estime toutefois que si cette technique est largement adoptée, les restaurateurs devraient être impliqués à chaque étape du processus, afin de garantir que l’œuvre finale soit conforme au style et à l’intention de l’artiste. Plus d’informations sur news.mit.edu. Que pensez-vous de l’implication de l’IA dans cette méthode de restauration ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .

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Source
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Raharisoa Saholy Tiana

Je m’appelle Tiana et je suis journaliste professionnelle. J’ai une affinité particulière pour les sujets d’actualités et sur tout ce qui a trait à l’environnement, à l’innovation et au lifestyle. Depuis plusieurs années, j’ai couvert un large éventail de sujets liés entre autres aux questions environnementales et aux nouvelles technologies. Chez Neozone, j’interviens pour vous faire découvrir ces sujets fascinants, qui peuvent apporter de grands changements dans la société et qui méritent d’être mis en lumière. De nature curieuse et créative, j’ai toujours voulu devenir une journaliste web francophone. Après avoir obtenu mon diplôme de maîtrise en droit privé à l'université d’Antananarivo, j’ai décidé de me former aux métiers de la rédaction. J’ai commencé dans une agence web locale, avant de me lancer dans le « freelancing ». Cela fait plus de 10 ans que j’évolue dans ce secteur, en collaborant notamment avec de nombreuses agences et sites internationaux. Cette citation de Léon Trotsky m’inspire et me motive au quotidien : « La persévérance, c'est ce qui rend l'impossible possible, le possible probable et le probable réalisé. »

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